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Conseil européen : les 27 renforcent le soutien à l’Ukraine et accentuent les sanctions contre la Russie

Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis lors d’un Conseil européen extraordinaire, lundi et mardi, à Bruxelles, ont adopté de nouvelles sanctions contre la Russie. Ils ont également traité les questions liées à l’approvisionnement en énergie, à la sécurité alimentaire et à la défense européenne, conséquences directes de la guerre en Ukraine.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (à gauche) et le président du Conseil européen, Charles Michel (à droite), à Bruxelles, le 31 mai - Crédits : Conseil européen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (à gauche) et le président du Conseil européen, Charles Michel (à droite), à Bruxelles, le 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire dédié aux conséquences de la guerre en Ukraine pour l’UE. - Crédits : Conseil européen

L’annonce a été faite peu avant minuit lundi, les dirigeants européens ont trouvé un accord sur le sixième paquet de sanctions, incluant notamment un embargo partiel sur le pétrole russe. Il “s’agit d’un pas en avant pour accroître la pression sur le Kremlin”, a déclaré mardi le président du Conseil européen Charles Michel lors de la conférence de presse de clôture du sommet. L’accord, qui doit être finalisé avant d’entrer en vigueur en fin de semaine, a été obtenu après 26 jours de négociations entre les institutions et les pays membres.

Le sujet figurait en bonne place au menu du premier jour du Conseil européen extraordinaire qui réunissait les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à Bruxelles lundi 30 et mardi 31 mai. Une rencontre prévue depuis le sommet européen de Versailles (10-11 mars) dans le contexte des évolutions de la guerre en Ukraine.

Nouveau soutien à l’Ukraine de 9 milliards d’euros

A l’ordre du jour donc, la situation en Ukraine, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une discussion en visioconférence avec les dirigeants européens. A cette occasion le Conseil européen a adopté le sixième train de sanctions proposé par la Commission qui comprend la réduction de 90 % des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année 2022 (la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie ont obtenu des aménagements), l’élargissement de la liste noire à 80 oligarques, l’interdiction de trois chaînes de télévision ou encore l’exclusion de trois banques, dont Sberbank, du système SWIFT.  

En plus de ces nouvelles mesures, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont dit prêts à fournir à Kiev une nouvelle aide financière à hauteur de 9 milliards d’euros, soutenant ainsi la proposition de la Commission présentée le 18 mai dernier.

Les Vingt-Sept se sont également penchés sur la question de la reconstruction de l’Ukraine après la fin du conflit, poussant à une réflexion sur la mise en place d’une plateforme commune entre le gouvernement ukrainien, les Etats membres de l’UE, la Banque européenne d’investissement (BEI) et des partenaires internationaux.

En termes de soutien économique, le Conseil européen a également appuyé la décision de la Commission européenne et des vingt-sept Etats membres de suspendre les droits à l’importation sur tous les produits ukrainiens exportés vers l’Union européenne et ce pendant un an.

Enfin, les membres du Conseil européen ont aussi soutenu la démarche du Conseil de l’UE d’accroître le soutien militaire européen à l’Ukraine dans le cadre de la facilité européenne pour la paix. Le 18 mai, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, avait annoncé le déblocage de 500 millions d’euros supplémentaires pour aider Kiev à acheter du matériel militaire. A ce jour, ce sont deux milliards d’euros, issus de la facilité européenne pour la paix qui ont été alloués à l’achat de matériel militaire pour l’Ukraine.

Energie, sécurité alimentaire et défense

Mardi, deuxième jour du Conseil européen, les dirigeants ont plutôt axé leurs discussions sur les conséquences de la guerre en Ukraine, au sein de l’Union et à l’International.

L’une des questions centrales est évidemment celle de l’énergie. Alors que désormais, l’Union a instauré un embargo sur le charbon et le pétrole russe, elle cherche à garantir son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. C’est l’objectif du plan nommé REPowerEU présenté le 18 mai dernier par la Commission européenne. Ce dispositif repose sur trois piliers : diversifier les sources d’approvisionnement, travailler sur les économies d’énergie et investir dans les énergies renouvelables. 

Une task force a d’ailleurs été constituée pour réaliser des achats groupés de gaz auprès d’autres exportateurs. Les stocks de combustibles devraient pouvoir circuler librement dans l’Union afin de pallier les carences de certains Etats. La présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, a annoncé mardi après-midi que REPowerEu serait financé à hauteur de 300 milliards d’euros afin d’atteindre ces objectifs.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 ont aussi abordé la question de la défense européenne avec un constat dressé par Charles Michel : “il faut investir plus et mieux dans la défense au niveau européen”. Le président du Conseil européen a fait savoir que l’objectif était surtout de favoriser les achats groupés d’armes, mais aussi de “renforcer la base industrielle et technologique de l’UE”. Il a également mentionné la complémentarité entre l’Union et l’Otan qui aborderont le dossier de la  défense lors d’un sommet conjoint au mois de juin. 

Un propos complété par Ursula von der Leyen qui a rappelé que 26 Etats membres avaient fait appel au Fonds européen de la Défense et que la priorité à court termes était de reconstituer les stocks nationaux d’armements. Enfin, la présidente de la Commission européenne a annoncé que l’exécutif fera une proposition pour mettre en place un programme d’investissement européen pour la défense.

Enfin, la guerre en Ukraine perturbe le marché agricole mondial et notamment celui des céréales. Comme l’ont rappelé les deux présidents des institutions, actuellement près de 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées en Ukraine, “uniquement par la faute de l’invasion russe”, ont-ils martelé. Afin de trouver des solutions, pour éviter une crise alimentaire mondiale, les dirigeants européens avaient convié ce mardi le président du Sénégal et de l’Union africaine, Macky Sall. Au cœur des discussions : les moyens de coopération entre l’UE et l’Afrique concernant l’amélioration de la production agricole notamment. 

De plus, les échanges ont porté sur la proposition de la Commission, le 12 mai dernier, de créer des “couloirs de solidarité” permettant d’exporter les céréales bloquées en Ukraine par voie terrestre ou ferroviaire. Le Conseil européen appelle ainsi les Etats membres à accélérer les négociations sur le sujet. Les dirigeants européens se sont également positionnés en faveur de l’initiative FARM (Food and agriculture resilience mission) lancée le 24 mars dernier.

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