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Drapeau Lituanie

Lituanie

Drapeau Lituanie Dernière mise à jour le 21.10.2021

Lituanie

Adhésion en 2004 Dernière mise à jour le 21.10.2021

Géographie et démographie

Vilnius

Villes principales

Vilnius, Kaunas, Klaipėda, Šiauliai, Panevėžys

Découpage administratif

10 comtés, 60 communes

2,8 millions (2021)

Eurostat

65 284 km² (2016)

Eurostat

Indice de développement humain

0,869 (2020)

ONU

Environnement

7,4 tonnes/hab. (2019)

Eurostat

Politique

République semi-présidentielle

Gitanas Nausėda

Ingrida Šimonytė

9 juin 2024 Européennes

6 octobre 2024

Présidentielle

Économie

PIB

49,5 milliards d'euros (2020)

Eurostat

1,7 % (septembre 2021)

Eurostat

2 % (T2 2021)

Eurostat

7,2 % (août 2021)

Eurostat

45,6 % (T1 2021)

Eurostat

5,8 % (T1 2021)

Eurostat

Politique

En octobre 1992, la Lituanie (Lietuva) a adopté par référendum une constitution qui instaurait une république semi-présidentielle. Celle-ci comprend un parlement monocaméral de 141 membres, le Seimas, aux prérogatives étendues. Les parlementaires sont élus à un scrutin mixte (mélangeant pour moitié proportionnelle et pour moitié système majoritaire à deux tours).

Gouvernement

L’opposition de centre droit lituanienne a remporté les élections législatives du 25 octobre 2020. L’Union de la patrie-Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD), parti conservateur, a obtenu 50 des 141 sièges au Parlement, alors que l’Union des paysans et des Verts lituaniens (LVZS) du Premier ministre sortant Saulius Skvernelis n’en a remporté que 32. Ingrida Šimonytė, ancienne ministre conservatrice des Finances, devient chef du gouvernement le 24 novembre 2020 grâce à une coalition avec les deux partis libéraux, qui ont respectivement remporté 13 et 11 sièges.

Saulius Skvernelis, à la tête d’une coalition entre les sociaux-démocrates et le parti centriste de l’Union lituanienne agraire et des verts à partir de novembre 2016, était le premier chef de gouvernement ni social-démocrate ni conservateur depuis l’indépendance du pays. Proposé par la présidente de la République de l’époque, l’ancien ministre de l’Intérieur était très populaire pour sa lutte contre la corruption.

Sa formation avait succédé à celle d’Algirdas Butkevičius du parti social-démocrate, qui a dirigé le pays de 2012 à 2016, mais perdu le scrutin d’octobre 2016 en raison notamment de scandales de corruption.

Chef d’Etat

Depuis 2019, le président de la République est Gitanas Nausėda (indépendant). Il a succédé en juillet 2019 à Dalia Grybauskaitė (indépendante) qui avait accédé au pouvoir en 2009.

Le président de la République est élu au suffrage universel tous les cinq ans. Doté de compétences institutionnelles et en matière de politique étrangère, il peut dissoudre le Parlement en cas de vote de défiance à l’égard du gouvernement.

Le pays et l’UE

La Lituanie a déposé sa candidature en décembre 1995. La Commission européenne s’est déclarée favorable à l’adhésion en 1997 et a souligné que les critères politiques étaient d’ores et déjà satisfaits, dans la mesure où des réformes importantes en matière de lutte contre la corruption avaient été adoptées. Le succès de la transition vers l’économie de marché lui a permis d’aborder dans une situation favorable la pression concurrentielle de l’entrée sur le marché unique.

Le référendum des 10 et 11 mars 2003 a donné près de 90 % de suffrages favorables à l’adhésion. Le pays a donc rejoint l’UE le 1er mai 2004. Il a assumé pour la première fois la présidence de l’UE lors du second semestre 2013, marquée par le troisième sommet du partenariat oriental à Vilnius les 28 et 29 novembre 2013.

Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Lituanie se préoccupe tout particulièrement de son voisin russe. C’est pour cette raison que le pays a choisi de faire construire une clôture longue de près de 50 kilomètres entre l’Union européenne et la Russie.

La Lituanie a rejoint la zone euro le 1er janvier 2015.

Elle compte 11 députés au Parlement européen. Le Lituanien Virginijus Sinkevičius est commissaire européen responsable de l’Environnement, des Océans et de la Pêche.

Géographie

Avec 65 000 km² et 2,79 millions d’habitants, la Lituanie est à la fois le plus grand, le plus peuplé et le plus méridional des trois Etats baltes. Ce pays plat au climat frais et humide partage des frontières avec, du nord au sud, la Lettonie, la Biélorussie, la Pologne et le cas particulier de la Russie, avec l’enclave de Kaliningrad, qui a été un enjeu sécuritaire et commercial majeur lors de l’élargissement oriental de l’UE en 2004.

Une centaine de kilomètres de côtes sur la Baltique offrent un débouché assez restreint à la navigation, en particulier avec les longues dunes de Courlande et sa lagune, à l’embouchure du Niémen. A l’image de ses voisins baltes, le pays s’est montré soucieux de préserver ses riches écosystèmes et il compte trente parcs nationaux.

Economie

Disposant de ressources naturelles limitées, le pays a su mettre à profit sa position géographique, et a établi de bonnes relations d’échanges et de complémentarité aussi bien avec la Russie qu’avec l’Allemagne. Les ressources traditionnelles du lin et de l’ambre, qui ont fait la célébrité du pays aux siècles passés, ont cédé la place à une stratégie de développement ambitieuse et pleinement intégrée à la perspective européenne.

La transition vers l’économie de marché a modifié radicalement le paysage industriel, financier et commercial lituanien en assurant en l’espace d’une décennie la privatisation massive de près de 90 % de l’activité économique. Ces réformes structurelles sont parvenues à faire émerger des secteurs dynamiques, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies. La communication connaît depuis plusieurs années un développement rapide et constant.

Après avoir subi de plein fouet les conséquences de la crise russe de 1999, la situation économique et financière a connu un rattrapage puissant, qu’explique avant tout le dynamisme de ses exportations en direction de ses partenaires européens. L’économie du pays s’est caractérisée par une forte croissance pendant les années 2000.

Néanmoins, l’économie lituanienne a également été fortement touchée par la crise de 2008, son PIB ayant chuté de 14,7 % en 2009. Le plan de rigueur adopté par la Lituanie a été l’un des plus sévères des pays de l’Union européenne (réduction des dépenses publiques de 30 %, réduction de 11 % des pensions de retraite, augmentation des taxes sur toute une série de biens…). Bien que l’activité économique soit irrégulière, le pays affichait depuis 2010 des taux de croissance positifs et supérieurs à 3 % jusqu’à la pandémie de Covid-19. Après avoir atteint 17,8 % en 2010, le chômage au sens de l’OIT a diminué à 5,8 % début 2019, mais est remonté sous l’effet de la crise sanitaire pour atteindre 9 % à l’été 2020.

La croissance de la consommation interne, stimulée par des hausses de salaires mais limitée par une forte diminution de la population active (-14 % entre 2003 et 2017), de même que par la reprise des investissements publics, ont contribué à stimuler la croissance. Le commerce extérieur lituanien, qui en 2015 et 2016 n’avait enregistré que des résultats médiocres, a connu une envolée en 2017. Les exportations ont progressé de 16,9 % et les importations de 16,5 %.

