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Libre-échange : “les discussions continuent” avec le Mercosur, selon la Commission européenne

Si les négociations continuent, “les conditions pour conclure avec le Mercosur ne sont pas réunies”, a estimé l’exécutif européen mardi 30 janvier. La veille, l’Elysée avait assuré que la Commission abandonnait ce projet d’accord commercial. “Il n’est pas question pour la France d’accepter ce traité. C’est clair, c’est net et c’est ferme”, a quant à lui soutenu Gabriel Attal le 1er février.

El Mercado Común del Sur (Marché commun du Sud ou Mercosur) regroupe plusieurs pays d'Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay
El Mercado Común del Sur (Marché commun du Sud ou Mercosur) regroupe plusieurs pays d’Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay - Crédits : butenkow / iStock

Alors que les agriculteurs ne décolèrent pas un peu partout en Europe, la nouvelle aurait pu les satisfaire. Lundi 29 janvier, la France avait en effet indiqué que les discussions sur l’accord de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) avaient été suspendues par la Commission européenne.

Selon un officiel de l’Elysée dont les propos ont été rapportés par Politico, “la Commission a compris qu’il était impossible de conclure les négociations dans ce contexte”. “Nous comprenons qu’elle a donné instruction à ses négociateurs de mettre fin aux sessions de négociation en cours au Brésil, et notamment à la visite qui avait été envisagée par le vice-président de la Commission en cas de conclusion”, poursuit le conseiller. 

Conditions “pas réunies”

L’exécutif européen a toutefois réagi mardi matin 30 janvier par la voix de son porte parole, Eric Mamer. “A l’heure actuelle, l’analyse de la Commission est que les conditions pour conclure des négociations avec le Mercosur ne sont pas réunies”, a-t-il affirmé. Mais “les discussions continuent et l’Union européenne continue à poursuivre son objectif d’atteindre un accord qui respecte les objectifs de l’UE en matière de durabilité et qui respecte nos sensibilités notamment dans le domaine agricole”, a-t-il ajouté.

Les accords de libre-échange, et tout particulièrement celui avec le Mercosur, sont l’un des principaux points de crispation des agriculteurs français. Ces derniers dénoncent une concurrence déloyale, arguant que les normes environnementales et sociales européennes sont de loin plus exigeantes que celles qui touchent les agriculteurs sud-américains. 

Et ils ne sont pas les seuls… Les associations écologistes s’opposent également fermement à la signature de cet accord. De son côté, le président Emmanuel Macron a régulièrement fait part de ses réticences vis-à-vis du projet d’accord commercial avec le Mercosur, tout en soutenant d’autres traités de libre-échange comme avec la Nouvelle-Zélande. 

Négocié depuis les années 1990, le projet d’accord commercial entre l’UE et le Mercosur a abouti à un accord politique en juin 2019. Celui-ci prévoit l’abaissement de 90 % des droits de douane entre les deux espaces. Mais plusieurs pays, au premier rang desquels la France, bloquent son adoption définitive. 

“Bras de fer”

En visite en Suède le mardi 30 janvier, le chef de l’Etat français a de nouveau exprimé son refus de conclure l’accord en l’état, dénonçant l’existence de “règles qui ne sont pas homogènes avec les nôtres”.

De son côté, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire était interrogé le mercredi matin sur la chaîne de télévision CNews. Il a promis un “bras de fer” pour que l’accord UE-Mercosur “tel qu’il est aujourd’hui, ne soit pas signé”.

Le même jour, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau s’est déplacé à Bruxelles “pour une série d’entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes”, a indiqué son cabinet mardi dans un message à la presse. Il y a notamment rencontré les commissaires européens à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, et au Marché intérieur, Thierry Breton. 

Le 1er février enfin, le Premier ministre Gabriel Attal a assuré lors de sa conférence de presse : “Il n’est pas question pour la France d’accepter ce traité. C’est clair, c’est net et c’est ferme”.

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