Depuis plusieurs semaines, “la Russie a massé des troupes et des moyens militaires importants […] aux frontières de l’Ukraine”, relate Le Figaro. Une situation qui fait craindre “à Washington, à l’Otan comme dans certaines capitales européennes, […] une attaque militaire de la part de la Russie” [L’Opinion].
Dans ce contexte, les Européens multiplient les entretiens diplomatiques cette semaine, et rejoignent les Etats-Unis dans un rapport de force avec Moscou, en menaçant de sanctions économiques.
Pression américaine
Lors d’un échange à distance mardi 7 novembre, le chef d’Etat américain Joe Biden, a “ ‘fait savoir’ à son homologue russe, Vladimir Poutine, que la Russie s’exposerait à de ‘fortes sanctions, entre autres économiques’, en cas d’escalade militaire en Ukraine”, relate Le Monde. Le pensionnaire de la Maison-Blanche a également “ ‘exprimé la profonde préoccupation’ des Etats-Unis et de leurs alliés face à l’augmentation du nombre de troupes russes à la frontière avec l’Ukraine”.
De son côté, Vladimir Poutine a surtout “dénoncé le potentiel militaire croissant de l’Otan aux frontières de la Russie lié au soutien de l’organisation à l’Ukraine” et a demandé dans un communiqué “ ‘des garanties juridiques’ excluant un élargissement de l’alliance vers l’est” [Le Monde].
Pour mettre la pression sur la Russie, l’administration Biden pourrait se servir du gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier l’Allemagne à la Russie en passant par la mer Baltique, mais qui n’est pas encore en activité. “C’est un levier pour l’Occident, car si Vladimir Poutine veut que le futur Nord Stream 2 transporte du gaz, il ne prendra peut-être pas le risque d’envahir l’Ukraine”, a indiqué le conseiller pour la sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan [BFM Business].
Interrogé sur la question lors d’une conférence de presse mardi, Olaf Scholz, qui s’apprêtait alors à succéder à Angela Merkel au poste de chancelier allemand, “a déclaré qu’il se sentait lié par les engagements de Mme Merkel concernant le gazoduc presque prêt, incluant son insistance sur le fait que l’Allemagne pourrait sanctionner la Russie si elle utilisait le gaz ‘comme une arme géopolitique’ contre l’Ukraine”, en la contournant à l’aide de Nord Stream 2 [Politico].
Dans les tensions actuelles entre Occidentaux et Russes au sujet de l’Ukraine, “le gagnant est le président russe, qui est parvenu à imposer ce format de discussion directe avec son homologue américain”, estime Jean-Dominique Merchet pour L’Opinion. D’après le journaliste, les Français et les Allemands sont les “perdants” de la séquence, ces derniers ayant été jusqu’à présent les seuls interlocuteurs de Moscou “dans le cadre de ce que les diplomates appellent le ‘format de Normandie’ “.
“Les Russes ne veulent pas être mis sur le même plan que les Français et les Allemands. Seul un dialogue direct avec Washington les intéresse, comme au temps du monde bipolaire de la Guerre froide. La Russie entend démentir le propos de l’ancien président Barack Obama qui estimait qu’elle n’était plus qu’une ‘puissance régionale’ “, analyse L’Opinion.
Les Européens déterminés
Si les Russes veulent maintenant s’adresser en priorité aux Américains, les Européens n’entendent cependant pas s’effacer. “Les dirigeants de l’UE ont adopté une attitude ferme à l’égard de la Russie”, considère Politico. A la suite des manœuvres militaires de Moscou à la frontière ukrainienne, “l’Union européenne [s’est dit] prête à adopter des sanctions supplémentaires contre la Russie en cas de nouvelle agression contre l’Ukraine, a prévenu mardi 7 décembre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen” [Le Figaro].
“L’UE répondra de manière appropriée à toute nouvelle agression, y compris les violations du droit international et toute autre action malveillante menée contre nous ou nos voisins, y compris l’Ukraine”, a-t-elle affirmé dans une déclaration aux ambassadeurs des pays de l’UE [Le Figaro].
De son côté, le chef d’Etat français Emmanuel Macron “surveille de près la situation”, fait savoir 20 Minutes. Le média précise que “le président français s’entretiendra ‘dans les prochains jours’ avec ses homologues ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, après un sommet virtuel entre le dirigeant russe et Joe Biden, afin d’éviter une escalade militaire en Ukraine”.
Emmanuel Macron rencontrera également le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz vendredi 10 décembre à l’Elysée. Un rendez-vous qui permettra d’évoquer la crise en cours. Tous deux “examineront ensemble les moyens de réengager la Russie dans le cadre du format “Normandie”, entre l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France”, format multilatéral auquel Joe Biden “a apporté son plein soutien”, rapporte 20 Minutes.
La réponse de l’UE en cas de nouvelle agression doit être débattue par les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres “lors de leur réunion le 13 décembre, avant un sommet à Bruxelles le 15 entre les dirigeants européens et leurs homologues de cinq des six pays du partenariat oriental : Ukraine, Géorgie, Moldavie, Arménie et Azerbaïdjan”, indique Le Figaro.
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