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Conseil européen : les Vingt-Sept s’accordent sur un embargo partiel du pétrole russe

Les dirigeants européens réunis en sommet ont finalement trouvé un accord dans la nuit lundi 30 mai pour se passer de la majeure partie du pétrole russe d’ici la fin de l’année. Les importations par bateau sont visées mais le commerce par oléoduc n’est pour l’heure pas concerné, conformément aux demandes de la Hongrie.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, en conférence de presse lundi 30 mai à Bruxelles - Crédits : Conseil européen
Le président du Conseil européen, Charles Michel, en conférence de presse lundi 30 mai à Bruxelles - Crédits : Conseil européen

Ce fut long”, constatent Karl de Meyer et Catherine Chatignoux pour Les Echos. Ce n’est que “tard lundi soir” que les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont décidé “d’en finir avec les importations de pétrole russe, mais en deux temps” [Les Echos]. Une décision qui, comme le souligne Le Point, intervient après “trois semaines d’intenses discussions entre la Hongrie, la Commission européenne, le Conseil européen et la France [qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE]”.

Dans un premier temps, “seul le pétrole russe acheminé par bateau dans l’UE sera interdit”, explique Politico. L’interdiction prendra effet “d’ici six mois”, précisent Les Echos, et concerne “plus des deux tiers des importations de pétrole russe”, note France 24. Et même plus : “l’Allemagne et la Pologne se sont engagées à ne plus acheter de pétrole russe transporté par oléoduc d’ici la fin de l’année”, ce qui permettra à “l’UE [de] tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022″, selon les mots de Charles Michel cités par Les Echos.

Le président du Conseil européen s’est d’ailleurs félicité de cet accord dans un tweet, estimant que cette décision allait “couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie” [France 24].

Accord “à la carte

L’embargo reste toutefois “partiel dans un premier temps”, remarque Le Monde. Le pétrole russe acheminé par oléoduc n’est pour l’instant pas visé, ce qui permettra “dans l’immédiat, à la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque de continuer à être approvisionnés par le pipeline russe Droujba, long de 4 000 km”, poursuit le journal. Ces pays, qui n’ont pas d’accès à la mer, bénéficient ainsi d’une exemption de fait de l’embargo annoncé cette nuit. 

Les dirigeants de l’UE [ont dû] accorder un laissez-passer à Budapest”, qui bloquait les négociations depuis plusieurs semaines, pour faire approuver ces nouvelles sanctions [Politico]. Pour Les Echos, il s’agit même d’un “traitement à la carte”, qui pourrait d’ailleurs “[fausser] les conditions de concurrence” entre Etats sur leurs achats de pétrole [Le Parisien]. La Bulgarie, de son côté, “a également décroché des aménagements [et] devrait être autorisée à acheter l’hydrocarbure russe pendant un an et demi encore”, détaille Le Monde.

Et “pour le reste, le problème reste entier”, estime le journal. Car il faudra plus tard “déterminer comment et quand mettre fin aux importations pétrolières via les oléoducs”, relèvent Les Echos. Bien que les Vingt-Sept aient décidé d’en discuter “dès que possible” [France 24], “les négociations promettent d’être difficiles”, estime Le Monde. “Budapest demande un délai de quatre ans et quelque 800 millions d’euros d’aides pour mettre à niveau ses infrastructures. On ignore à ce jour si ces revendications ont une chance d’être satisfaites”, précise le quotidien. Les Echos ajoutent que la Hongrie réclame aussi “des garanties de livraisons alternatives en cas de rupture de l’oléoduc Droujba, critique pour son approvisionnement en énergie”.

Formellement, “le feu vert politique des dirigeants doit encore donner lieu à un accord entériné au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept pour en régler les détails avant que les mesures n’entrent en vigueur”, explique France 24.

Le gaz bientôt sur la table

Le train de mesures comprend d’autres sanctions : “notamment le retrait de la Sberbank, la plus grande banque commerciale de Russie, du système de paiement international SWIFT”, note Politico. Et deux autres établissements bancaires sont aussi retirés de Swift. “Les nouvelles sanctions visent également le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe et proche allié de Poutine, qui a donné un imprimatur sacré à la guerre, ainsi que les responsables militaires russes responsables des atrocités commises à Boutcha et dans d’autres villes occupées par les forces russes”, poursuit le média en ligne. “Les dirigeants ont aussi approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie”, complète France 24.

Alors que les négociations concernant l’embargo sur le pétrole ont duré près d’un mois, certains pays “comme la Pologne, les Etats baltes et la Finlande pressent leurs partenaires et évoquent déjà l’étape suivante : un embargo sur le gaz russe”, observe Le Monde. Des demandes insistantes alors que la pression gazière de la Russie sur l’Europe s’accroît. Dans l’UE, “les Pays-Bas sont devenus le dernier pays à être confronté à une coupure de gaz russe après que [l’entreprise néerlandaise] GasTerra a refusé de payer Gazprom en roubles. La société énergétique danoise Ørsted a également déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de régler en roubles sa prochaine facture de gaz russe, qui doit être réglée aujourd’hui”, commente Politico.

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