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  • Synthèse

Coronavirus : ce que les Etats membres ont mis en place

Pour bien comprendre comment chacun des 27 Etats membres réagit face à la pandémie de Covid-19 qui frappe actuellement le continent, Toute l’Europe dresse la liste des mesures mises en place par les gouvernements.

Terrasses en Italie, contrôles poussés en Roumanie ou retour prochain des touristes en Espagne, chaque Etat membre tente d'organiser au mieux un retour à la normale - Crédits photo : Beto, Brasil Nut1, Alexander Farnsworth et CatEye / istock
Terrasses en Italie, contrôles poussés en Roumanie ou retour prochain des touristes en Espagne, chaque Etat membre tente d’organiser au mieux un retour à la normale - Crédits photo : Beto, Brasil Nut1, Alexander Farnsworth et CatEye / istock

La pandémie de Covid-19 a durement frappé l’Europe, qui déplore près de 170 000 morts du virus (chiffres de l’université Johns Hopkins arrêtés au 23 juin). Une réalité qui a poussé les 27 pays de l’Union européenne à prendre, dès le mois de février et pendant plusieurs semaines, des mesures d’urgence pour lutter contre la maladie.

Pour comprendre les stratégies de chacun et la situation que traverse l’ensemble des Etats membres, Toute l’Europe dresse le bilan des mesures mises en place pays par pays selon trois critères (bilan des mesures au 23 juin) :

Ce qu’il faut retenir de la situation en Europe

L’Europe compte 170 000 morts au 23 juin. Un temps considéré comme l’épicentre de la pandémie, le continent a désormais passé le pic épidémique et se trouve dans une situation moins critique que d’autres régions du monde.

Les frontières extérieures de l’espace Schengen sont fermées depuis le 17 mars et le resteront jusqu’au 1er juillet au moins.

Une large majorité d’Etats membres ont instauré des restrictions à leurs frontières nationales, mais la plupart d’entre eux ont commencé à les lever depuis le 15 juin.

Les 27 pays ont mis en place des mesures de distanciation sociale (concrétisées dans la majorité des cas par un plan de confinement) et de fermeture des commerces non-essentiels.

Depuis le 9 avril, les premières mesures de déconfinement progressif ont été appliquées dans des proportions et à des rythmes différents selon les pays.

Les 27 ont instauré des mesures économiques d’urgence d’une ampleur exceptionnelle pour endiguer la crise causée par la paralysie des économies nationales, qui devrait se concrétiser par une chute allant de 7,1% à 7,4% du PIB de l’Union européenne en 2020 selon les estimations.

La gestion des frontières

C’est l’une des problématiques majeures auxquelles sont confrontés les Etats membres de l’UE. Face à un virus qui circule très rapidement, les échanges dans une économie mondialisée et la libre circulation dans l’espace Schengen peuvent favoriser la propagation de la maladie. Outre le fait que les pays de l’espace ont décidé de fermer leurs frontières extérieures jusqu’au 1er juillet, sur le plan intérieur, plusieurs gouvernements européens ont donc pris la décision d’instaurer un contrôle plus étroit, voire de fermer leurs propres frontières pour tenter de limiter les risques.

Pour les pays membres de l’espace Schengen (22 des 27 pays de l’Union), des dispositions prévues entre les articles 23 et 28 du code frontières Schengen prévoient que les Etats peuvent réinstaurer le contrôle à leurs frontières “en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure pour des périodes renouvelables de 30 jours pour une durée maximale de 24 mois.”

Voici ce que les pays européens ont décidé de faire avant d’enclencher la levée des restrictions en ordre dispersé :

