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Royaume-Uni : après la démission de la Première ministre Liz Truss, la crise politique s’intensifie

La Première ministre britannique Liz Truss a présenté jeudi 20 octobre sa démission après 44 jours chaotiques à la tête du gouvernement. Les spéculations sur son successeur, qui devrait être connu d’ici une semaine, vont bon train.

La Première ministre britannique Liz Truss ne sera restée à la tête du gouvernement que six semaines, dont deux de deuil national après la mort de la reine Elizabeth
La Première ministre britannique Liz Truss ne sera restée à la tête du gouvernement que six semaines, dont deux marquées par le deuil national après la mort de la reine Elizabeth II - Crédits : Number 10 / Flickr

C’est sans précédent dans l’histoire politique du Royaume-Uni”, notent Les Echos. “Après seulement 44 jours au pouvoir, Liz Truss s’est résignée à démissionner, mettant fin à un mandat chaotique qui a entamé la crédibilité internationale du pays et aggravé les difficultés économiques actuelles”, analyse le quotidien français.

Je reconnais qu’au regard de la situation, je ne peux pas remplir le mandat pour lequel j’ai été élue par le parti conservateur”, a déclaré jeudi 20 octobre en début d’après-midi la Première ministre britannique Liz Truss dans une allocution de moins de deux minutes prononcée sur le perron du 10 Downing Street [The Guardian]. Une annonce faite “après la tempête sur les marchés déclenchée par la réforme fiscale qui a ensuite été retirée et la révolte des conservateurs”, écrit La Reppublica.

Liz Truss est arrivée au pouvoir en promettant une nouvelle ère économique et politique”, rappelle la BBC. “Ses promesses de réduire les impôts et de gouverner en tant que conservatrice étaient exactement ce qu’ils [les conservateurs] voulaient entendre”, poursuit la télévision britannique. La présentation de son “mini-budget” le 23 septembre dernier n’a tout simplement pas eu l’effet escompté.

Dérive économique

La plupart des médias reviennent sur les dernières semaines qui ont plongé le Royaume-Uni dans la tourmente. “Lorsque le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng présente ce plan le 23 septembre, c’est la douche froide sur les marchés”, rappellent Les Echos. “En quelques jours, il était clair que Mme Truss avait déclenché une crise économique, qui a fait chuter la cote de popularité des conservateurs et la valeur de la livre sterling”, ajoute Politico.

Pour tenter de rassurer les investisseurs, Liz Truss décidait il y a une semaine de se séparer de son ministre des Finances. En vain. Trois jours plus tard “elle renonçait spectaculairement à l’ensemble de son plan économique, et, dès lors, son sort paraissait scellé”, explique Le Monde. Cette semaine, c’est la ministre de l’Intérieur Suella Braverman qui démissionnait, rendant la situation “intenable pour Mme Truss” [La Reppublica].

Point final du Brexit ?

Nous avons exposé la vision d’une économie à faible fiscalité et à forte croissance, qui aurait profité des libertés du Brexit”, a tenté d’expliquer la cheffe du gouvernement lors de son allocution de départ [El Mundo].

Après un référendum sur la sortie de l’Union européenne et quatre Premiers ministres conservateurs pour la mener à bien, certains observateurs jugent que cette démission marque la fin des illusions sur le Brexit. Pour ses défenseurs, l’arrivée de Liz Truss au pouvoir aurait du “prouver que le Brexit n’avait pas été une erreur épouvantable, mais une opportunité fantastique. Mais bien sûr, comme il a toujours été basé sur le fantasme, il était toujours destiné à se heurter à la réalité”, analyse Tim Bale, politologue et professeur à l’Université Queen Mary de Londres [Politico].

Successeur

Vendredi 28 octobre, le pays devrait découvrir le nom de son troisième Premier ministre conservateur en trois mois, à l’issue d’une primaire interne expéditive”, annonce Le Monde. Découvrir ou redécouvrir ? La question est posée puisque parmi les noms des principaux candidats à la succession de Liz Truss figure celui de son prédécesseur Boris Johnson. La possibilité d’un tel retour a cependant “ravivé les divisions entre les députés conservateurs et les menaces de défection du parti”, mentionne El Mundo.

Les noms de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, et de l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak sont également cités. Mais aucun des deux n’arrivent à rassembler au sein du parti conservateur. La première “aura du mal à convaincre la droite du parti, qui refuse de s’avouer défaite malgré l’échec retentissant de sa championne”, avertit Le Monde. Quant au second, “la droite des tories ne supporte pas davantage ce vrai Brexiter, qui refuse d’éviter les questions difficiles et plaide pour des hausses d’impôts afin de financer des services publics exsangues”, explique le journal du soir. Les candidats ont jusqu’à lundi pour obtenir les 100 parrainages requis pour se présenter à la tête du parti.

Le leader de l’opposition travailliste Keir Starmer a quant à lui appelé à l’organisation d’élections anticipées. “Nous ne pouvons pas continuer avec ce chaos et nous avons besoin de toute urgence d’un nouveau départ”, a-t-il déclaré dans des propos relayés par El Mundo. Une proposition qui semble peu probable puisque les tories ont entre 30 et 40 points de retard sur les travaillistes selon les derniers sondages réalisés dans le pays.

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