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Recyclage : où finissent les déchets municipaux des Européens ?

Année après année, des centaines de kilos de déchets municipaux sont encore générés par et pour chaque habitant des 27 pays de l’Union européenne. Depuis 10 ans, le recyclage et la valorisation énergétique progressent, mais plus de la moitié des ordures est toujours mise en décharge ou incinérée sans valorisation dans 10 Etats membres.

Les déchets municipaux : de quoi parle-t-on ?
D’après les critères retenus par l’OCDE et Eurostat, la majeure partie des “déchets municipaux” provient des ménages (papier, carton, plastique, verre, métaux, déchets d’alimentation et de jardin, textile, mais aussi encombrants du type électroménager, vieux meubles ou matelas…). Le reste est composé des déchets “assimilés” aux déchets ménagers, provenant des commerces, petites entreprises, immeubles de bureaux et institutions publiques comme les écoles, les hôpitaux et les bâtiments administratifs.
Les déchets provenant de l’entretien des parcs et jardins, et du balayage des rues et des marchés, sont compris dès lors qu’ils sont gérés comme des déchets municipaux (essentiellement collectés par les autorités municipales ou en leur nom). Mais les réseaux d’égouts et de traitement sont exclus de cette définition, ainsi que les déchets de construction et de démolition.
(Dans les zones non couvertes par un système de collecte, les pays déclarants estiment la quantité de déchets générée.)

Des centaines de kilos de déchets par habitant

En moyenne, 492 kilos de déchets municipaux par habitant de l’Union européenne ont été générés en 2018, contre 518 dix ans auparavant.

Les États membres où la balance par tête est la plus lourde sont le Danemark (triste “champion” avec 766 kg / habitant), Malte (640), Chypre (637), l’Allemagne (615) et le Luxembourg (610).

La France se situe parmi les producteurs de déchets “moyens-supérieurs” , avec 527 kilos d’ordures produits par habitant en 2018.

Les Européens les moins générateurs de déchets municipaux sont les Roumains (272 kg / tête), les Polonais (329), les Tchèques (351) et les Hongrois (381). Ce qui, à quelques exceptions près (comme Chypre ou la Grèce, notamment en raison du tourisme), permet d’observer une certaine corrélation entre la richesse par habitant et les déchets générés.

Les bons et les mauvais élèves du recyclage

Le taux de recyclage s’améliore progressivement, atteignant plus de 47 % en 2018 dans l’UE. Mais de fortes disparités subsistent entre les pays du Nord et ceux du Sud ou de l’Est de l’Union européenne.

En 2018, les États membres qui ont le plus recyclé leurs déchets municipaux sont l’Allemagne (67 %), la Slovénie (59 %), l’Autriche (58 %), la Belgique (55 %) ou encore les Pays-Bas (56 %). Par contre, moins d’un kilo de déchets sur quatre a été recyclé en Roumanie (11 %), à Chypre (16 %), en Grèce (18 %), en Croatie (25 %) et en Lettonie (25 %). Malte est le seul Etat membre à avoir recyclé moins d’un dixième de ses déchets (7 %).

La France, quant à elle, se situe en dessous de la moyenne européenne, avec un taux de recyclage de 44 %.

Recyclage : récupération et compost
Selon l’Union européenne, le recyclage correspond à la récupération et transformation des déchets en “produits, matériaux et substances” , réutilisables en dehors de l’énergie, les combustibles et le remblayage (Directive cadre sur les déchets, 2008/98/CE). Le compost et le digestat (anaérobie) sont classés dans le recyclage dès lors qu’ils sont déposés sur la terre ou pour la production d’engrais (Livre vert sur la gestion des biodéchets dans l’Union européenne).

Un traitement qui s’améliore d’année en année

Outre le recyclage, qui s’impose comme la solution la plus verte, plusieurs Etats - notamment scandinaves - optent à grande échelle pour la valorisation énergétique (via l’incinération) de leurs déchets municipaux. C’est le cas de la Finlande (56 % des déchets), du Danemark (49 %), de la Suède (53 %), des Pays-Bas (42 %) ou de la Belgique (42 %). Ces cinq pays destinent ainsi moins de 5 % de leurs déchets municipaux aux décharges ou à l’élimination sans valorisation.

Le taux de valorisation énergétique n’est toutefois que de 26 % en moyenne dans l’UE. La France se trouve au dessus de la moyenne, avec 34 % de ses déchets municipaux valorisés en énergie.

Par ailleurs, dans 10 Etats membres, plus d’un kilo sur deux finit encore à la décharge ou est éliminé sans valorisation. A Chypre et en Roumanie, c’est le sort de plus de 70 % des déchets municipaux en moyenne. A Malte et en Grèce, ce taux dépasse 80 %.

A l’échelle de l’UE, le taux de déchets éliminés sans valorisation baisse continuellement, mais il est encore de 24 % en 2018.

Article initial rédigé par Marie Guitton

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