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Biographie : Tony Blair

Convaincu de la nécessité d’une participation accrue de son pays à l’intégration européenne, Tony Blair avait l’ambition de faire jouer au Royaume-Uni le rôle de pivot entre les Etats-Unis et l’Europe.

Tony Blair
Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni - Crédits : Commission européenne

Sa vie

Propos choisis

“[Ce n’est que] dans le changement que l’Europe retrouvera sa force, son intérêt, ses idéaux et par là même son soutien parmi ses peuples. […] La question ne porte pas sur l’idée de l’Union européenne. Elle porte sur la modernisation”
Discours devant les députés européens, le 23 janvier 2005 à Bruxelles.

“La question est de savoir comment donner un sens au dilemme que l’Europe représente aujourd’hui, à savoir le désir d’une économie solide et compétitive et le désir de conserver une dimension sociale importante qui nous permette de nous occuper de nos citoyens, en garantissant une protection appropriée lors d’un changement d’emploi et comment faire en sorte que nos peuples, tout en respectant les principes de justice, d’équité et de solidarité, soient en mesure de relever les défis d’aujourd’hui.”
Conférence de presse du Premier ministre britannique et du président de la Commission européenne le 1er juillet 2005 pour le début de la présidence britannique de l’UE.

“Je crois en l’Europe en tant que projet politique. Je n’accepterais jamais que l’Europe soit simplement un marché économique. Il y a une union de valeurs, de solidarité entre les nations et les peuples, et non pas simplement un marché social dans lequel nous échangeons mais un espace politique commun dans lequel nous vivons en tant que citoyens.”
Discours au Parlement européen présentant son programme de présidence de l’UE (à partir du 1er juillet) le Jeudi 23 juin 2005.

“L’investissement dans le savoir, les capacités, dans des politiques volontaires du travail (…) dans l’enseignement supérieur, dans le renaissance du tissu urbain, dans l’aide aux petites entreprises (…) tout cela c’est une politique sociale moderne, et non pas la réglementation et la protection de l’emploi.”
Idem.

Né en Écosse le 6 mai 1953, Tony Blair a étudié le droit à Oxford.

Admis au barreau en 1976, il s’est spécialisé dans le droit du travail et le droit syndical. Il rejoint le parti travailliste et est élu député d’une circonscription ouvrière du nord de l’Angleterre en 1983.

L’année suivante, Tony Blair est désigné porte-parole de l’opposition pour les Affaires relatives au Trésor et à l’Economie jusqu’en 1987, puis pour le Commerce et l’Industrie pendant un an. Appelé à entrer au “shadow cabinet” , équipe virtuelle de l’opposition au gouvernement de John Major, où il occupe différentes positions, il accède ensuite à la tête du Parti travailliste en juillet 1994.

A 44 ans, il remporte largement les élections de 1997 et devient, après dix-huit ans dans l’opposition, le plus jeune Premier ministre britannique depuis 1812.

Il a démissionné le 27 juin 2007 et Gordon Brown est devenu le nouveau Premier minsitre britannique.

La vision européenne de Tony Blair

Tony Blair veut mettre la Grande-Bretagne au cœur de l’Europe, voire la placer à sa tête. S’il souhaite assigner à son pays la tâche de renforcer et conforter les institutions et les décisions européennes, il veille simultanément à ce que l’Europe soutienne les intérêts de la Grande-Bretagne.

En ce sens, il serait nécessaire que l’Union européenne développe le marché unique, renforce sa politique extérieure et de sécurité commune et s’engage résolument dans la lutte contre le crime organisé ou l’immigration clandestine. Il la voit plus active, pourvue d’un marché du travail plus flexible, de marchés du gaz et de l’électricité libéralisés ainsi que de marchés financiers unifiés.

En politique extérieure, Tony Blair a toujours accordé la priorité aux relations transatlantiques. C’est en ce sens qu’il a affirmé récemment que : “l’amitié entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis représente un atout pour nos partenaires européens. Nous voulons être totalement engagés dans une Europe unie, coopérant avec des Etats-Unis internationalistes” .

Tony Blair émet toutefois des réserves au sujet de certaines facettes de l’Union européenne. Il prône notamment une modification en profondeur de la politique agricole commune (PAC), afin d’orienter les dépenses communautaires vers des secteurs économiques dynamiques et innovants.

