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Elections européennes : Charles Michel renonce à se présenter et à quitter prématurément la tête du Conseil européen

Confronté à de vives critiques, Charles Michel renonce à mener la liste du Mouvement réformateur aux élections européennes de juin en Belgique. Il ne devrait donc pas démissionner de la présidence du Conseil européen, empêchant ainsi Viktor Orbán d’en assurer l’intérim.

Président du Conseil européen depuis 2019, Charles Michel était auparavant Premier ministre de Belgique de 2014 à 2019 - Crédits : Conseil européen
Président du Conseil européen depuis 2019, Charles Michel était auparavant Premier ministre de Belgique de 2014 à 2019 - Crédits : Conseil européen

Une “mauvaise histoire belge” pour Le Point, “un revirement désastreux” pour Le Soir, tandis que Sud info y voit “une volte-face assez inédite dans la vie politique”. Ce vendredi 26 janvier, “le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé qu’il [renonçait] finalement à se présenter aux élections européennes de début juin, prenant acte des réactions très négatives que sa candidature au siège d’eurodéputé” avait provoquées [Les Echos].

Je ne serai pas candidat lors des élections européennes. […] A la fin de ce mandat, je réfléchirai à la nature et à l’orientation de mes futurs engagements”, a déclaré l’ancien Premier ministre belge dans un message posté sur son compte Facebook. Charles Michel dénonce au passage ce qu’il estime être des “attaques personnelles [qui] prennent de plus en plus le pas sur les arguments factuels” [Le Monde].

Eviter “une traversée du désert

Par deux fois, un soir de janvier, Charles Michel a créé la surprise et, aussitôt, la polémique”, écrit Le Soir. “Il y a moins de trois semaines, le responsable belge de 48 ans, qui préside depuis quatre ans les réunions des chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 pays de l’UE, avait créé la surprise en annonçant qu’il entendait quitter prématurément ses fonctions, dès juillet, pour se consacrer à la campagne des européennes”, retrace Le Figaro. Il devait ainsi prendre la tête de la liste du Mouvement réformateur (MR, libéral francophone) et mener la bataille pour le parti qu’il a longtemps dirigé.

Mais pour Libération, “l’explication de ce départ anticipé est purement matérielle : faute d’un point de chute international certain, il risquait de se retrouver en carafe, les prochaines élections européennes, nationales et régionales, couplées en Belgique, n’ayant lieu qu’en 2029. Une traversée du désert qu’il voulait éviter, la tête de liste lui garantissant d’être élu et même d’espérer occuper d’autres fonctions, comme la présidence du Parlement européen”.

Depuis cette annonce, “le Belge a pu mesurer tout le discrédit dont il est accablé, mezzo vocce, au sein des institutions”, indique Le Point. “Cette candidature avait suscité, en effet, un torrent de critiques tant l’individu paraissait en dessous de sa fonction et seulement intéressé à sa survie politique, désespérément à l’affût du ‘job d’après’ “, poursuit le magazine.

La semaine dernière, en pleine session plénière au Parlement européen, “alors qu’il était attendu de pied ferme par des eurodéputés bien décidés à lui demander des comptes […], le président du Conseil européen [a] renoncé à se rendre à Strasbourg, victime d’un lumbago”, relate Sud info. Le média belge s’interroge même sur l’état de santé du dirigeant européen : “en coulisses, on évoque carrément une sorte de ‘burn-out’ “. De quoi signer la fin de la carrière politique de Charles Michel ? “C’est ce que d’aucuns affirment désormais”, répond Sud info.

Le Conseil européen peut souffler

Le renoncement de Charles Michel évite toutefois aux chefs d’Etat et de gouvernement de précipiter la question de son remplacement”, fait remarquer Le Soir. Car “si un président du Conseil européen anticipe la fin de son mandat, l’intérim est assuré par le chef de gouvernement de l’Etat membre assurant la présidence tournante [du Conseil de l’UE]. Soit, en juillet, Viktor Orbán”, rappellent Les Echos.

Je ne veux pas que cette décision nous détourne de notre mission, qu’elle porte atteinte à cette institution et à notre projet européen, ni qu’elle soit utilisée à mauvais escient pour diviser le Conseil européen, qui, je crois, doit travailler sans relâche à l’unité de l’Europe”, explique Charles Michel dans son message posté sur Facebook, en référence à son éventuel remplacement temporaire par Viktor Orbán [The Guardian].

Si cette décision évite au Conseil européen quelques prises de tête, elle contraint en revanche le MR à se choisir une autre tête de liste pour les européennes”, note Le Soir. Une autre personnalité belge exerçant des responsabilités européennes semble être favorite : Didier Reynders, le commissaire européen à la Justice. “Seul hic : la Belgique vient de l’adouber comme candidat à la fonction de secrétaire général du Conseil de l’Europe. En faire la figure de proue de la liste européenne signerait une seconde volte-face” des libéraux belges [Le Soir].

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