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A l’annonce des résultats, les cris de joie de certains tranchent avec le déception des autres. Pendant des mois, voire des années, toutes avaient pourtant préparé minutieusement leur dossier, enchainant les réunions et les consultations. Vendredi 3 mars, dans l’auditorium de l’Institut national du Patrimoine à Paris, les noms des villes présélectionnées pour représenter la France en 2028 comme capitale européenne de la culture ont été dévoilés. Le choix se restreint désormais à quatre options : Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen ont été retenues à l’issue d’une semaine d’entretiens avec un jury indépendant.
Composé de 12 membres européens (désignés par le Parlement européen, le Conseil, la Commission européenne, le Comité européen des régions et le ministère de la Culture) dont deux français, celui-ci a auditionné et évalué l’ensemble des candidatures. “Vu l’excellence des candidatures, le choix n’a pas été facile pour le jury”, a souligné Jessica Larsson, cheffe adjointe de la représentation de la Commission européenne en France.
Les villes d’Amiens, Bastia, Nice, Reims et Saint-Denis aspiraient également à recevoir ce label. Pour celles-ci, “le travail n’aura pas été inutile. Au contraire, ce parcours [leur] a permis de bâtir un capital de relations, de connaissances, de projets et d’idées, importants pour le développement futur de [leurs] villes et régions”, a quant à elle indiqué la présidente du jury Rossella Tarantino, ancienne directrice générale de la fondation “Matera 2019”.
Les maires des villes lauréates réagissent à l’annonce
Après l’annonce officielle des résultats lors d’une conférence de presse à Paris, Toute l’Europe a recueilli les premiers témoignages des maires des villes présélectionnées.
Yann Galut, maire de Bourges : “C’est une immense fierté pour Bourges, le petit poucet des candidats. Notre projet est pour l’Europe, pour les artistes dans une ville à taille humaine, un territoire rural. Notre candidature est sobre, mais ambitieuse avec notamment la proposition de bâtir une cité européenne des artistes.”
Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand : “C’est une grande satisfaction et une réelle fierté, nous travaillons sur ce projet depuis 2012. Notre candidature propose la culture pour tous, urbains ou ruraux, avec un axe nouveau, je pense, autour de l’imaginaire, du paysage…”. “Je suis un fédéraliste convaincu, je crois que l’Europe de la culture peut faire barrage aux tentations nationalistes”, a-t-il également ajouté.
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen : “Je suis fier et heureux… Le jury a été sensible à notre candidature originale et sincère. Mais ce n’est qu’une étape, nous devons maintenant nous remettre au travail pour la victoire finale en décembre…”
Michaël Delafosse, maire de Montpellier (sur le site internet de la ville) : “Montpellier continue de faire se tourner les regards vers elle, pleine de talents, forte de ses convictions, déterminée à défendre la culture et l’Europe. Quand tous les acteurs sont réunis autour d’une même dynamique, Montpellier réussit.”
Réponse définitive en décembre
Désormais, Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen vont passer une nouvelle phase d’audition et d’entretiens durant laquelle elles devront affiner leur dossier. La décision finale est attendue au mois de décembre 2023.
La ville française lauréate ne sera pas seule, mais accompagnée d’une ville tchèque et d’une autre d’un pays qui reste encore à déterminer.
Pour la première phase de sélection, les dossiers ont été évalués à la lumière de six critères :
- la contribution du projet de capitale européenne de la culture au développement à long terme de la ville ;
- son contenu culturel et artistique ;
- sa dimension européenne ;
- la capacité des candidats à tenir leurs engagements ;
- l’implication de la population locale et de la société civile dans la définition et la préparation du projet ;
- le budget et le plan de gestion.
Mettre en avant la richesse culturelle de la ville
Mis en place en 1985, à l’initiative conjointe de la Grèce et de la France, le label a déjà été décerné à quatre villes françaises : Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013.
Concrètement, cette distinction est l’occasion pour ces municipalités mises à l’honneur de promouvoir leur patrimoine et leur dynamisme culturel à travers l’organisation d’expositions, festivals et événements tout au long de l’année. Pour Jessica Larsson, “les capitales européennes de la culture sont devenues de vrais laboratoires pour les investissements stratégiques et durables dans la culture”. Rossella Tarantino estime quant à elle qu’elles permettent de “mobiliser les citoyens qui se sentiraient éloignés de la culture”.
En dehors de l’obtention de subventions européennes à travers le programme Europe Créative, les retombées pour les lauréates sont économiques et médiatiques. En 2013, la ville de Marseille a par exemple reçu 11 millions de touristes, dont 1,8 uniquement pour le MuCem inauguré à l’occasion.
Veszprém en Hongrie, Timișoara en Roumanie et Eleusis en Grèce sont les trois capitales européennes de la culture pour 2023.
Les capitales européennes de la culture entre 2023 et 2027
2023
- Veszprém (Hongrie)
- Timișoara (Roumanie)
- Eleusis (Grèce)
2024
- Tartu (Estonie)
- Bad Ischl (Autriche)
- Bodø (Norvège)
2025
- Nova Gorica (Slovénie) et Gorizia (Italie) : candidature couplée, les deux villes se situant de part et d’autre de la frontière.
- Chemnitz (Allemagne)
2026
- Trenčín (Slovaquie)
- Oulu (Finlande)
2027
- Liepāja (Lettonie)
- Evora (Portugal)
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