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Désinformation : la Commission européenne ouvre une enquête contre le réseau social X (ex-Twitter)

La plateforme, propriété du milliardaire américain Elon Musk, fait l’objet d’une “enquête formelle” lancée par la Commission européenne lundi 18 décembre. X est accusé de ne pas respecter les obligations européennes en termes de modération des contenus et de lutte contre la désinformation.

A l'annonce de l'ouverture de la procédure, Thierry Breton (à gauche) et Elon Musk (à droite) se sont livrés à un échange sur la plateforme du milliardaire américain
A l’annonce de l’ouverture de la procédure, Thierry Breton (à gauche) et Elon Musk (à droite) se sont livrés à un échange tendu sur la plateforme du milliardaire américain - Crédits : Bogdan Hoyaux / Commission européenne | UK Government / wikimedia commons CC BY 2.0 Deed 

L’Union européenne peut-elle interdire X (Twitter) ?”, s’interroge RTL. “La Commission européenne a annoncé lundi [18 décembre] avoir ouvert sa toute première enquête approfondie au nom” du règlement sur les services numériques (DSA), entré en application à la fin du mois d’août, note Le Figaro.

Et, sans réelle surprise, c’est contre le réseau social X (ex-Twitter) d’Elon Musk que les institutions bruxelloises vont tester la solidité de ce cadre réglementaire unique au monde”, avance le quotidien français. La plateforme est accusée de “ne pas respecter ses obligations de transparence, de modération des contenus et de lutte contre la désinformation”, explique La Tribune.

Les nouvelles règles européennes prévoient des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, et même “une interdiction d’exercer en Europe en cas de récidive” [France Inter].

Modération défaillante ?

Ironie de l’histoire, c’est sur la plateforme d’Elon Musk que le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a confirmé l’information lundi 18 décembre. Sur X, il a expliqué que la décision de l’exécutif européen était motivée par “une violation présumée des obligations de lutte contre les contenus illicites et la désinformation, une violation présumée des obligations de transparence et une conception présumée trompeuse de l’interface utilisateur”, cite The Guardian.

Reuters explique par exemple que la Commission européenne se penchera sur la fonction “Community Notes” lancée au début de l’année par X. Celle-ci “permet aux utilisateurs de commenter les articles pour signaler les contenus faux ou trompeurs, ce qui revient à confier la vérification des faits aux utilisateurs plutôt qu’à une équipe de vérificateurs de faits”. “Autre volet, les badges bleus accolés aux utilisateurs ayant souscrit à l’abonnement X Premium. Ces coches étaient auparavant réservées aux profils institutionnels, aux célébrités, aux médias et aux personnalités publiques, et étaient gage de confiance”, ajoute Le Figaro.

France Inter rappelle que “plusieurs enquêtes préliminaires avaient déjà été ouvertes sur différents sujets contre Apple, Google, Meta (Facebook, Instagram), TikTok, Snapchat, YouTube, Amazon et X” le 12 octobre dernier. Concernant Twitter, cette première étape avait été “déclenchée par le grand raté de [la plateforme] dans la modération de la désinformation autour du conflit entre Israël et le Hamas”, relève La Tribune.

Musk contre la Commission

Cette enquête préliminaire consistait à “vérifier le respect des obligations européennes par la plateforme X”, souligne TF1. Au terme de cette première étape, la Commission européenne estime que “le réseau social aurait mis en place des mesures insuffisantes, à la fois en termes d’outils et en termes de moyens humains [La Tribune]. Un constat qui motive l’ouverture de l’enquête formelle.

Cette opposition entre X et l’Union européenne n’a rien d’une surprise”, estime RTL. En rachetant Twitter en octobre 2022 pour 44 milliards de dollars, “Elon Musk a procédé à une importante vague de licenciements notamment au sein des équipes de modération”, complète la radio. “Le rapport de transparence du réseau social a ensuite révélé que le réseau social ne compte [par exemple] que 12 modérateurs en langue arabe, […] 2 en hébreu” [La Tribune] “et un seul aux Pays-Bas” [The Guardian].

Sans surprise, Elon Musk a répondu sur sa plateforme à l’annonce de Thierry Breton. Cité par Reuters, le milliardaire américain a demandé au commissaire européen “si des mesures similaires étaient prises à l’encontre d’autres plateformes de médias sociaux”. “Parce que si vous avez ces problèmes avec cette plateforme, et aucune n’est parfaite, les autres sont bien pires”, a-t-il argumenté.

Si “aucune date limite n’est fixée pour l’enquête en cours” [France Inter], le bras de fer pourrait durer. Pour RTL, “l’issue de cette procédure sera révélatrice de la capacité de l’Union européenne à imposer ses règles aux géants du Web”.

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