  • Fortes restrictions aux frontières, pouvant s’apparenter à des “fermetures” : République tchèque (mais autorisation de se rendre sur le territoire national pour les Slovaques, les Allemands, les Hongrois, les Croates et les Autrichiens. Les ressortissants de 20 pays de l’espace Schengen sont acceptés de manière limitée sur le territoire à compter du 15 juin), Hongrie (mais réouverture de la frontière avec la Serbie, la République tchèque, l’Autriche, l’Allemagne, la Slovaquie, la Slovénie et la Croatie), Croatie (mais levée des restrictions aux frontières pour les ressortissants de l’espace Schengen le 9 juin), Danemark (mais réouverture de ses frontières avec ses voisins, avec maintien de restrictions pour les ressortissants suédois), Chypre, Slovaquie (sauf pour les ressortissants polonais, puis autorisation pour les ressortissants slovaques de se rendre dans huit pays européens pour des voyages de moins de 48 heures), Lituanie, Estonie (puis levée des restrictions le 15 juin), Espagne (contrôles aux frontières intérieures levées depuis le 22 juin pour les ressortissants de l’espace Schengen), Portugal (uniquement pour les touristes, frontière avec l’Espagne fermée jusqu’au 1er juillet), Finlande, Grèce (puis levée des restrictions pour 29 pays depuis le 15 juin), Belgique (puis levée des restrictions depuis le 15 juin), Pologne (puis levée des restrictions depuis le 13 juin), Lettonie (puis levée des restrictions pour les citoyens européens depuis le 15 juin).
  • Restrictions partielles aux frontières : Slovénie (puis levée des restrictions pour 16 pays de l’espace Schengen depuis le 15 juin), Autriche (puis réouverture de ses frontières terrestres le 4 juin sauf celle avec l’Italie, puis réouverture plus large du pays aux ressortissants de l’espace Schengen le 15 juin), Allemagne (levée des restrictions depuis le 15 juin), France (fermeture jusqu’à nouvel ordre des frontières avec les pays non-européens jusqu’au 1er juillet et levée des restrictions aux frontières intérieures le 15 juin - mais maintien de la quatorzaine conseillée pour les Britanniques), Luxembourg (puis levée des restrictions le 15 juin), Malte (restrictions encore appliquées jusqu’au 1er juillet), Bulgarie (puis restrictions levées le 15 juin à l’exception des ressortissants belges, portugais, suédois et britanniques), Pays-Bas (puis restrictions levées le 15 juin à l’exception des ressortissants suédois et britanniques), Roumanie (frontières fermées aux étrangers hors membres d’une famille comprenant un Roumain), Italie (puis levée généralisée des restrictions le 3 juin)
  • Ouverture des frontières : République d’Irlande (maintien de l’ouverture de sa frontière avec l’Irlande du Nord, mais tous les voyages non-essentiels sont encore fortement déconseillés)

Les mesures sanitaires d’urgence

Deuxième volet des politiques mises en place par les gouvernements européens, les mesures sanitaires d’urgence visent elles aussi à endiguer la pandémie en instaurant une distanciation sociale maximale. Le but : empêcher la propagation de la maladie. Cela s’est généralement concrétisé par la fermeture des établissements scolaires, des commerces non-essentiels (hors alimentation et santé) et par des mesures de confinement des citoyens à domicile, appliquées plus ou moins strictement selon les cas. Depuis le 9 avril, certains gouvernements ont néanmoins commencé à autoriser la réouverture progressive de certains commerces et de certaines institutions publiques.

  • Fermeture des établissement scolaires, des commerces non essentiels (bars, restaurants, cafés, boîtes de nuit, spas, hôtels…) : les 27 Etats membres ont tous pris des mesures allant dans ce sens.

    Depuis le mois d’avril, certains ont toutefois mis en oeuvre une réouverture progressive. La République tchèque a été le premier pays à avoir pris des décisions allant en ce sens en rouvrant les magasins de construction, de cycles, d’informatique et de réparation le 9 avril. Elle a poursuivi en ce sens en autorisant progressivement la reprise d’activité de artisans, des concessionnaires automobiles, des garagistes, des marchés, des commerces allant jusqu’à 2 500 m², des universités, des salles de sport, des zoos, des centres commerciaux, des coiffeurs, des cinémas, des musées, des théâtres, des bars et des restaurants du pays. Les écoles ont également rouvert petit à petit. Le 14 avril, l’Autriche a autorisé des milliers de petits commerces à reprendre leur activité, tout en appelant au respect des règles de distanciation sociale. Le 15 avril, c’est au tour du Danemark de rouvrir ses écoles maternelles et primaires, ses crèches, mais aussi toute une batterie de commerces non-essentiels (coiffeurs, tatoueurs, auto-écoles et laboratoires d’analyses notamment).

