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La Commission européenne lance le débat sur les “nouveaux OGM”

L’exécutif européen a proposé, mercredi 5 juillet, de faciliter l’utilisation de techniques agricoles touchant le génome des plantes. Les détracteurs de ces manipulations de l’ADN dénoncent une dérégulation des “nouveaux OGM”.

Il n’y a pas encore de produits alimentaires issus de ces nouvelles techniques sur le marché européen
Il n’y a pas encore de produits alimentaires issus de ces nouvelles techniques sur le marché européen - Crédits : Manuel Tauber-Romieri / iStock

Le texte était très attendu et, au vu des premières réactions, il ne fait aucun doute qu’il fera l’objet de vifs débats”, commence Le Monde. “La Commission européenne a proposé ce mercredi 5 juillet des règles assouplies pour encourager les biotechnologies génétiques, promesse de semences plus résistantes” [Ouest-France].

Plus précisément, le texte concerne les NGT, “pour nouvelle technique génomique” [France 2]. “Surnommées ‘nouveaux OGM’ par [ses] opposants”, elles permettent “de modifier le génome des plantes de façon plus précise que les OGM traditionnels”, sans recourir aux mélanges entre espèces, indique La Croix. Les NGT sont pourtant soumises au même cadre réglementaire européen, à savoir “des procédures d’autorisation dissuasives, des contraintes de traçabilité, d’étiquetage et d’étroite surveillance” [Les Echos].

Les critiques de ces nouvelles techniques “rejoignent celles des OGM conventionnels : effets inattendus liés à la modification du génome, incertitude à long terme pour la biodiversité et la santé, ainsi que les risques de contamination des parcelles en agriculture biologique”, résume La Croix.

Deux catégories

L’exécutif européen n’a pas pris le risque de déréguler toutes les plantes issues des NGT”, relève cependant Le Soir. La Commission distingue ainsi deux catégories. D’un côté, les variétés considérées comme équivalentes aux plantes traditionnelles, avec des modifications qui auraient pu se produire dans la nature, “seront soumises à une simple procédure de vérification” [Le Soir]. “Elles devraient néanmoins être enregistrées dans une base d’information publique” [Le Monde]. De l’autre, “les végétaux obtenus par des croisements entre espèces ‘non interfécondes’ resteraient soumis, pour l’essentiel, à la législation propre aux OGM”, rapporte le journal du soir.

Les NGT “désignent des outils pour ‘améliorer les plantes’, selon les semenciers”, souligne La Nouvelle République. Le quotidien régional explique qu’il s’agit d’utiliser “des ciseaux moléculaires capables d’inhiber ou activer certains caractères des plantes”. Pour autant, “la technique de l’édition du génome est différente des OGM , car elle n’introduit pas de gène étranger” dans une variété [Les Echos].

La Commission européenne estime que ces nouvelles techniques devraient “permettre de développer des cultures adaptées au climat […] et des aliments avec moins d’allergènes ou de meilleures propriétés nutritionnelles” [Les Echos]. Dans tous les cas, les NGT seraient interdites dans l’agriculture biologique. “Les paquets de semences devront être étiquetés pour permettre au fermier bio de savoir ce qu’il achète”, fait savoir Le Soir.

Branle-bas de combat

Reste que le projet fait l’objet “d’une levée de boucliers de la part des organisations de défense de l’environnement, qui y voient une dérégulation et une tentative d’empêcher aux Etats membres d’interdire ces ‘nouveaux OGM’ sur leur territoire” [L’Echo].

Le principal risque soulevé par les détracteurs […] est avant tout lié à sa traçabilité”, note Libération. “Il est quasiment impossible de détecter si une nouvelle variété a été développée par des méthodes traditionnelles ou grâce à ces techniques génomiques”, poursuit le quotidien. Or pour l’ONG FoodWatch, citée par L’Echo, “les consommateurs doivent pouvoir décider eux-mêmes s’ils veulent acheter des aliments produits à l’aide du génie génétique ou non”.

Les critères de classification font aussi débat. Dans la proposition de la Commission, “les variétés assimilables aux plantes traditionnelles seraient considérées comme telles si elles ont subi ‘moins de vingt modifications génétiques’ ” [Le Monde]. Totalement arbitraire et anti-scientifique”, dénonce Eva Corral, de l’organisation écologiste Greenpeace [Le Soir].

Les législateurs européens – Parlement et Conseil de l’UE – doivent à présent se saisir de la proposition, qui promet de vifs débats dans les mois qui viennent”, conclut L’Echo.

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