François Hollande et Angela Merkel se sont entretenus hier soir à Paris afin de préparer ce nouveau sommet et pour essayer de gommer leurs divergences persistantes. “Nous voulons l’un comme l’autre approfondir l’union économique, monétaire et, demain, politique pour arriver à une intégration et plus de solidarité” , a déclaré le président français [La Tribune]. La France souhaite l’adoption rapide de mesures en faveur de la croissance et davantage de mécanismes de solidarité entre les Etats membres, mais l’Allemagne, rappelle le Figaro, ne veut pas entendre parler de mutualisation des dettes sans discipline budgétaire et une intégration politique accrue.
Par conséquent, le chemin vers l’union bancaire est encore long. Seule l’idée de renforcer la supervision semble faire consensus. L’utilisation des fonds de secours de la zone euro pour recapitaliser directement les banques, souhaitée par l’Espagne et soutenue par la France, pose en revanche problème, explique l’AFP. Berlin s’y opposera tant qu’il n’existera pas un droit de regard sur la politique budgétaire des pays concernés. Et ce contrôle nécessiterait un abandon de souveraineté, une solution qui n’aurait pas les suffrages de la France et de l’Italie.
Parallèlement aux discussions relatives au renforcement de l’intégration européenne, qui s’inscrivent dans le temps long, l’enjeu du sommet européen sera également, et peut-être surtout, d’apporter des réponses immédiates à la crise bancaire qui s’intensifie en Europe du Sud. Mario Monti, chef du gouvernement italien, viendra à Bruxelles avec pour objectif d’obtenir d’apaiser les marchés et de faire baisser les taux de financement, rapporte le Point. L’Espagne également est en proie à des taux d’emprunt extrêmement hauts - proche de 7% d’après Libération - et les pays du sud de l’Europe, aux abois, ne peuvent plus faire l’économie d’avancées significatives. Pour adoucir une Allemagne inflexible, Mario Monti a ainsi fait voter cette semaine une profonde réforme du marché du travail, qualifiée en Italie de “changement culturel” .
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