“La Suisse ne fait pas partie de l’Union européenne, mais elle n’échappe pas aux débats qui agitent l’ensemble du Vieux Continent”, entament Les Echos. Dimanche 22 octobre, les élections fédérales en Suisse, destinées à renouveler les chambres basse et haute du parlement, ont été remportées “sans surprise” par l’Union démocratique du centre (UDC) [Le Grand Continent]. “Comme d’habitude”, titre Le Progrès. “Les championnats de foot d’aujourd’hui n’ont rien inventé : aux élections suisses aussi, il y a beaucoup de candidats et toujours le même qui gagne”, ironise le quotidien régional.
Derrière l’UDC et ses 28,6 % de suffrages recueillis, les socialistes (PS) arrivent en deuxième position avec 18 % des voix, devant Le Centre (14,6 %) et le Parti libéral-radical (PLR, 14,4 %). Une élection également marquée par “un déclin des partis écologistes”, notent Les Echos. “Les Verts (23 sièges, -5) et les Vert’libéraux (10 sièges, -6) sont les grands perdants de ce scrutin, après une forte croissance lors du scrutin précédent” en 2019, abonde Le Grand Continent.
La droite populiste renforcée
L’UDC a beau se réclamer centriste, cette formation est considérée par les médias européens comme “populiste” [La Croix], voire “d’extrême droite et eurosceptique” pour Politico. “L’UDC a fait campagne autour de la défense de la ‘neutralité stricte’ de la Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE), critiquant vivement l’alignement de Berne sur les sanctions prises par l’UE après l’invasion russe en Ukraine”, rappelle Le Monde.
“Mais le parti a surtout axé sa campagne autour de son thème de prédilection, la lutte contre ‘l’immigration de masse’, qu’il accuse d’être à l’origine de la criminalité, de l’explosion des coûts sociaux ou encore de la hausse de la consommation d’électricité”, poursuit le quotidien du soir.
Une stratégie victorieuse donc, puisque l’UDC, premier parti suisse depuis 1999, renforce son poids au parlement helvète : la formation politique “gagne 9 sièges” au Conseil national, indique Le Temps, portant à 62 son nombre de conseillers nationaux sur les 200 que compte la chambre basse.
Le revers des Verts
Dans un éditorial pour le quotidien suisse 24 heures, le journaliste Florent Quiquerez rappelle que l’actualité a été “marquée par les crises : pandémie, guerre en Ukraine, inflation, conflit israélo-palestinien, attentats”. “On le sait, en période d’instabilité, la population se tourne vers les partis traditionnels. Et compte tenu des thématiques, l’UDC en profite le plus. À tort ou à raison, son profil sécuritaire et sa façon d’incarner une Suisse immuable et qui protège ses habitants de l’extérieur rassurent”, analyse-t-il.
Un contexte qui explique ainsi le revers des partis écologistes, selon ce même éditorial. “A l’autre bout de l’échiquier politique, les écologistes sont logiquement ceux qui ont le plus souffert de la nouvelle donne. Quand les gens s’inquiètent pour leurs fins de mois, la fin du monde peut attendre” [24 heures].
45 des 46 sièges qui composent le Conseil des Etats, chambre haute de l’Assemblée fédérale suisse, étaient eux aussi remis en jeu lors des élections de dimanche. “15 sièges restent à pourvoir” lors d’un second tour, précise Le Temps. Ensuite, “l’ensemble des parlementaires désigneront le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement), au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les sept portefeuilles ministériels” [Le Figaro]. “Les Verts ont peu de chances d’y obtenir leur premier siège au vu des sondages”, ajoute le journal.
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