Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Revue de presse

Pacte migration et asile : le différend entre l’Allemagne et l’Italie repousse un accord très attendu

L’Allemagne s’est finalement ralliée au compromis sur le volet “crise” du pacte migratoire européen, ouvrant la voie à un accord. Mais à la dernière minute, l’Italie a demandé du temps pour “examiner plus en détail” le contenu de cette nouvelle proposition.

"Nous sommes presque à la ligne d'arrivée. Il n'y a qu'une différence de nuances qui concerne tous les États membres", a déclaré Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l'Intérieur - Crédits : European Union
“Nous sommes presque à la ligne d’arrivée. Il n’y a qu’une différence de nuances” entre les Etats membres, a déclaré Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur - Crédits : Conseil de l’UE

Se dirige-t-on vers une fumée blanche pour la politique migratoire européenne ? “Après plusieurs années d’échecs, le pacte migration et asile est en passe de franchir une étape majeure”, selon Les Echos. Ce jeudi 28 septembre, “l’Allemagne, qui refusait jusque-là d’endosser le texte, s’est finalement ralliée au compromis sur la table”.

Lors d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur hier à Bruxelles, “Berlin a donné son accord à un texte clé”, note en effet La Croix. “Ce dernier volet du nouveau pacte migratoire européen, le règlement ‘de crise’, doit permettre aux 27 de faire face à des arrivées massives et simultanées en Europe en faisant jouer une véritable solidarité européenne”, détaille RFI. Le règlement prévoit en outre, en cas d’afflux de migrants, “de suspendre une partie des protections dont [ils] doivent jouir à leur arrivée en Europe”, poursuit le média français.

Ce dernier point divisait jusqu’ici la coalition allemande au pouvoir. “Les droits des réfugiés pourraient alors être très fortement limités, raison pour laquelle les Verts avaient refusé de donner leur accord”, écrit la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand voit ainsi dans ce revirement un “coup de force du chancelier allemand Olaf Scholz vis-à-vis de ses partenaires de coalition écologistes […], ouvrant la voie à un nouveau durcissement du droit d’asile européen”.

L’Italie en embuscade

La décision de Berlin permettra-t-elle de débloquer “l’ensemble des négociations sur ce pacte, que Bruxelles espère adopter définitivement avant les élections européennes de juin 2024″ [La Croix] ?

Une partie de la presse européenne reste circonspecte. Jeudi soir, “la confusion régnait quant à savoir si la majorité qualifiée nécessaire (55 % des Etats, 65 % de la population de l’UE) serait réellement atteinte. Et cela tenait à l’Italie”, note la Süddeutsche Zeitung. “Rome, dans un geste inattendu de dernière minute, a suspendu la décision sur le règlement de crise, anéantissant les espoirs de parvenir à un accord d’ici la fin de la journée”, relate Politico.

L’Italie n’a pas dit non… elle a juste demandé du temps”, a tempéré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, cité par Politico : le gouvernement veut “examiner le contenu de cette nouvelle proposition d’un point de vue juridique”. “Le désaccord porterait sur deux points”, détaille The Guardian : “une nouvelle clause, soutenue par l’Italie, qui permettrait d’enfreindre les normes minimales dans les centres de détention lors de circonstances exceptionnelles” et une autre, “soutenue par l’Allemagne, concernant les migrants aidés par des ONG pour atteindre un pays de l’UE”.

Le rôle des ONG en question

Cette dernière mesure est source de discorde entre Berlin et Rome depuis des mois. La Stampa explique que le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, a soumis une contre-proposition visant à imposer que “les migrants transportés sur les navires des ONG soient automatiquement accueillis par le pays du pavillon du navire”. Pour le quotidien italien, “l’objectif est clair et net : si l’Allemagne veut soutenir ces ONG, elle peut le faire, à condition qu’elle accueille les migrants” secourus par leurs bateaux.

La proposition n’a pas été adoptée et la réunion a été levée”, conclut La Stampa. Pourtant, les dirigeants européens se veulent optimistes. “Il n’y a plus d’obstacle majeur. Nous parviendrons à un accord, la proposition a été approuvée à une large majorité, et cela se fera dans quelques jours”, a déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures [Politico]. “Nous sommes presque à la ligne d’arrivée. Il n’y a qu’une différence de nuances qui concerne tous les Etats membres”, a quant à lui précisé Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, à l’issue de la réunion [Euronews].

Les autres sujets du jour

Brexit

Economie

Elections

Environnement

Migration

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur Pacte migration et asile : le différend entre l'Allemagne et l'Italie repousse un accord très attendu

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide