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Le gouvernement italien pointé du doigt après l’arrivée de 7 000 migrants à Lampedusa

La petite île au sud de l’Italie, qui a vu environ 7 000 exilés accoster en trois jours, est dépassée par la situation. Vendredi 15 septembre, la presse européenne s’interroge sur la stratégie migratoire de Giorgia Meloni, deux mois après la signature d’un accord entre l’Union européenne et la Tunisie.

Giorgia Meloni (ici en juin 2023) a été élue en octobre 2022, notamment sur la promesse "d'en finir avec l'immigration irrégulière"
Giorgia Meloni (ici en juin 2023) a été élue en octobre 2022, notamment sur la promesse “d’en finir avec l’immigration irrégulière” - Crédits : Conseil européen

Urgence solidaire”, titrait ce vendredi Avvenire. A l’image du quotidien catholique italien, la presse européenne s’arrête longuement sur la situation de l’île de Lampedusa, à l’extrême sud de l’Italie, où près de 7 000 migrants sont arrivés depuis le 12 septembre, soit plus que le nombre d’habitants.

Il n’y [en] a jamais eu autant […] sur la jetée de Favarolo”, constate La Repubblica. Problème : “le centre d’accueil ne peut en accueillir que 400″, relève France info. Une situation qui pousse son maire Filippo Mannino à déclarer que le “point de non-retour” a été atteint et que “l’île est en crise” [Reuters].

Une situation chaotique

Derrière ces chiffres, le Corriere Della Sera tente de rappeler qui sont les personnes qui ont débarqué après leur voyage sur des centaines d’embarcations de fortune : “des enfants en larmes, tant de mineurs sans parents, des adolescents qui voyagent seuls, tant de femmes la main sur le ventre”. “Et puis ceux qui font la queue, le cœur brisé, en pensant à leurs amis et parents noyés dans les vagues après la traversée sur des bateaux en fer blanc”, déplore le quotidien italien.

Les migrants, dont la plupart “[semblent] venir d’Afrique subsaharienne”, auraient tenté leur chance “depuis le port tunisien de Sfax, principal point de départ des candidats africains à l’exil” [Le Parisien]. Une mer particulièrement agitée dans la région aurait d’abord “empêché les passeurs de mettre leurs embarcations à l’eau”, avant que l’amélioration des conditions météo mardi ne provoque un afflux de départs [AP].

Des transferts de migrants vers la Sicile ont été mis en œuvre pour tenter de désengorger l’île, où la situation se tend. Certains “se sont battus pour de la nourriture et des bouteilles d’eau, distribuées par la Croix-Rouge”, illustre par exemple La Libre.

Un échec pour Meloni ?

Une partie de la presse européenne désigne un responsable. “Surprise par la vague de débarquements, Giorgia Meloni se heurte aux limites de sa stratégie migratoire”, titre pour sa part L’Opinion. Elue notamment sur la promesse “d’en finir avec l’immigration irrégulière” [France inter], la présidente du Conseil italien est confrontée à un nombre d’arrivées record par la mer dans le pays : 126 000 depuis le 1er janvier, soit deux fois plus que l’an dernier sur la même période. Avec un nouveau point de départ préférentiel : la Tunisie.

Poussée dans le dos par Rome, l’Union européenne a pourtant annoncé, le 16 juillet, un accord avec Tunis”, rappelle La Libre. Le quotidien belge indique que cette entente devait “tarir ces flux, en échange de plus d’un milliard d’euros d’aides européennes”. Mais ce dispositif “ne marche pas. Forcément, puisqu’il ne fait que légitimer la dérive autoritaire tunisienne qui est l’origine et la cause même de l’augmentation des départs”, avance Sara Prestianni, directrice de plaidoyer pour Euromed Rights [La Libre].

La Repubblica complète ces griefs à l’encontre du gouvernement italien, pointant du doigt “l’absence de mission militaire de sauvetage, l’éloignement des ONG et le recul des patrouilleurs”.

Un manque de “solidarité européenne” ?

L’Italie et l’Union européenne se renvoient la balle”, affirme par ailleurs France inter. Pour La Libre, les dirigeants d’extrême droite, Matteo Salvini et Giorgia Meloni en tête, “pointent l’absence de solidarité européenne pour ne pas reconnaître l’échec de leur propre stratégie”.

Le pays, par exemple, ne respecte plus le règlement de Dublin qui impose au pays d’accueil d’un migrant de traiter sa demande d’asile”, et veut également mieux répartir la pression migratoire entre pays de l’UE, note France inter. Mais ce “discours ne convient pas à tous”, explique la radio publique. Face à l’attitude de Rome et en raison de “la forte pression migratoire actuelle vers l’Allemagne”, celle-ci “a annoncé mercredi suspendre l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie” [Le Parisien].

Mercredi, durant son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne a rappelé que l’Union européenne tentait de légiférer sur le sujet. “Après des années de psychodrame, les Vingt-Sept espèrent adopter le Pacte sur la migration et l’asile avant juin 2024″, précise La Libre. Mais pour la journaliste belge, “ces réformes risquent cependant de ne pas mettre l’Europe totalement à l’abri d’une gestion chaotique de la migration”.

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1 commentaire

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    Roy

    L Europe n a jamais apprécié le gouvernement Meloni et
    Quand Madame Meloni a dit que l immigration n aurais plus ça place dans son pays la commission européenne a tout fait pour la discrédité exemple en renvoyant le directeur de frontex trop proche des idées du gouvernement Italien . J ai pu voyager dans de nombreux pays je n ai jamais vu de camp de migrants comme ont peu voir a Paris ou à Calais .les migrants sont un business pour les associations après le démantèlement de la jungle a Calais en 2016 les associations n avais plus de subventions pour vivre (a méditer )
    La plupart des migrants de Lampedusa viendront en France parce que la France et la plus généreuse en allocation diverses en attente de papiers
    J ai recherché sur internet qu elle retraite vieillesse pour les migrants et vous allez être surpris