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L’Union européenne lance l’opération “Aspides” contre les attaques houthistes

Depuis la mi-novembre, des rebelles yéménites, les Houthis, attaquent des navires en mer Rouge. Ce lundi 19 février, le Conseil de l’Union européenne a décidé d’une opération de sécurité maritime. Celle-ci vise à protéger un transport maritime essentiel à l’économie européenne.

Selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, cette opération permettra de "restaurer la sécurité maritime et la liberté de navigation dans un corridor maritime hautement stratégique" - Crédits : Union européenne
Selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, cette opération permettra de “restaurer la sécurité maritime et la liberté de navigation dans un corridor maritime hautement stratégique” - Crédits : Union européenne 

L’Europe garantira la liberté de navigation dans la mer Rouge, en travaillant aux côtés de nos partenaires internationaux”, a déclaré ce lundi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen [Al Jazeera].

Ce lundi 19 février, l’Union européenne a lancé “sa mission de protection du trafic maritime en mer Rouge” par la voix de ses “ministres des Affaires étrangères […] réunis […] à Bruxelles”, indique Ouest-France. Baptisée “Aspides”, qui signifie “bouclier en grec ancien”, la mission vise à assurer la navigation du transport marchand, “perturbé par des attaques des rebelles houthistes”, poursuit le quotidien.

Avec “un mandat d’un an et un budget de 8 millions d’euros”, l’opération couvrira “une vaste zone”, note Euractiv : “le détroit de Baab al-Mandab et le détroit d’Ormuz, ainsi que les eaux internationales de la mer Rouge, du golfe d’Aden, de la mer d’Arabie, du golfe d’Oman et du golfe Persique”.

Tous les pays de l’UE n’y participeront pas : “la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou la France” se sont engagés tandis que “l’Espagne a indiqué qu’elle n’y participerait pas”, précise RTL. L’Italie en assurera le commandement, son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani ayant d’ailleurs déclaré qu’ ”il s’agi[ssait] d’une étape importante vers une défense européenne commune” [ANSA].

Protéger l’économie européenne

Die Zeit dresse le portrait des Houthis : des “militants islamistes” opérant au Yémen, un pays du Moyen-Orient. “Soutenus par l’Iran”, ces “rebelles […] contrôlent de vastes régions du Yémen”, poursuit RTL.

Depuis novembre 2023, ils “multiplient les attaques contre les navires qu’ils estiment liés à Israël” [Ouest-France]. Ils affirment agir en solidarité avec “les Palestiniens de Gaza, où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas après l’attaque [du] 7 octobre sur le sol israélien”, complète le journal.

Or “12 % du commerce mondial et jusqu’à 30 % du trafic mondial de conteneurs transitent par cette voie navigable vitale”, fait savoir Euronews. En raison des attaques houthistes, plusieurs navires n’ont pu passer par le canal de Suez et ont été “contraints de contourner […] la côte sud-africaine” [Euractiv].

Les flux commerciaux vers l’Europe” sont notamment menacés, poursuit Euronews. “Les délais de livraison pour les expéditions entre l’Asie et l’UE ont augmenté de 10 à 15 jours, et les coûts de ces expéditions ont augmenté d’environ 400 %”, a déclaré jeudi dernier le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni [Al Jazeera].

La mission de l’UE vise donc “à protéger les intérêts commerciaux et sécuritaires de l’UE et de la communauté internationale”, a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell [Euronews]. Des intentions confirmées par Ursula von der Leyen : “au-delà de la réponse aux crises, il s’agit d’une étape vers une présence européenne plus forte en mer pour protéger nos intérêts européens”, a-t-elle écrit sur X [Euronews].

Une opération défensive

Face à ces attaques, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge, baptisée ‘Prosperity Guardian’ “, rappelle RTL. Et, “depuis janvier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes répétées sur des cibles houthies au Yémen sans parvenir à mettre fin à leurs attaques”, poursuit la radio.

Cette opération a conduit à une escalade des tensions : à la suite des frappes aériennes, le groupe Houthi a déclaré “qu’il élargissait ses cibles pour inclure les navires liés aux États-Unis et au Royaume-Uni”, écrit le média qatari Al Jazeera.

La mission européenne se veut différente : elle “ne prévoit pas d’attaques contre les positions des Houthis au Yémen mais plutôt des opérations purement défensives”, souligne The Guardian. “Elle pourra faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen”, précise RTL.

Il est “important de ne pas contribuer à l’escalade dans la région”, prévient un diplomate européen [Ouest-France]. La mission européenne est par ailleurs “conforme au droit international” et à “la résolution 2272 du Conseil de sécurité des Nations unies […] qui prévoit le droit de défendre les navires contre de telles attaques” [Euractiv]. Son mandat “fixe des limites strictes à l’utilisation des armes”, souligne Die Zeit. Les mesures de protection doivent être appliquées “dans le plein respect du droit international, y compris les principes de nécessité et de proportionnalité”, rapporte l’hebdomadaire allemand.

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