Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Synthèse

Chronologie : La crise en Europe (2008 - 2013)

Situation économique de l’Europe en 2008

Taux de croissance de l’UE à 27 sur l’année : 0,3% (zone euro : 0,4%)
Dette publique : 62,3% du PIB (zone euro : 69,9%)
Déficit public : 2,4% du PIB (zone euro : 2%)
Chômage : 7,1 % (zone euro : 7,6%)

2008

Juillet

  • La Banque centrale européenne (BCE) augmente son taux directeur (le taux d’intérêt payé par les banques à la BCE pour se refinancer) de 4 à 4,25%. Le taux de change avec le dollar s’établit à un niveau historiquement haut (1 euro = 1,6$).

Septembre

  • L’économie irlandaise est la première à entrer en récession et son PIB recule de 3,5%, le déficit public atteint 7,2% du PIB, explosant la norme des 3% imposée par le traité de Maastricht.
  • 15 septembre : La banque d’investissement multinationale Lehman Brothers fait faillite et n’est pas sauvée par les États-Unis. La crise des subprimes partie des États-Unis, touche les banques européennes et la BCE débloque 125 milliards d’euros en une semaine, qu’elle injecte dans des opérations de refinancement des banques européennes.
  • 29 septembre : Le gouvernement irlandais annonce la garantie illimitée de ses dépôts dans ses six principales banques afin d’éviter la panique sur les marchés financiers

Octobre

  • La BCE ramène son taux directeur à 3,75%
  • 7 octobre : Le Conseil Ecofin (Affaires économiques et financières) de l’UE demande de relever de 50 000 euros le seuil minimum d’assurance des dépôts des particuliers
  • 12 octobre : L’Eurogroupe souhaite renforcer les fonds propres des banques
  • 15 octobre : Le Conseil européen de Bruxelles souligne la nécessité de réagir promptement

Décembre

  • Le Conseil européen approuve le projet de la Commission intitulé « Une stratégie européenne pour faire face au ralentissement économique et préserver la croissance et l’emploi » mobilisant 200 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB européen.
  • La crise touche l’Irlande en premier lieu puis l’Espagne, l’Islande et le Royaume-Uni dès 2008 : en Espagne, la croissance passe à 0,9% et le déficit public à 4,1% du PIB sous l’effet des mesures de relance.
Situation économique de l’Europe en 2009

Taux de croissance de l’UE à 27 sur l’année :
-4,3% (zone euro : -4,4%)
Dette publique : 80% du PIB (zone euro : 74,4%)
Déficit public : 6,3% du PIB (zone euro : 6,8%)
Chômage : 9% (zone euro : 9,6%)

2009

Début 2009

L’euro est perçu comme une protection face à la crise et de nombreux États envisagent leur entrée dans la zone monétaire unique (Pologne, Finlande, Suède, Islande, Danemark et même Royaume-Uni).

Janvier

  • 13 janvier : Dixième anniversaire de l’euro

Février

  • Le Conseil Ecofin propose des mesures techniques pour gérer les actifs toxiques
  • 21 février : 100 000 manifestants dans les rues de Dublin contre les mesures d’austérité

Mars

  • Le Conseil Ecofin puis le Conseil européen valident les mesures prises par les États membres face à la crise.
  • 19-20 mars : Le Conseil européen décide de doubler le montant de l’aide accordée aux États de l’Union non membres de la zone euro en proie à des problèmes de balance de paiements, la portant à 50 milliards d’euros.

Mai

  • Baisse historique du taux directeur de la BCE à 1%.
  • 7 mai : La Commission européenne propose de renforcer la surveillance bancaire au niveau de l’Union en instaurant un “système européen de superviseurs financiers”
  • 23 juillet : L’Islande, isolée dans une grave crise bancaire, monétaire, et de la dette, dépose officiellement une demande d’adhésion à l’UE en espérant ainsi stabiliser son économie et adhérer à la zone euro.
  • 23 septembre : Mise en place d’une commission spéciale sur la crise financière et économique dans l’UE afin d’évaluer l’ampleur de la crise, son impact sur les États membres et proposer les mesures appropriées en vue de rétablir la stabilité des marchés financiers. Création d’un nouvel organisme, le Comité européen du risque systémique (CERS) chargé de détecter les risques pesant sur le système financier dans son ensemble et d’émettre des alertes afin que des mesures soient rapidement prises en cas de nécessité (source : la documentation française).

Octobre

  • 3 octobre : Le « oui » l’emporte à 67,1% lors du référendum irlandais sur l’adoption du Traité de Lisbonne, seize mois après son premier refus par référendum.
  • 5 novembre : En Grèce, le nouveau gouvernement de George Papandreou annonce un déficit de 12,7%. La nouvelle engrange le début d’une spirale récessive pour la République hellénique.

