La mobilité en Europe
L’Espagne est la destination favorite des Européens. Elle a accueilli 51 321 étudiants sur l’année scolaire 2017-2018. L’Allemagne et le Royaume-Uni complètent le podium. La France est par ailleurs le pays qui a envoyé le plus d’étudiants à l’étranger en 2017-2018 (47 811), principalement en Espagne, au Royaume-Uni et en Irlande. Elle est suivie de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie.
Historique
Le traité de Rome ne prévoyant pas de compétence commune en matière d’éducation et de formation, c’est avec le traité de Maastricht que les termes d’éducation, d’étudiants ou de formation professionnelle ont fait leur première apparition dans le vocabulaire européen. Dans les domaines de l’éducation et de la formation, la compétence est avant tout celle des Etats membres. Conformément au principe de subsidiarité, l’UE encourage la coopération et la coordination entre Etats membres, dont elle peut compléter l’action si nécessaire.
Le programme Erasmus repose sur une initiative communautaire. Dès 1971, les ministres de l’Education des neuf pays de la Communauté européenne s’accordent sur le principe d’une coopération dans le domaine de l’éducation. En 1976, un programme d’action définit les priorités et les étapes de cette coopération. L’objectif central est alors de parvenir à une meilleure connaissance des systèmes éducatifs en Europe et de renforcer les relations.
Puis en 1983, le Conseil des ministres de l’Education définit les principes de la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur en Europe à partir d’une nouvelle forme de partenariat entre universités d’accueil et d’origine. Il faut attendre l’arrivée de Jacques Delors à la tête de la Commission européenne en 1985 pour donner une nouvelle impulsion au projet qui finit par voir le jour en 1987.
Depuis 2014, le programme Erasmus est intégré au programme européen Erasmus+ (2014-2020) qui regroupe l’ensemble des actions de mobilité et de coopération européennes relatives à l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. Grâce à ce programme de mobilité, collégiens, lycéens, étudiants, apprentis, formateurs, jeunes diplômés et demandeurs d’emploi, jeunes avec ou sans diplôme, personnels éducatifs ou associatifs peuvent effectuer un séjour à l’étranger (études, stages, volontariat, etc.) pour améliorer leurs compétences et ainsi leur capacité de trouver un emploi. En France, c’est l’Agence Erasmus+ qui gère ce programme de mobilité.
Enjeux et perspectives
En 2017, le programme Erasmus a célébré ses 30 ans.
Après des difficultés financières rencontrées au début des années 2010, la situation budgétaire du programme est maintenant stabilisée. En juin 2017, une version révisée du budget pluriannuel de l’UE pour la période 2014-2020 est approuvée, comprenant une hausse des crédits alloués à l’éducation et donc à Erasmus. Concernant la nouvelle période 2021-2027, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont décidé de consacrer un budget de 21,7 milliards d’euros au programme contre 14,7 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Cette augmentation du budget Erasmus+ est cependant en dessous du doublement initialement proposé par la Commission européenne dans sa proposition de mai 2018. Le montant pourra être légèrement réévalué à la hausse, comme le précise le Conseil.
De son côté, la France cherche à amplifier ce programme. Elle souhaite en effet porter à 15 000 le nombre d’apprentis mobiles d’ici à 2022, alors qu’actuellement “seuls” 6 800 apprentis bénéficient du programme Erasmus. Le 19 janvier 2018, M. Arthuis a rendu ses recommandations à la ministre du Travail, visant à réduire les obligations pour les entreprises d’accueil, ou encore renforcer le soutien financier pour les apprentis en mobilité.
Erasmus + permet aux étudiants, apprentis, demandeurs d’emploi de profiter d’une expérience de mobilité dans un pays étranger et de décrocher un job grâce à de nouvelles compétences mises en valeur dans le CV Europass. Comment en profiter ? Quels sont les outils à disposition ? Alexandra Lesur et Barthélémy Gaillard vous expliquent tout, dans notre podcast “Explique-moi l’Europe” :