Bien que la politique de cohésion territoriale, notamment financée par l’UE, ait permis de réduire certaines disparités existantes et de dynamiser certaines régions, les inégalités demeurent importantes. Celles-ci concernent notamment l’accès aux soins de santé, problématique essentielle de l’économie lituanienne. La Lituanie reste l’un des pays européens qui a connu la plus forte augmentation du niveau de participation des patients au coût des soins entre 2007 et 2013. En 2015, 35 % à 50 % des Lituaniens ont déclaré avoir déjà payé des pots-de-vin pour se faire soigner.

En 2020, la crise sanitaire a entraîné une hausse importante des dépenses publiques pour permettre au gouvernement de lutter contre la pandémie de Covid-19. L’économie lituanienne a connu la plus petite récession des Etats membres en 2020 (-0,1 % contre -5,7 % pour l’UE), avant de repartir dans les trimestres suivants (+2,1 % au T1 2021 et +2 % au T2 2021).

Source : DG Trésor

Histoire

Le grand-duché et l’union avec la Pologne

  • 1251 : la Lituanie est unifiée et érigée en grand-duché sous l’autorité de Mindaugas. La conversion au catholicisme se heurte à l’hostilité de ses sujets et ne s’impose pas durablement.
  • 1386 : l’union personnelle du grand-duché de Lituanie et du royaume de Pologne dans les mains de la dynastie des Jagellons coïncide avec sa conversion définitive et tardive au christianisme catholique.
  • 1569 : l’association se transforme en incorporation définitive de l’Etat balte à la monarchie polonaise avec l’union de Lublin.

La Lituanie tombe dans le giron russe puis gagne l’indépendance

  • 1772-1795 : les dépeçages successifs de la Pologne par les puissances d’Europe centrale, Russie, Prusse et Autriche-Hongrie aboutissent à l’annexion progressive de la Lituanie par la Russie tsariste.
  • 1864 : au lendemain de la révolte du pays, la langue lituanienne est interdite par les autorités russes, qui ne parviennent cependant pas à freiner l’émergence d’une élite nationale moderne, tournée vers l’Europe occidentale.
  • 1918 : l’indépendance, favorisée par l’occupant allemand et par la fragilité de la Russie soviétique au lendemain de la Révolution de 1917, est déclarée et reconnue, mais Vilnius revient à la Pologne, créant une situation de tensions et de conflits militaires récurrents.
  • 1926 : la jeune République est soumise au gouvernement autoritaire de Augustinas Voldemaras puis Antanas Smetona.

Après le glacis soviétique, la Lituanie est la première à se libérer

  • 1940 : conformément à l’accord conclu avec l’Allemagne en marge du pacte germano-soviétique, l’URSS envahit et annexe la Lituanie, soumise à la dictature stalinienne.
  • 1990 : la Lituanie est le premier des pays d’Europe de l’Est à se détacher de l’emprise soviétique, malgré l’opposition de la Russie. Les troupes russes quittent définitivement le pays en 1993, deux ans après la reconnaissance internationale du nouvel Etat.
  • 2004 : la Lituanie entre dans l’Union européenne et l’Otan.

Education

Le système scolaire lituanien suit un rythme comparable au système scolaire français. La scolarité y est obligatoire de 5 à 16 ans. Les élèves vont au primaire de 7 à 11 ans, puis au collège de 11 à 17 ans, et enfin au lycée de 17 à 19 ans. À partir de 2024, des tests nationaux auront lieu pour déterminer un classement national de fin de secondaire.

Il existe 46 établissements d’enseignement supérieur en Lituanie : 22 universités (universitetas) et 24 “collèges” (kolegija). Dans le cadre du processus de Bologne, il est possible d’effectuer un bachelor en 4 ans, un master en 2 ans et enfin un doctorat en 4 ans. Dans les “collèges”, il est également possible de faire des cycles courts, de 1 à 4 ans.

Membre du programme Erasmus+, la Lituanie propose plus de 500 programmes en anglais ou en russe dans les universités. Le cout de la vie y est moins cher qu’en France : il est recommandé un budget mensuel de 400 euros en moyenne pour un étudiant.

Tourisme

La relative petite taille de la Lituanie ne l’empêche pas de faire preuve d’une importante diversité patrimoniale et culturelle, notamment dans sa capitale Vilnius. Se balader dans la vieille ville, au marché Halés, ou dans le quartier bohème d’Užupis en bordure de la Vilnia, colorée en vert chaque année à l’occasion de la Saint Patrick, est un bon point de départ. Etapes conseillées : A quelques kilomètres de la ville, le château insulaire du lac de Trakai et ses saillantes briques rouges, ou, plus loin, la Kryžių Kalnas ou “Colline des croix”, site de pèlerinage et symbole de la résistance contre l’URSS, sur lequel se chevauchent des centaines de milliers de croix.

En plein centre du pays, la Laikinoji sostinė ou “capitale temporaire” Kaunas a obtenu son nom en 1940 après avoir été capitale du pays pendant 22 ans. Pour les férus de surnaturels, le Žmuidzinavičius, ou “musée du Diable”, propose une collection de sculptures de diables du monde entier. Enfin, l’Eglise Saint-Michel-Archange, la Basilique de Résurrection du Christ ou le Monastère de Pažaislis se distinguent par leurs architectures respectives, mêlant style balte et modernisme.

Côté Nature, le delta vert du fleuve Niémen et l’Isthme de Courlande, une région sur la côte inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, permettent d’observer l’immense variété d’oiseaux et d’espèce animales de la région.

Personnalités

En littérature, le prêtre et poète Maironis a écrit le recueil de poèmes Pavasario balsai (Les Voix du Printemps) malgré la censure en 1895.

En peinture, Stasys Eidrigevičius a excellé en tant qu’artiste peintre, photographe et graphiste, remportant de nombreuses récompenses et exposant ses œuvres à travers le monde.

Dans le cinéma, Jonas Mekas, réalisateur et critique, a popularisé le “journal filmé” et a été récompensé par le Prix de l’âge d’or, une prestigieuse récompense en Belgique. Parmi ses films notables figurent Walden et Reminiscences of a Journey to Lithuania.

En musique, Violeta Urmana s’est distinguée comme chanteuse d’opéra mezzosoprano, interprétant notamment des rôles dans Don Carlo de Verdi. En 2016, elle est nommée artiste de la paix par l’Unesco.

Dans le domaine sportif, Žydrūnas Savickas est un athlète de musculation reconnu, ayant été élu à quatre reprises “homme le plus fort du monde”. Il a également établi de nombreux records de soulevé de poids. Jurgis Kairys s’est illustré en tant que pilote de voltige “freestyle” et ingénieur aéronautique, devenant double champion du monde et champion d’Europe.

Roman Kacew, plus connu sous le nom de Romain Gary, est né à Vilnius -ville russe à l’époque- en 1914. Le seul auteur à avoir remporté à deux reprises le Prix Goncourt a quitté l’actuel territoire lituanien à l’âge de 11 ans. 

Hymne et drapeau

Lors de sa création, le choix des couleurs du drapeau lituanien s’est porté sur le jaune qui symbolise le soleil, la lumière et la prospérité, le vert figurant la beauté de la nature, la liberté et l’espoir, et enfin le rouge qui rappelle la terre, le courage et le sang versé pour la patrie.

Si la fête nationale lituanienne du 16  février commémore la date de la déclaration de l’indépendance du pays en 1918, le ” jour du drapeau” rappelle chaque 1er  janvier le moment où, en 1919, cet emblème fut hissé pour la première fois sur une tour de Vilnius.

L’hymne de la Lituanie, Tautiška giesmė, a été composé en 1898 et adopté en 1992. Son auteur, Vincas Kudirka, est un poète et médecin, figure de l’éveil national lituanien. Ses nombreux articles, en particulier dans le journal clandestin “La Cloche” , appellent ses compatriotes à résister à la russification et ne pas céder à la tentation de l’exil.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

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