Décembre

  • 1er décembre : Entrée en vigueur du Traité de Lisbonne.
  • L’agence de notation Fitch Ratings abaisse d’un cran la note de crédit à long terme de la Grèce. Les autres agences (Moody’s, Standard and Poor’s) suivent. Les taux d’intérêts que doit payer la Grèce augmentent, et le gouvernement est contraint de présenter d’un plan de rigueur avec un gel pour les fonctionnaires et une hausse de la fiscalité.
  • Sur les volets irlandais et espagnol, la spirale récessionniste s’installe : l’Irlande est en récession à hauteur de 7,5%, son déficit public grimpe à 12,5% du PIB. L’Espagne voit son PIB diminuer jusqu’à atteindre une récession de 3,7% et son déficit public monter jusqu’à 11,2% du PIB
Situation économique de l’Europe en 2010

Taux de croissance de l’UE à 27 sur l’année : 2,1% (zone euro : 2%)
Dette publique : 80% du PIB (zone euro : 85,4%)
Déficit public : 6% du PIB (zone euro : 6,4%)
Chômage : 9,6% (zone euro : 10,1%)

2010

Janvier

  • La Grèce sollicite une aide technique du FMI, mais pas encore d’aide financière

Février

  • 3 février : Devant le risque posé par sa dette, la Grèce est placée sous surveillance
  • Au printemps 2010, la crise économique se transforme en crise de la dette souveraine

Avril

  • La Grèce demande officiellement l’aide internationale.

Mai

  • 2 mai : L’UE et le FMI accordent un prêt de 110 milliards d’euros à la Grèce contre l’assurance de mesures d’austérité prévoyant notamment des coupes dans la fonction publique et les retraites. Des manifestations éclatent face aux mesures d’austérité, provoquant même la mort de trois personnes suite à l’incendie d’une banque provoqué par un cocktail Molotov (5 mai).
  • 10 mai : Création d’un fond de secours de 750 milliards d’euros, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et d’un mécanisme européen de stabilité financière (MESF), pour aider les pays au bord de la faillite. Ces deux instruments seront remplacés en 2012 par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Par ailleurs, la BCE annonce l’achat de titres de dette des Etats en difficulté, une première.

Juillet

  • 29 juillet : Adoption d’un plan d’austérité en Italie, qui a une des dettes les plus élevées du monde, culminant à près de 120% du PIB.

Novembre

  • 28 novembre : Devant ses difficultés, l’Irlande négocie un plan de sauvetage avec l’UE et et le FMI de quelque 85 milliards d’euros, dont 35 milliards pour les banques.
Situation économique de l’Europe en 2011

Taux de croissance de l’UE à 27 sur l’année :
2,1% (zone euro : 2%)
Dette publique : 82,5% du PIB (zone euro : 87,3%)
Déficit public : 6,5% du PIB (zone euro : 6,2%)
Chômage : 9,7% (zone euro : 10,2%)

2011

Janvier

  • Création du Mécanisme Européen de Stabilité (MES).

Mars

  • La Grèce a réussi à réduire son déficit public mais sa dette continue de s’alourdir. Le pays s’enfonce dans la récession. Il n’est alors toujours pas officiellement question de restructuration de la dette grecque, les gouvernants européens craignant une vague de spéculation qui se propagerait à plusieurs autres pays européens.

Avril

  • 7 avril : Le Portugal, qui ne peut plus emprunter sur les marchés, demande à son tour l’aide de l’UE et du FMI
  • George Papandreou propose un deuxième plan d’austérité, les manifestations continuent.

Mai

  • 5 mai : L’UE et le FMI proposent une aide exceptionnelle de 78 milliards d’euros au Portugal en échange de mesures d’austérité.

Juillet

  • 6 juillet : L’agence de notation Moody’s dégrade la note du Portugal : signe de contagion et crainte d’un défaut de la Grèce qui engendre une vente massive d’emprunts espagnols et italiens.
  • 21 juillet : Réunion extraordinaire présentée comme le « sommet de la dernière chance », 2ème sommet de la zone euro évoquant un deuxième plan d’aide à la Grèce de 109 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 49 milliards de créanciers privés. Le FESF est renforcé. Mais ce plan apparait déjà insuffisant avant même sa ratification.

Août

  • Face à l’attaque contre l’Italie et l’Espagne sur les marchés financiers, la Banque centrale européenne (BCE) intervient et rachète des obligations publiques. La France est également touchée.
  • 16 août : Paris et Berlin proposent un gouvernement économique de la zone euro ainsi que de rendre obligatoire la “règle d’or” d’équilibre budgétaire.

