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Plan de relance : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne présentent leurs copies à la Commission européenne

Après le Portugal la semaine dernière, c’est au tour de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne d’envoyer à la Commission européenne leurs plans nationaux pour la reprise et la résilience, ce mercredi 28 avril. L’ensemble des Vingt-Sept ont en théorie jusqu’à la fin de la semaine pour faire de même.

La Commission a ensuite deux mois pour transmettre les plans nationaux au Conseil de l'UE. Un pays peut saisir le Conseil européen s'il considère qu'un des documents ne respecte pas les critères définis
Au bout des deux mois dont elle dispose pour une première évaluation, la Commission soumet les plans nationaux au Conseil de l’UE, qui les valide tour à tour à la majorité qualifiée - Crédits : Aurore Martignoni / Commission européenne

En cette fin du mois d’avril, une étape importante est en passe d’être franchie”, annonce Le Monde. En effet, “après le Portugal, qui préside [le Conseil de l’Union européenne], la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie envoient ce mercredi à Bruxelles leurs plans nationaux de relance et de résilience” [L’Opinion].

De l’UE, “l’Italie devrait toucher 192 milliards [ndlr : contrairement aux autres pays, le chiffre cité pour l’Italie additionne cependant les prêts et subventions, lesquelles avoisinent plutôt les 70 milliards d’euros], l’Espagne 69,5 milliards, la France 40 milliards, et l’Allemagne 23 milliards d’euros”, énumère France info. Et si les Etats membres sont libres de flécher les investissements sur certains projets, quelques conditions sont requises pour que la Commission, puis le Conseil, donnent leur feu vert afin de débloquer les fonds. “Pour tous les pays européens, au moins 37 % de cet argent doit servir à la transition écologique, et 20 % à la transition numérique”, rappelle France info.

Ecologie et numérique

Dans cette dernière ligne droite, Paris et Berlin ont choisi de présenter leurs plans nationaux ensemble” ce mardi 27 avril, relate L’Humanité. Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire et son homologue allemand Olaf Scholz “ont exhorté la Commission à examiner les plans nationaux ‘le plus vite possible’ “, lors d’une conférence de presse commune [Le Temps].

Côté français, les projets sont “organisés autour de trois priorités : l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale” [La Croix]. Il y aura “50 % d’investissements en faveur de la transition climatique et 25 % d’investissements en faveur de la transition numérique”, a précisé Bruno Le Maire, cité par le journal. Outre-Rhin, le gouvernement allemand “compte utiliser 90 % des 25,6 milliards d’euros alloués par le fonds de relance européen à la protection du climat et à la numérisation de son économie”, indiquent Les Echos. Le ministre des Finances Olaf Scholz, dont les propos sont rapportés par le quotidien, considère ainsi que son pays envoie “un signal clair pour la protection du climat et la numérisation, pour la croissance et l’emploi”.

Chez nos voisins italiens, le premier poste budgétaire est également consacré “à la révolution verte et à la transition écologique, avec une enveloppe de 68,6 milliards d’euros”, rapporte La Croix. “Environ 50 milliards d’euros sont destinés à la numérisation, l’innovation, la compétitivité et la culture”, complète le quotidien économique Il Sole 24 Ore. “En revanche, la déception porte sur la cohésion territoriale, qui ne figure pas au titre des priorités du plan de relance” de 222 milliards d’euros [La Croix]. Enfin, en Espagne, la ministre de l’Economie Nadia Calviño a énoncé les quatre priorités du plan national : “la transition écologique, la transformation numérique, l’égalité de genre et la cohésion sociale et territoriale” [El País], se démarquant donc des projets de Rome sur ce dernier point.

Les prochaines étapes

Si les Etats membres ont théoriquement jusqu’à la fin de la semaine pour envoyer leurs projets, cette date butoir ne sera vraisemblablement pas respectée par un certain nombre d’Etats membres. Une situation dont semble prendre acte Valdis Dombrovskis, l’un des vice-présidents de la Commission. “Il ne faut pas se fixer sur la date, mais sur la qualité”, a-t-il souligné, cite Le Monde. L’exécutif européen vérifie bien en amont où va aller l’argent du dispositif Next Generation EU : “Berlin a [ainsi] fait l’objet de critiques l’accusant de recycler de vieux projets, plutôt que de consacrer ses […] subventions à investir dans le futur”, relate le journal.

En ce qui concerne les Etats membres en retard, “certains gouvernements préfèrent attendre pour des raisons de politique intérieure”, comme aux Pays-Bas où le Premier ministre Mark Rutte doit former une coalition, explique Le Monde. Mais “la bonne nouvelle pour les pays […] ayant déposé leur plan, c’est que les retardataires ne pénaliseront pas les autres” [L’Humanité]. “Une fois leur plan adopté, ils pourront prétendre à une avance de 13 % des fonds”, poursuit le quotidien.

Des financements cruciaux pour nombre de pays qui souffrent des conséquences de la crise sanitaire. Le journal espagnol El País cite un rapport qui estime qu’un “retard éventuel de l’aide nuirait aux économies les plus faibles, qui ont moins de possibilités d’avancer l’argent avant qu’il ne soit fourni par l’UE”. Deuxième économie du continent, la France a par exemple “déjà engagé près du tiers de son plan de relance de 100 milliards”, sans un seul euro de Next Generation EU [L’Opinion].

Encore faut-il que tous les pays valident le principe, inédit, de l’endettement commun, acté lors d’un Conseil européen en juillet 2020. “Jusqu’à présent, les Parlements nationaux de 19 États membres ont ratifié l’accord” [Ouest-France]. Or, “un seul pays peut bloquer l’emprunt et donc le plan”, complète le quotidien régional.

Même s’il reste plusieurs étapes avant la mise en œuvre du plan de relance européen sur tout le continent, la France anticipe. Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune “plaide pour que l’Europe se penche rapidement sur la suite à donner au plan de relance” [Les Echos]. “Nous avons besoin de faire ce qui n’a jamais été fait auparavant, un grand plan d’investissements sur un horizon de 10 ans, qui prendrait le relais”, a-t-il déclaré. “Le sujet devrait être au centre de la présidence tournante du Conseil” que la France assumera au premier semestre 2022, note le quotidien économique.

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