    La Pologne a rouvert ses commerces non-essentiels le 19 avril. Prévue le 26 avril, l’ouverture des écoles a été reportée à la rentrée de septembre. L’élection présidentielle reportée devrait se tenir le 28 juin prochain. Le 20 avril, le Luxembourg a entamé son déconfinement en rouvrant ses magasins de construction et d’informatique. L’Allemagne en a fait de même pour ses commerces d’alimentation, librairies, concessionnaires automobiles, magasins de vêtements et autres fleuristes dont la surface est inférieure à 800 mètres carrés. Fédéralisme oblige, la mesure a été appliquée de façon sensiblement différente dans les seize Länder du pays. Le Portugal a pour sa part lancé son plan de déconfinement le 30 avril, tandis que l’Italie a enclenché le sien le 4 mai, date à laquelle 4,4 millions de salariés ont repris le travail. Le 15 juin, le pays est entré dans la dernière phase de déconfinement, avec la réouverture des cinémas et la reprise des activités sportives au niveau amateur. Le 15 mai, la Roumanie a entamé son déconfinement généralisé en autorisant ses citoyens à se déplacer à l’intérieur de leur commune de résidence et en rouvrant certains commerces, services et lieux de culte (dentistes et églises notamment). La Grèce a quant à elle autorisé les petits commerçants, les établissements scolaires, les bars, les restaurants, les ferries ou encore ses institutions judiciaires et administratives à reprendre leur activité. La Slovaquie a autorisé les commerces, coiffeurs, sites de tourisme, boîtes de nuit et terrasses de restaurant à rouvrir le 6 mai dernier et a autorisé la reprise des théâtres, des cinémas et des rassemblements jusqu’à 100 personnes le 18 mai. Le 11 mai, l’Espagne a mis en oeuvre un plan de “retour à la normale” territorialisé et divisé en quatre phases. Dans une moitié du pays (de la Galice au Pays Basque) les commerces ont rouvert, tandis que dans l’autre, qui comprend Madrid et Barcelone, les mesures de confinement ont été levées le 25 mai. Certaines régions très peu touchées par l’épidémie comme les Baléares ou les Canaries ont quant à elles pu relancer partiellement leur économie dès le 4 mai. L’état d’urgence a été levé sur l’ensemble du territoire le 21 juin. La Belgique à quant à elle rouvert ses commerces, ses collèges et ses lycées. Les crèches et les maternelles ont repris leur activité le 2 juin. Les écoles primaires, mais aussi les bars et les restaurants, en ont fait de même le 8 juin.
  • En France, comme dans les autres pays, le déconfinement a lieu par étapes. Le gouvernement a instauré un “état d’urgence sanitaire” prolongé jusqu’au 10 juillet. Le pays a autorisé les magasins de bricolage et de jardinage à reprendre leur activité à la fin du mois d’avril. Il a ensuite mis en place un plan de déconfinement très progressif et territorialisé à partir du 11 mai, qui est entré dans sa deuxième phase le 2 juin avec notamment la réouverture des restaurants et des bars mais uniquement les terrasses pour les établissements en “zone orange” (Guyane, Mayotte, Île-de-France), le reste du territoire étant classé “vert” . Le 15 juin, l’Île-de-France est également passée en zone verte.
    Les crèches ainsi que les écoles maternelles et primaires rouvrent progressivement depuis le 11 mai. Depuis le 18 mai, mais seulement dans les départements classés “vert” , la réouverture des écoles primaires et des collèges a été engagée. Elle a été étendue à l’ensemble des établissements du territoire au 2 juin, date à laquelle les lycées ont commencé à rouvrir progressivement. Le même jour, le gouvernement a lancé l’application StopCovid, destinée à remonter les filières infectieuses. Enfin, le gouvernement a décrété l’entrée dans la nouvelle phase du déconfinement le 22 juin. A compter de cette date, l’école est redevenue obligatoire, tandis que les salles de spectacle et les cinémas ont rouvert.
  • Confinement strict des populations (sorties uniquement autorisées pour faire des courses, du sport, aller au travail ou venir en aide aux personnes fragiles de sa famille) : République tchèque (déconfinement plus large avec autorisation de se rassembler jusqu’à 500 personnes, fin du port du masque obligatoire dans les rues et les bâtiments publics le 25 mai), France (depuis le 2 juin, il est possible de se déplacer librement sur tout le territoire, mais muni d’un masque dans les transports publics), Espagne (réouverture de certaines industries et de entreprises de construction au 13 avril, distribution de masques dans les transports en commun, autorisation pour les enfants de sortir jouer et se promener dans les rues une heure par jour depuis le 26 avril, fin du confinement depuis le 9 mai, date à laquelle les contraintes ont été assouplies), Belgique (les personnes partageant un même foyer pouvaient sortir ensemble dans la rue, uniquement pour les courses ou le travail, avant que le déconfinement soit initié le 4 mai), Chypre (déconfinement enclenché au 4 mai), Pologne (où tout contrevenant s’exposait à des peines allant jusqu’à 8 ans de prison, déconfinement progressif initié le 20 avril avec ouverture des parcs et de certains commerces), Roumanie (qui a rendu obligatoire le port du masque à la fin du confinement initiée le 15 mai), Luxembourg, Grèce (début du déconfinement au 4 mai, port du masque obligatoire dans l’espace public et possibilité de se déplacer dans les archipels du pays dans certains cas, restriction de déplacement pour les migrants prolongée jusqu’au 5 juillet), Italie (déconfinement enclenché le 4 mai selon un plan de sortie graduelle en cinq points, depuis le 3 juin il est possible de se déplacer d’une région à l’autre du pays sans observer de mesure de quatorzaine).
  • Confinement relatif des populations (simple appel à rester chez soi ou annulation des rassemblements publics) : Allemagne (reprise progressive des cours dans les écoles depuis le 4 mai, les commerces et le championnat de foot ont également repris, des mesures de confinement ont néanmoins été imposées à nouveau dans le canton de Gütersloh, situé dans le nord-ouest du pays, après l’apparition d’un foyer de contamination dans un grand abattoir), Slovaquie, Croatie, Estonie, Lettonie, Bulgarie (5 ans de prison pour les contrevenants avec annonce de la fermeture totale de la capitale, Sofia, le 17 avril, mais réouverture des bars, des restaurants et des lieux culturels depuis le 1er juin), Finlande (rassemblements de plus de 10 personnes interdits, fermeture des lieux publics et annulation des événements culturels et sportifs), Hongrie (rassemblements de plus de 100 personnes à l’intérieur et de plus de 500 à l’extérieur interdits, les parcs, cafés, restaurants et commerces peuvent rouvrir peu à peu depuis le 4 mai), Irlande (le gouvernement autorise désormais les citoyens à se retrouver à cinq et se déplacer dans un rayon de 20 kilomètres autour de leur domicile), Lituanie (bars, restaurants et commerces ont repris leur activité le 28 avril), Danemark (rassemblements de plus de 10 personnes interdits, fonctionnaires non-essentiels appelés à rester chez eux, salariés du privé appelés à télétravailler, événements de plus de 500 personnes interdits jusqu’en septembre), Autriche (réunions de 10 personnes maximum autorisées dans l’espace public depuis le 1er mai), Portugal (depuis le 2 mai, l’état d’urgence est levé, les commerces, les restaurants, les cafés et les lycées ont rouvert progressivement), Slovénie, (réouverture des certains parcs et commerces depuis le 4 mai).
  • Stratégie dite de l’immunité collective : la Suède a privilégié cette stratégie qui voudrait qu’une fois plus de 60% de la population confrontée au virus, les citoyens produiraient alors leurs propres défenses immunitaires qui les rendraient moins vulnérables face au virus et permettraient ainsi d’éviter un engorgement des services hospitaliers. Cela ne signifie pas que le gouvernement n’a pas pris de mesures pour autant, la Suède ayant interdit les rassemblements de plus de 50 personnes. Le pays affiche néanmoins un taux de mortalité provoquée par le coronavirus supérieur à ses voisins. 2 300 médecins ont publié une tribune implorant le gouvernement de prendre des mesures plus strictes et l’opinion publique s’est émue de voir certains bars ne pas respecter la limite imposée par le gouvernement de 50 clients maximum. Les pays voisins ont pour la plupart conservé des mesures plus restrictives envers les citoyens suédois au niveau de leurs frontières. Un temps partisans de l’immunité collective, les Pays-Bas ont infléchi leur politique en prônant le “confinement intelligent” et en décrétant la fermeture des commerces non-essentiels et des établissements scolaires. Depuis le 1er juin, les bars, restaurants et théâtres ont pu rouvrir (avec une capacité d’accueil maximale limitée à 30 personnes).
    L’option de l’immunité collective a également été défendue au Royaume-Uni par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Il est revenu dessus puisqu’il a décrété le confinement avec fermeture des établissements scolaires, des pubs, des restaurants et des théâtres avant d’être lui-même contaminé par le virus et hospitalisé entre le 5 et le 12 avril.

    La Reine Elizabeth II a quant à elle prononcé un discours incitant les Britanniques à la résilience collective et en portant un message d’espoir. Un événement très rare puisqu’il s’agit seulement de sa cinquième allocution télévisée en 68 ans de règne. Le pays est aujourd’hui le plus touché en Europe, avec 42 731 morts (chiffres de l’université Johns Hopkins arrêtés au 23 juin). Il devrait néanmoins voir ses pubs, restaurants et musées réouvrir le 4 juillet.
  • A noter également que les opérateurs mobiles de plusieurs pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne ont accepté de communiquer les données de géolocalisation anonymisées de leurs abonnés pour permettre aux gouvernements d’observer dans quelle mesure les populations respectent le confinement qui leur est imposé. Une mesure aussi mise en place partiellement en France, où Orange a communiqué ces informations à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), permettant par exemple d’établir que 17% des Parisiens avaient quitté la capitale au 29 mars. Un projet de loi sur le traçage numérique de l’épidémie a ensuite été adopté par l’Assemblée nationale le 27 mai, avant que l’application gouvernementale créée dans ce but ne soit lancée le 2 juin.

Les mesures de soutien économique aux ménages et aux entreprises

La pandémie affecte la santé des citoyens, mais aussi celle des entreprises, dont les activités sont largement ralenties. Pour atténuer les effets de la crise économique, les Etats membres ont donc pris des mesures de relance exceptionnelles. Outre les mesures financières adoptées directement par l’Union européenne et la proposition ambitieuse formulée par la Commission européenne le 27 mai, cette dernière a également pris des mesures pour faciliter l’action des Etats membres sur le plan économique. Le 18 mars, l’exécutif européen a en effet proposé de laisser une latitude “maximale” aux Etats de la zone euro concernant leur déficit, normalement limité à 3% du PIB (la mesure a été adoptée la semaine suivante par les ministres européens).

Le 20 mars, la Commission a dévoilé un “cadre temporaire” autorisant les Etats de l’Union européenne à “utiliser toute la flexibilité prévue par les règles en matière d’aides d’État” . Ceux-ci l’ont exploitée dans des proportions inégalées. La Fondation Robert Schuman estime que le montant total des mesures économiques prises par les Etats membres s’élève à 2 450 milliards d’euros, soit un peu plus de 15% du PIB européen. Voici les dispositifs privilégiés par les exécutifs des 27 qui se sont déjà mobilisés en la matière et, pour ceux qui les ont déjà annoncés, la valeur des aides engagées :

  • Garantie d’Etat sur les prêts et prêts publics aux entreprises chiffrés : Allemagne (1 100 milliards d’euros et enveloppe illimitée de crédits garantis par l’Etat, soit le plus grand programme de relance économique du pays depuis l’après-guerre), France (345 milliards dont 110 milliards d’euros directement investis sur le budget 2020 et enveloppe illimitée de crédits garantis par l’Etat), Italie (80 milliards d’euros directement investis et 400 milliards d’euros de prêts garantis à 90% par l’Etat via l’agence publique SACE), Espagne (300 milliards d’euros dont 17 milliards d’euros d’investissements directs et 100 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat), Pologne (66 milliards d’euros d’investissement - dont une partie financée par la Commission européenne - et rachats “illimités” des titres de dettes de l’Etat par la banque centrale), Danemark (38 milliards d’euros), Pays-Bas (20 milliards d’euros d’investissements directs, étalés sur les mois de mars, avril et mai 2020), Suède (28 milliards d’euros), Finlande (15 milliards), Lituanie (5 milliards d’euros d’investissements directs, soit 10% du PIB national), Estonie (2 milliards d’euros), Lettonie (4 milliards d’euros), Grèce (10 milliards d’euros d’investissements directs, dont une partie financée par la Commission), Autriche (38 milliards d’euros de fonds de crise), Belgique (de 8 à 10 milliards d’euros au niveau fédéral plus de nombreuses mesures régionales) Croatie (3,9 milliards d’euros), Bulgarie (10 milliards d’euros), Chypre (700 millions d’euros et recours au Mécanisme européen de stabilité, Chypre est le premier pays à en faire usage dans le cadre de la pandémie), Irlande (3,2 milliards d’euros), Luxembourg (11,8 milliards d’euros avec notamment le relèvement du plafond de l’aide d’Etat pour une entreprises en difficulté de 200 000 à 500 000 euros), Malte (1,8 milliards d’euros), Portugal (22,2 milliards d’euros), République tchèque (36 milliards d’euros et système de prêts à taux zéro), Roumanie (15 milliards d’euros dont une taxe annuelle sur les entreprises repoussée d’un mois et suspension des autres charges), Slovénie (2 milliards d’euros et paiements des crédits des entreprises repoussés), Slovaquie (environ 1 milliard d’euros par mois)
  • Aides d’Etat non chiffrées : Hongrie (moratoire sur la dette et les intérêts des entreprises et des ménages jusqu’à fin 2020).

Sources utilisées : sites des ambassades américaines et françaises dans les Etats membres, sites des gouvernement français, suédois, danois, hongrois, croate, luxembourgeois et chypriote, site de la Commission européenne et du Conseil européen, tableaux récapitulatifs de la Fondation Robert Schuman, live dédié du site Politico, Re-open.eu

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