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Guerre en Ukraine : après le massacre de Boutcha, les Européens veulent de nouvelles sanctions contre la Russie

Les images ont fait le tour du monde : des dizaines de corps sans vie dans les rues de Boutcha, au nord de Kiev, découverts après le retrait de l’armée russe. Ces potentiels crimes de guerre ont suscité l’émoi en Europe et conduisent les Vingt-Sept à prévoir de nouvelles mesures visant Moscou.

Malgré la forte dépendance au gaz russe, la Lettonie et les autres pays baltes ont décidé de limiter ou mettre fin aux importations d'énergies fossiles en provenance de Moscou - Crédits : Valdis Putnins / iStock
Malgré la forte dépendance au gaz russe, la Lettonie et les autres pays baltes ont décidé de limiter ou mettre fin aux importations d’énergies fossiles en provenance de Moscou - Crédits : Valdis Putnins / iStock

L’heure de vérité” pour l’Europe ? C’est ce qu’écrit ce matin Henri Vernet dans son éditorial pour Le Parisien. Après “les massacres en Ukraine, l’Union européenne peut-elle tergiverser encore sur le choix des sanctions, alors que seul l’arrêt total des importations de gaz et pétrole russes pourrait peut-être stopper Vladimir Poutine ?”, s’interroge-t-il.

Le départ des troupes russes du nord de Kiev le 3 avril a laissé place à des dizaines de corps de civils sans vie, éparpillés dans les rues de Boutcha. Un massacre vivement condamné par de nombreux dirigeants et responsables d’institutions européennes. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez parle d’un possible “génocide” et réclame la comparution des coupables “devant la Cour pénale internationale”, relate France info.

Dans un communiqué, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a condamné “dans les termes les plus forts qui soient les atrocités commises par les forces armées russes dans plusieurs villes occupées ukrainiennes”, relaie La Libre.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré que les “auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis. L’UE a mis en place une équipe d’enquête conjointe avec l’Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité”, cite Le Figaro.

Nouvelles sanctions

Plusieurs Etats ont également pris des mesures supplémentaires contre Moscou. Le ministère français des Affaires étrangères prévoit l’expulsion de 35 diplomates russes “dont les activités sont contraires” aux intérêts de la France, cite Le Monde. Des décisions similaires ont été prises par Berlin et Copenhague [Le Figaro], tandis que le gouvernement lituanien a annoncé “le renvoi de l’ambassadeur de Russie” de son pays [Le Monde].

Les Vingt-Sept s’apprêtent également à instaurer de nouvelles sanctions communes. Après l’annonce hier par Josep Borrell de discussions “en urgence” sur le sujet [Les Echos], c’est au tour des ministres des Finances d’en débattre ce matin à Luxembourg. Des diplomates cités par Politico mentionnent trois options sur la table : “Davantage de restrictions sur les exportations de haute technologie ; des sanctions plus nombreuses et plus sévères à l’encontre des particuliers et davantage de sanctions à l’encontre de quatre banques russes qui ont déjà été déconnectées du réseau international de paiement SWIFT, mais que l’UE n’a pas sanctionnées séparément jusqu’à présent.”

L’énergie en question

Certains souhaitent aller plus loin, en s’attaquant aux importations d’énergie dont le Kremlin tire d’importantes recettes lui permettant de financer la guerre. En pleine campagne présidentielle avant le premier tour ce dimanche, Emmanuel Macron s’est dit favorable hier matin sur France Inter à des avancées concernant “le charbon et le pétrole russes”. Si le premier peut faire consensus, c’est un peu moins le cas du second, selon Politico.

Car “la patate chaude reste la question de l’embargo sur les importations de gaz”, écrit Euractiv. Ainsi l’Autriche rejette-t-elle “toute sanction contre le pétrole et le gaz russes”, rapporte Politico. Le ministre autrichien des Finances Magnus Brunner juge qu’au vu de la dépendance de son pays au gaz russe, “toutes les sanctions qui nous toucheraient plus que les Russes ne seraient pas bonnes pour nous.” Un point de vue partagé par son homologue allemand Robert Habeck.

De leur côté en revanche, les pays baltes “coupent le robinet de gaz russe ou s’y préparent”, avisent Les Echos. La Première ministre lituanienne Ingrida Šimonytė a ainsi annoncé que son pays “ne consommera plus un centimètre cube de gaz russe toxique”. D’autres pays, comme la Suède, l’Irlande et le Danemark, sont favorables à terme à une interdiction du gaz russe. Mais ils “comprennent pourquoi cette décision est difficile à prendre pour certains de leurs collègues” et “craignent également de s’aligner sur le langage plus clivant de la Pologne et des pays baltes”, relate Politico. En Italie, plusieurs représentants du gouvernement “ont approuvé la proposition d’arrêter les importations de gaz et de pétrole en provenance de Moscou”, ajoute Euractiv.

Préparé par la Commission aujourd’hui, le paquet de mesures “doit être transmis aux Etats membres ce soir ou demain matin, en amont de la réunion des Ambassadeurs de l’UE mercredi, dont le feu vert est nécessaire”, explique Politico. Selon La Libre, la question du gaz ne devrait pas y figurer.

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