Cette vision de l’Europe, comme chez les Pères fondateurs, s’appuie avant tout sur la préservation et l’approfondissement collectifs de valeurs communes de paix, de prospérité et de démocratie, dans la mesure où “aucun pays pris individuellement, même aussi puissant que les Etats-Unis, ne peut défendre les valeurs démocratiques tout seul” .

Le zèle européen de Tony Blair a déjà porté des fruits pour la politique de défense européenne en particulier. Il est une chance pour la création d’une Europe plus forte et plus équilibrée.

L’action européenne de Tony Blair

La Grande-Bretagne s’est toujours engagée avec autant de prudence que de réserve dans la construction de l’Europe. C’est ainsi que le gouvernement conservateur de John Major, à la suite de la réduction des contributions britanniques au budget communautaires qu’avait négociée Margaret Thatcher, fut soucieux d’obtenir à Maastricht des dérogations et des restrictions.

Celles-ci concernaient aussi bien la monnaie unique que la politique sociale, puisqu’il refuse l’extension du vote majoritaire au Conseil des ministres à ces questions et l’insertion d’un volet sur l’emploi dans le traité ou encore l’entrée de l’UEO dans l’Union européenne, au nom de la priorité atlantique. Ces points susciteront de vives critiques de la part de Tony Blair.

L’arrivée au pouvoir des travaillistes, le 1er mai 1997, a par conséquent constitué une ouverture inespérée pour le renforcement de la participation britannique à la construction communautaire. Le 24 mars 1998, Tony Blair défend avec vigueur l’idéal européen devant l’Assemblée nationale française.

Tout en affirmant que son objectif prioritaire demeure la défense des intérêts britanniques au sein de l’UE, il se montre plus souple et accepte notamment de nouvelles dispositions sur la politique sociale. L’attitude de la Grande Bretagne se modifie : la représentation permanente à Bruxelles participe désormais pleinement à toutes les commissions, aux débats et au vote ; elle devient même une véritable force de proposition.

Tony Blair soutient ouvertement la candidature de Romano Prodi à la présidence de la Commission et manifeste ainsi la recherche d’une Commission plus forte et plus dynamique, engagée dans un processus de responsabilisation et de transparence accrue de l’institution, en particulier à travers une lutte plus efficace contre la fraude.

Trois décisions majeures résument la portée de l’engagement européen du gouvernement Blair.

  • La première de ces décisions, qui fut également son premier acte de gouvernement, fut la signature du traité d’Amsterdam, négocié par John Major, qui prévoyait notamment le renforcement de la Politique Etrangère de Sécurité Commune (PESC).
  • La deuxième grande décision a été la signature du chapitre social du traité de Maastricht, instaurant des normes sociales communautaires minimales, telles que la semaine de 48 heures, l’obligation de créer des comités d’entreprise ou le salaire minimum. Tony Blair signale ainsi à la fois sa prise de position fidèle à la tradition travailliste et son nouvel engagement pour l’Europe.
  • La troisième décision a été la signature de la Convention européenne des droits de l’homme qui est entrée en vigueur au Royaume-Uni en octobre 2000. Suite à cette décision, les citoyens britanniques peuvent désormais faire valoir leurs droits de citoyens européens devant la Cour européenne des droits de l’homme, une fois tous les recours de la juridiction nationale épuisés.

Il s’agit également d’engagements à plus long terme.

Ainsi, la présidence britannique de l’Union européenne, au premier semestre 1998, a été l’occasion pour Tony Blair d’exprimer à nouveau son désir de voir à terme la Grande Bretagne entrer dans la zone euro, malgré l’hostilité de la presse “europhobe” .

Par ailleurs, le 20 avril 2004, Tony Blair fait part à la Chambre des communes de son intention d’organiser un référendum sur la Constitution européenne, bien qu’il ait été amené à annoncer son annulation au début de l’été 2005, dans le contexte des refus français et hollandais.

Après avoir remporté les élections générales de mai 2005, il entame aujourd’hui son troisième mandat.

De juillet à décembre 2005, la présidence tournante de l’UE revient alors à la Grande-Bretagne et le hasard veut que Tony Blair cumule alors cette fonction avec celle de président du G8. Les priorités qu’il affiche à cette occasion sont la réforme économique, la justice sociale, la sécurité, la stabilité et le rôle de l’Europe dans le monde. Il insiste avant tout sur la nécessité pour l’Europe de “se moderniser” .

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