Octobre

  • Violentes manifestations. Un nouveau plan d’aide de la zone euro prévoit un effacement par les banques privées de 50% de la dette grecque qu’elles détiennent contre une recapitalisation d’un montant de 106 milliards d’euros. Georges Papandreou annonce un référendum sur le plan.

Novembre

  • 1er novembre : Mario Draghi devient le troisième Président de la BCE à la suite de Jean-Claude Trichet
  • 9 novembre : Démission de George Papandreou
Situation économique de l’Europe en 2012

Taux de croissance de l’UE à 27 sur l’année : -0,3% (zone euro : -0,4%)
Dette publique : 85,1% du PIB (zone euro : 90%)
Déficit public : 4,4% du PIB (zone euro : 4,1%)
Chômage : 10,1% (zone euro : 10,8%)

2012

Janvier

  • 13 janvier : La note de la France abaissée. L´agence de notation Standard &Poor’s abaisse d´un cran la note de crédit de la France. La note française passe de AAA, la meilleure note possible, à AA+.

Février

  • 21 février : Deuxième plan de sauvetage pour la Grèce. Les ministres des Finances de la zone Euro accordent un deuxième plan de sauvetage à la Grèce. Le volume du crédit est de 130 milliards euros. Les conditions préalables sont des mesures d´économie de la Grèce et la participation de créanciers privés. Ils accordent un renoncement volontaire de 53, 5 % des créances.

Mars

  • 2 mars : 25 Pays de l´UE signent le pacte budgétaire. Vingt-cinq pays de l’UE (le Royaume-Uni et la République tchèque ayant décliné) signent le nouveau traité instaurant d’avantage de discipline budgétaire en Europe. En effet, le pacte prévoit notamment l’instauration de “règles d’or budgétaires” sur l’équilibre des comptes publics, associées à des sanctions plus automatiques contre les pays qui dépasseront la limite de 3 % du PIB pour leurs déficits publics annuels.
  • 8 mars : Effacement de la dette pour la Grèce. Les créanciers privés ont accepté massivement de participer à la restructuration de la dette souveraine. Quelque 107 milliards d’euros sur les 206 milliards d’euros de dette grecque détenue par les banques, les assureurs, les fonds d’investissement et les fonds de pension vont être effacés.

Juin

  • 25 juin 2012 : L’Espagne et Chypre demandent une assistance financière. L’Espagne et Chypre ont fait une demande officielle d’aide financière à la zone euro. Cette aide passerait par le FESF (Fonds européen de stabilité financière) et le MESF (Mécanisme européen de stabilité financière). Avec l’Espagne et Chypre, cinq pays de l’Union monétaire ont fait appel à une aide financière de leurs partenaires.

Juillet

  • 5 juillet : La BCE abaisse son taux directeur en deçà de 1%. L’argent n’a jamais été si bon marché, au moins pour les banques. La BCE a décidé de baisser son taux directeur à un plancher record, 0,75 %.

Septembre

  • 6 septembre : Rachats illimités des emprunts par la BCE.
    La BCE annonce un programme illimité de rachat de dettes des pays de la zone euro ayant du mal à se refinancer sur les marchés (programme OMT “Outright Monetary Transactions” qui permet à la BCE de racheter des titres de dettes souveraines sur le marché secondaire). C’est un financement indirect des États, une activité qui était jusque-là considérée comme interdite.

Octobre

  • 8 octobre : Le MES entre en vigueur. Le MES (Mécanisme européen de stabilité), ‘pare-feu permanent et efficace’ de la zone euro, entre en vigueur. Le MES possède un capital de 700 milliards d’euros. Cet instrument stratégique doit servir à recapitaliser directement les banques de la zone euro, sans alourdir la dette des Etats.

Décembre

  • 13 décembre : Accord sur l´union bancaire européenne. Les ministres des Finances de la zone euro scellent un accord sur la supervision unique des banques de la zone euro, et non plus nationale. Confiée à la BCE, cette supervision intégrée doit être effective en mars 2014.

2013

Janvier

  • 14 janvier : L’Islande suspend les négociations d’adhésion avec l’UE.

Février

  • 7-8 février : Le Conseil européen adopte un budget pluriannuel (2014 - 2020) en baisse par rapport à l’exercice précédent : 960 milliards d’euros en crédits d’engagement et 908,4 milliards d’euros en crédits de paiement.

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur Chronologie : La crise en Europe (2008 - 2013)

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide