Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Revue de presse

Energie : la France appelle avec 10 autres pays à un développement commun du nucléaire civil

Lors d’une réunion informelle des ministres de l’Energie à Stockholm mardi 28 février, 11 Etats membres de l’UE ont lancé une “alliance du nucléaire”. A l’initiative de la France, leur déclaration commune vise à favoriser les coopérations européennes, mais aussi à promouvoir l’atome en tant que source bas carbone dans la fabrication d’hydrogène.

La déclaration des 11 États intervient à un moment important des négociations européennes sur la décarbonation et les énergies renouvelables - Crédits : Tomas Sereda / iStock

Comme un air de déjà-vu”, écrit La Tribune. Convoquant “la mémoire d’Euratom”, traité fondateur de la Communauté européenne de l’énergie atomique, les ministres de l’Energie de 11 Etats membres de l’UE réunis à Stockholm mardi 28 février ont réaffirmé dans une déclaration commune leur attachement au nucléaire civil et “leur volonté de renforcer [leur] coopération”, cite Le Monde. Une prise de position initiée par la France.

Paris souhaite en effet un “retour en force de l’atome civil”, explique La Tribune, afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement et d’atteindre les objectifs climatiques en Europe. “L’alliance du nucléaire” regroupe aux côtés de la France “la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie”, détaillent Les Echos. “Mais la France espère encore élargir le cercle avec la participation de certains Etats Baltes, l’Italie ou encore la Belgique”, poursuit le quotidien. La Suède, malgré les positions pronucléaires de son gouvernement, “ne figure pas parmi les signataires de la déclaration, […] en vertu de la neutralité à respecter durant les six mois de sa présidence du Conseil de l’UE” [Le Monde].

Comptant pour “un quart de la production d’électricité européenne”, le nucléaire est perçu par ses partisans comme “une énergie bas carbone et pilotable”, résume Le Monde, “là où ses détracteurs insistent plutôt, entre autres, sur la question de la sûreté et des déchets radioactifs”.

Ligne de fracture

La déclaration des 11 Etats intervient “à un moment important des négociations [européennes] sur la décarbonation et les énergies renouvelables”, note La Vanguardia. Et dans le contexte particulier “d’une ligne de fracture énergétique en train de se dessiner”, ajoute Le Monde.

D’après Les Echos, “l’exercice est très politique”. Car “la France bataille contre l’Allemagne et l’Espagne pour que l’hydrogène bas carbone, produit à partir d’électricité nucléaire, soit placé à égalité avec l’hydrogène renouvelable, issu d’électricité solaire, éolienne ou hydraulique”, au sein de la directive sur les énergies renouvelables (RED3), discutée actuellement à Bruxelles.

Nous ne pourrions pas accepter une inclusion des sources à faible émission de carbone dans la directive sur les énergies renouvelables”, souligne l’ambassadrice allemande à Bruxelles, citée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le point de vue français “se heurte à celui d’autres États de l’UE” qui “sont réticents à ce que les politiques européennes reconnaissent que l’énergie nucléaire a un rôle à jouer dans la décarbonation de l’économie, craignant que cela ne ralentisse le développement des énergies renouvelables”, note La Vanguardia.

Hydrogène

Vu d’Allemagne, “il ne s’agit pas uniquement de protéger le climat” pour la France : il serait aussi question “de politique industrielle et de parts de marché dans un secteur d’avenir”, l’hydrogène, soupçonne le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Début février, la Commission européenne avait proposé de “considérer comme ‘vert’ l’hydrogène produit notamment à partir de nucléaire, malgré l’opposition de l’Allemagne, du Luxembourg ou de l’Autriche” [Le Monde]. Cependant, la proposition poussée par le gouvernement français “n’a pas vraiment progressé malgré un lobbying intense à Bruxelles” [Frankfurter Allgemeine Zeitung]. Et ce même si la Commission cherche à éviter que l’hydrogène provenant du nucléaire “ne soit mis dans le même sac que l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles” [La Vanguardia]. Le vice-président exécutif de l’institution en charge du climat Frans Timmermans, dont les propos sont rapportés par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, estime toutefois que “l’hydrogène renouvelable doit être produit à partir de sources renouvelables”.

L’accord sur la directive RED3 est attendu le 29 mars, “mais Paris met en garde : ‘la conclusion de RED3 doit dépendre d’un accord global, il n’est pas complètement impossible que le calendrier déborde’ “, relatent Les Echos.

Les autres sujets du jour

BCE

Brexit

Chine

Energie

Histoire

Inflation

Relations extérieures

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur Energie : la France appelle avec 10 autres pays à un développement commun du nucléaire civil

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide

1 commentaire

  • Avatar privé
    Francisco Conduis y Troyano

    Magnifique site d’information européenne. Félicitation et merci. Vous remplissez un « trou » dans la indispensable information aux citoyens européens.