C’est maintenant au tour de la quatrième plus grande économie européenne de faire appel à l’aide des institutions. L’Espagne a besoin de recapitaliser ses banques, plombées par des actifs immobiliers douteux, et nécessite pour cela entre 60 et 200 milliards d’euros [L’Express]. Il s’agit d’un chiffre important que Madrid pourra difficilement trouver sur les marchés financiers. Le gouvernement s’est donc donné 15 jours pour évaluer les différentes solutions : demander officiellement un sauvetage européen, ou faire cavalier seul ?
Dans le premier cas, l’Espagne ferait comme l’Irlande, la Grèce et le Portugal. Cependant le pays, qui n’est pas au bord de la faillite et dont le poids économique est largement supérieur, refuse l’humiliation d’être placé sous tutelle. Madrid pourrait donc essayer de se financer seule sur les marchés. En effet, ce matin le pays cherche à vendre 2 milliards d’euro de ses titres, mais son taux d’emprunt est tellement haut qu’elle pourrait ne pas y parvenir. “La Grèce, écrit L’Express, n’a pas pu tenir ce régime sec plus de 16 jours. L’Irlande a tenu 24 jours avant de se déclarer vaincue par les marchés et demander l’aide de l’Europe. Le Portugal, enfin, a tenu 34 jours. L’Espagne pourrait sans doute tenir plus longtemps, [mais] elle ne ferait que retarder le recours à une aide extérieure” .
Une solution de compromis s’impose. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui normalement n’adresse ses aides qu’aux Etats, pourrait selon Les Echos “faire un prêt au FROB [Fonds public d’aide au secteur bancaire] espagnol, qui recapitaliserait à son tour les banques en difficulté” . Ainsi, l’Espagne ne devrait pas s’engager dans un véritable plan de sauvetage, et le FESF respecterait son statut, en ne prêtant pas directement aux banques.
Encore une fois le temps est compté pour l’Europe, mais cette fois-ci les dirigeants pourraient décider de faire un saut de qualité. Angela Merkel, titre Le Monde, est “prête au big-bang” . “Nous avons besoin de plus d’Europe, d’une union budgétaire, et avant tout d’une union politique” , a déclaré la Chancelière allemande, “nous devons, pas à pas, abandonner des compétences à l’Europe” . L’ “Union bancaire” , souhaitée à plusieurs reprises par la Commission et la BCE, est maintenant sur la table des 27. Alors que Barack Obama demande à Bruxelles “un plan immédiat” pour résoudre la crise, le président de la BCE, Mario Draghi, a appelé hier les politiques européens à prendre en main la situation : “certains des problèmes de la zone euro n’ont rien à voir avec la politique monétaire et je ne pense pas que ce soit une bonne chose que la politique monétaire compense l’inaction d’autres institutions” , a-t-il affirmé hier.
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