La situation politique roumaine est donc dans la tourmente. L’Union sociale-libérale, la coalition de centre gauche au pouvoir à Bucarest, a accéléré hier la procédure de destitution de Traian Băsescu, rapporte l’AFP. Selon la majorité parlementaire, le président de centre droite aurait enfreint la Constitution, une situation pour laquelle la Constitution prévoit la possibilité de suspendre le chef de l’Etat.
“Les transgressions de la lettre et de l’esprit de la Constitution, qui par leur portée et leurs conséquences peuvent être qualifiées de graves violations de la loi fondamentale, constituent des raisons suffisantes pour justifier la nécessité de suspendre le président Traian Basescu de ses fonctions” , a expliqué le sénateur de l’Union sociale-libérale (USL, majorité) Toni Grebla, lors d’une session extraordinaire du Parlement. Si la proposition de suspendre le chef de l’Etat est approuvée par le Parlement, un référendum sera organisé dans un délai de 30 jours [Le Parisien].
Cependant, plusieurs ONG du pays craignent la mise en discussion de l’Etat de droit. “L’USL est en train de prendre le pouvoir en violant des lois et subordonnant des institutions” , affirme à l’AFP Otilia Nitu, analyste du groupe de réflexion Expert Forum. En outre, les ONG s’inquiètent pour l’indépendance de la justice. Selon l’AFP, les ONG craignent “que l’USL tente de placer sous son contrôle la justice, lors de la prochaine nomination de nouveaux chefs du Parquet général et du Parquet anticorruption (DNA), loués par Bruxelles pour les progrès dans la lutte contre la corruption” .
La presse roumaine est pourtant plus optimiste, et repousse l’idée d’un nouveau coup d’Etat. “A l’exception de la rapidité, quel autre élément définissant un coup d’Etat retrouve-t-on dans ce cas ? Aucun !” , écrit le quotidien roumain “Jurnalul Naţional” , traduit par Presseurop. Pour le quotidien Adevărul [Presseurop], la situation n’est pas rose : “il n’y aura pas de dictature, parce que - n’est-ce pas ? - il y a un Parlement. […] Nous continuerons à avoir des élections ‘démocratiques’. Probablement sur le modèle de la Biélorussie ou de la Serbie de Milosevic” .
Alors que le gouvernement ne cesse de rassurer les ambassadeurs étrangers, les Européens s’inquiètent pour le respect de la démocratie en Roumanie. Selon l’AFP, le gouvernement français craindrait lui aussi une dérive non démocratique à Bucarest. “Tous les Etats membres de l’Union européenne sont naturellement tenus de respecter les valeurs démocratiques et l’Etat de droit ainsi que l’équilibre des pouvoirs dans le cadre des institutions qui sont les leurs” , a affirmé lors d’un point de presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero [Le Parisien].
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