“En Europe, il y a deux types de pays” , écrit le Huffington Post. “Ceux qui accusent des déficits, comme la France ou l’Italie, et ceux qui dégagent des excédents, comme l’Allemagne” . Dans les deux cas, la Commission européenne peut envisager une enquête si les valeurs sont excessives, et une amende (de 0,1% du PIB) si le pays ne rentre pas dans les clous. Mais quelle est donc la situation allemande ?
“Des données récentes ont montré que l’Allemagne a un surplus de la balance courante de près de 7,0% du PIB depuis 2007” , explique le quotidien italien Il Sole 24 Ore. Or, le plafond imposé par Bruxelles est de 6% du PIB, au-delà de ce cap le risque est que “l’Allemagne s’enrichisse sur le dos de ses voisins” [Les Echos]. Le système allemand serait donc trop dépendant des marchés étrangers, plutôt que de sa demande interne et “on ne peut pas demander au sud de l’Europe de diminuer ses déficits si le nord ne réduit pas ses excédents” , affirme Jean-Marc Vittori sur Les Echos.
Pour Berlin, pourtant, ce surplus commercial n’est pas un problème et la procédure annoncée par Bruxelles est infondée : l’excédent enregistré vis-à-vis des pays de la zone euro est passé de 4,4 % du PIB en 2007 à 2,2 % l’an dernier [Les Echos]. Les entreprises allemandes profiteraient donc de la demande des pays émergents et non des membres de l’UE.
Si elle est déclenchée, la procédure contre Berlin sera le 14e examen ouvert par la Commission européenne. A ce jour, aucune de ces enquêtes n’a débouché sur des sanctions, précise le Figaro.