“Tout vient à point à qui sait attendre”, résume Europe 1 après l’élection de Rishi Sunak à la tête des Conservateurs britanniques lundi 24 octobre. “Il y a tout juste sept semaines, [il] pansait ses plaies après avoir perdu la course à la direction du parti Tory face à Liz Truss”, complète Sky News.
Cette victoire va le mener au poste de chef du gouvernement britannique. Rishi Sunak doit ainsi “rencontrer, mardi 25 octobre dans la matinée, le roi Charles III, qui le nommera officiellement Premier ministre” [France 24]. “Le troisième en deux mois”, relève la chaîne de radio américaine NPR.
Victoire par abandon
L’ancien ministre des Finances “a rassemblé derrière lui une immense majorité de députés du Parti conservateur - au pouvoir - à l’issue d’une campagne éclair pendant laquelle il n’aura pas prononcé un mot en public”, note L’Humanité. Rishi Sunak a bénéficié de “la renonciation de l’ex-Premier ministre Boris Johnson et [de] l’échec de son adversaire Penny Mordaunt à se qualifier” [France 24]. Ben Wellings, politologue de l’université de Monash, estime dans The Conversation que “la nation britannique a poussé un soupir de soulagement [à l’annonce du résultat] : Dieu merci, ce n’était pas Boris Johnson”.
M. Sunak a d’ailleurs rallié la plupart des soutiens de “BoJo”. “Un comble pour celui qui souffre d’une réputation de traître : il avait claqué la porte du gouvernement début juillet, suivi ensuite par une soixantaine de collègues”, poussant l’ancien maire de Londres à la démission [L’Humanité].
Banquier et Brexiter
L’homme de 42 ans deviendra “le premier Premier ministre britannico-asiatique du Royaume-Uni, ce qui n’est pas rien dans un pays où l’on a tendance à confier les postes à responsabilité à des Blancs joufflus”, constate Politico. Le média précise toutefois que le natif de Southampton, dans le sud de l’Angleterre, est issue d’une bonne famille : il a “fait ses études au très chic et payant Winchester College. […] Il a travaillé chez Goldman Sachs et pour quelques fonds spéculatifs avant de se lancer dans la politique”.
“Sa carrière dans la banque et son passage remarqué au ministère des Finances sous Boris Johnson en réconfortent beaucoup”, explique ainsi Europe 1. Politico rappelle que “M. Sunak a été l’un des premiers partisans du Brexit, à une époque où la plupart des jeunes députés conservateurs qui espéraient obtenir un poste au gouvernement défendaient loyalement les arguments de David Cameron en faveur du maintien dans l’UE”. Son cabinet comptera donc “probablement des Brexiters purs et durs. Mais en tant que réaliste, il verra la nécessité d’une nouvelle orientation”, affirme l’éditorialiste du Guardian Timothy Garton Ash. Pour lui, l’arrivée de Rishi Sunak au pouvoir “marque la fin non pas du Brexit mais du Brexitisme - l’idéologie des illusions sur la capacité de la Grande-Bretagne à faire cavalier seul qui a culminé dans la farce mondiale du gouvernement éphémère de Liz Truss”.
Des défis colossaux
“La gravité du contexte rendra son action avant tout pragmatique”, assure le journal belge L’Echo. La question nord-irlandaise pourrait en tout cas en être le premier test. “Bien que pro-Brexit, [il] pourrait bénéficier du récent apaisement dans les discussions avec l’Europe et l’Irlande”, abonde Libération. “Lors de sa campagne, cet été, il prônait une attitude pacifique et raisonnable, souhaitant trouver une solution diplomatique avec Bruxelles”, détaille le quotidien.
Mais le cas de Belfast n’est pas la seule épine dans le pied du futur Premier ministre. Libération souligne que “Rishi Sunak risque d’avoir peu de temps pour s’installer confortablement au 10 Downing Street”. “[Il] hérite d’une montagne de problèmes, dont une économie en plein désarroi, un hiver de grèves, une crise énergétique imminente et un système de soins de santé sous tension”, liste The Economist.
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