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[Revue de presse] Covid-19 : la presse européenne commente le reconfinement partiel en France

Le Premier ministre français Jean Castex a annoncé jeudi 18 mars de nouvelles mesures de restriction dans seize départements. La presse européenne se demande s’il faut y voir un échec du pari d’Emmanuel Macron de ne pas confiner le pays plus tôt.

Un an après le début de la pandémie, plusieurs régions françaises, dont l'Ile-de-France, renouent avec le confinement
Un an après le début de la pandémie, plusieurs régions françaises, dont l’Ile-de-France, renouent avec le confinement - Crédits : Basil2 / iStock

Le couperet est tombé” , débute France info. A partir de ce vendredi 19 mars à minuit, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et les trois départements des Alpes-Maritimes, de l’Eure et de Seine-Maritime basculeront dans une forme de “troisième confinement” [France Inter]. “Les commerces non essentiels seront contraints de fermer, mais les écoles resteront ouvertes, ainsi que les coiffeurs” , liste la BBC.

Les personnes vivant dans les régions concernées “ne seront pas autorisées à se rendre dans d’autres parties du pays” [BBC]. Sur le reste du territoire, le couvre-feu “sera décalé à 19 heures à partir de samedi” [France Inter] afin de tenir compte du passage à l’heure d’été.

Ni oui ni non ni confinement” , ironise Politico. Selon des informations de l’antenne parisienne du média américain, “les têtes pensantes de l’exécutif avaient débattu en amont de l’opportunité d’utiliser” l’expression “confinement” . Il est vrai que les mesures ne sont pas tout à fait les mêmes en comparaison avec les restrictions du printemps dernier ou de cet automne. “Il y a une différence qui est notable, qui est que nous nous tournons davantage vers l’extérieur” , a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran, cité par Politico, en conférence de presse jeudi 18 mars. “Le principe, véritablement, c’est de faire très attention lorsque nous sommes regroupés dans un lieu fermé, mais de pouvoir conserver la liberté de sortir, sans limite de durée, et la saison va bientôt s’y prêter” , a-t-il précisé, complétant les annonces du Premier ministre Jean Castex.

Le pari de l’exécutif est donc désormais de “freiner l’épidémie sans enfermer” [Ouest-France]. Des déplacements sans limite de temps sont ainsi autorisés dans un rayon de 10 kilomètres autour du domicile.

Un pari raté ?

On retrouve dans nombre d’articles de la presse européenne, qui a largement couvert les choix sanitaires français, une série d’indicateurs sur l’état de cette “troisième vague” [BBC] frappant l’hexagone. “Des chiffres catastrophiques” , relaie Courrier international. En France, “34 998 nouveaux cas ont été enregistrés jeudi, soit environ sept fois plus qu’au Royaume-Uni” , compare The Independent. Avec un taux d’incidence “dépassant les 400 infections pour 100 000 habitants” à Paris, le président français était “cette semaine à court d’options” , selon The Guardian.

Dans les hôpitaux de la région parisienne, le pic de la deuxième vague est […] déjà dépassé” , observe le journal belge L’Echo. “[Même] la stratégie de transférer des patients dans d’autres régions n’a pas fonctionné, puisque les familles s’opposent presque toujours au départ de leurs proches” , note le journal italien Il Fatto Quotidiano, cité par Courrier international.

La presse européenne relève qu’Emmanuel Macron avait tenté “d’éviter pendant des mois” ce type de mesures [Der Standard]. “Dans la course de vitesse entre le virus et le vaccin, Emmanuel Macron a longtemps cru que le second l’emporterait” , estime la correspondante en France du quotidien belge Le Soir Joëlle Meskens. Un changement de cap “contraint” par “l’échec du déploiement des vaccins et la propagation de variants hautement contagieux” , commente The Irish Times.

Pour le journal viennois Der Standard, “un an avant les prochaines présidentielles” , la décision annoncée hier “constitue [ainsi] un revers politique” pour le président français. Elle signe “l’échec, au moins partiel, d’un audacieux pari” de ne pas confiner le pays plus tôt, considère le correspondant à Paris de la Tribune de Genève, Alain Rebetez. Le journaliste suisse poursuit : “cette audace napoléonienne de stratège en chef contre l’avis de ses généraux lui avait valu un petit bond dans les sondages” . Mais quelques semaines plus tard, “le couvre-feu s’avère impuissant” contre le variant anglais et une campagne de vaccination “bien trop peu foudroyante” .

Une campagne par ailleurs compliquée par la suspension provisoire du vaccin AstraZeneca, décidée lundi 15 mars par la France, en raison de soupçons de graves effets secondaires qui planaient sur le sérum. A la suite du verdict de l’Agence européenne des médicaments (EMA) jeudi 18 mars, laquelle a considéré le vaccin “sûr et efficace” [France Inter], le Premier ministre a annoncé la reprise de son utilisation en France. D’après Der Standard : “la stratégie de laisser-faire [d’Emmanuel Macron] n’aurait pu réussir que si la campagne de vaccination dans son pays avait progressé parallèlement à un rythme similaire à celui du Royaume-Uni” . La vaccination pourra donc de nouveau compter sur AstraZeneca pour assurer sa progression. “Castex a déjà annoncé sa propre date de vaccination pour vendredi” , souligne à cet égard le journal autrichien.

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