Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Revue de presse

Qatargate : vers un renforcement des règles de transparence au Parlement européen

Alors que l’immunité parlementaire de deux eurodéputés pourrait être prochainement levée dans le cadre du scandale de corruption, le Parlement européen cherche à empêcher la répétition de cette situation. La présidente de l’institution a présenté, jeudi 12 janvier, un plan contre les conflits d’intérêts et l’ingérence étrangère.

Le belge Marc Tarabella (à gauche) et l'italien (Andréa Cozzolino) devraient voir leur immunité parlementaire levée dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen
Le Belge Marc Tarabella (à gauche) et l’Italien Andrea Cozzolino (à droite) devraient voir leur immunité parlementaire levée dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen - Crédits : Parlement européen

Le scandale du ‘Qatargate’ au Parlement européen n’en finit pas”, entame Le Monde. Dernier rebondissement en date : “l’eurodéputé belge Marc Tarabella n’a pas déclaré un voyage payé par le Qatar” en février 2020 [Le Parisien]. Quelques jours auparavant, “sa collègue Marie Arena faisait état d’un ‘oubli’ similaire concernant un séjour dans l’émirat”, poursuit le quotidien francilien.

Le Parlement européen, qui fait sa rentrée ce lundi 16 janvier à Strasbourg, “se retrouve au pied du mur” [L’Opinion]. La présidente de l’institution Roberta Metsola doit annoncer ce même jour “l’ouverture de la procédure pour lever l’immunité des deux députés impliqués dans le ‘Qatargate’ “, détaille RFI, à savoir le Belge Marc Tarabella et l’Italien Andrea Cozzolino, tous deux issus du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D). Egalement membre du groupe, la parlementaire belge Marie Arena, qui a démissionné de la sous-commission droits de l’homme, n’est pas concernée par la procédure.

Cette dernière demandera un certain temps puisque la commission des affaires juridiques doit ensuite se prononcer, avant un vote final espéré lors de la prochaine session plénière en février. “Un calendrier serré”, estime Le Soir, “surtout si les deux intéressés font usage de leur droit à être entendu, ce qu’ont annoncé, samedi [14 janvier], les avocats de l’élu italien”.

Déjà suspendus du groupe S&D après l’éclatement du scandale en décembre, les deux hommes “seront officiellement ‘exclus’ du groupe cette semaine, ce qui signifie qu’ils deviendront des eurodéputés non inscrits pour la durée de l’enquête judiciaire”, rapporte Politico.

Paquet de réformes

Alors que les eurodéputés procéderont à l’élection d’un ou d’une “nouvelle vice-présidente pour remplacer Eva Kaïlí” [La Nouvelle République], Roberta Metsola a présenté jeudi 12 janvier son plan de lutte contre les conflits d’intérêts et l’ingérence des pays tiers.

La radio internationale RFI indique que “l’une des priorités de ce plan en 14 points est d’interdire aux eurodéputés des activités de lobbyistes à l’issue de leur mandat”. Un plan qui vise donc les anciens parlementaires étant donné qu’y “figurent la restriction de l’accès du Parlement européen aux anciens élus, qui jusqu’à présent gardaient porte ouverte, ou l’enregistrement dans le registre de transparence de tous les intervenants extérieurs” [La Nouvelle République]. La déclaration d’intérêts des parlementaires serait aussi concernée, la présidente souhaitant que “soient publiés les cadeaux, voyages ou rencontres des eurodéputés dans le cadre de leur mandat, mais aussi les sanctions infligées”, indique le quotidien régional.

Un plan soutenu par l’ensemble des groupes politiques, certains exprimant toutefois la nécessité d’aller plus loin. A l’image des Verts/Alliance libre européenne qui, selon leur plan mentionné par Le Soir, “insistent sur la nécessité d’assurer une vraie protection aux lanceurs d’alerte, et d’ajouter l’obligation, pour les représentants des pays tiers, de s’inscrire au registre de transparence, actuellement imposé aux seuls ONG et lobbyistes”.

Les règles actuelles jugées trop permissives

Mais s’il était évidemment difficile d’anticiper les détails de cette affaire, cela fait néanmoins des années que les militants pour la transparence mettent en garde contre les règles trop permissives du Parlement”, souligne Courrier international. L’hebdomadaire français rapporte que les députés européens sont autorisés à exercer plusieurs activités, ce qui est actuellement le cas d’un quart d’entre eux. Cité en exemple par Politico, l’Italien Sandro Gozi “avait 20 activités annexes et gagnait au moins 360 000 euros par an, selon ses déclarations financières”.

La réaction face à ce scandale est “un enjeu très fort, beaucoup plus fort que les dirigeants européens veulent le reconnaître”, estime Alberto Alemanno, professeur de droit de l’UE à HEC, interrogé par La Nouvelle République. “De fait, l’image de la seule institution communautaire élue au suffrage universel est sérieusement assombrie à 18 mois des prochaines élections”, considère Jean Quatremer dans Libération.

Les autres sujets du jour

Economie

Energie

Espace

Médias

République tchèque

Santé

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur Qatargate : vers un renforcement des règles de transparence au Parlement européen

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide