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[Revue de presse] Avant le Conseil européen, la Hongrie et la Pologne toujours plus en marge de l’Union

Les dirigeants polonais et hongrois se sont rencontrés lundi pour réaffirmer leur veto au budget pluriannuel et à la conditionnalité de l’accès aux fonds européens au respect de l’état de droit. Une position qui les marginalise de plus en plus dans le paysage politique européen, tandis que le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, se retrouve en outre confronté à plusieurs polémiques.

Les Premiers ministres polonais et hongrois Mateusz Morawiecki et Viktor Orbán font bloc contre le budget européen, mais aussi les valeurs défendues par l'Union européenne
Les Premiers ministres polonais et hongrois Mateusz Morawiecki et Viktor Orbán font bloc contre le budget européen, mais aussi les valeurs défendues par l’Union européenne - Crédits : Commission européenne

A l’occasion de leur rencontre lundi 30 novembre, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et son homologue hongrois Viktor Orbán ont réitéré leur opposition et au budget pluriannuel (2021-2027) de 1 074 milliards et, par conséquent, au plan de relance européen de 750 milliards d’euros. “La position de la Pologne et de la Hongrie reste claire. Nous attendons des propositions de la part de la présidence allemande” , a déclaré aux journalistes le porte-parole du gouvernement polonais Piotr Müller à l’issue de cette rencontre [La Libre]. Il a également souligné que les deux dirigeants avaient “discuté des variantes stratégiques de négociations” sur le budget dans la perspective du prochain sommet européen des 10 et 11 décembre prochains, rapporte le quotidien belge.

La raison de leur veto tient au mécanisme de conditionnalité du versement des fonds européens au respect de l’état de droit, qu’ils considèrent comme une atteinte à leur indépendance. “Jamais ni la ­Pologne ni la Hongrie n’accepteront une proposition que l’autre jugerait inacceptable” , avaient insisté MM. Orbán et Morawiecki pour justifier ce blocage, rappelle Le Monde. Si la chancelière allemande Angela Merkel a rappelé lors d’une conférence de presse lundi “qu’il y avait une possibilité de parvenir à un accord” , elle a également souligné que “toutes les parties impliquées devraient être prêtes à faire des compromis” , explique Euronews. Pour faire avancer les négociations, “le Premier ministre polonais [s’est entretenu] mardi en ligne avec le chef du Conseil européen [Charles Michel] puis avec ‘quelques chefs de gouvernements’ ” en amont du Conseil européen, note La Libre.

L’alliance des deux pays contre Bruxelles

Epinglés régulièrement par Bruxelles pour des projets en rupture avec les valeurs démocratiques, l’indépendance de la justice, les droits des minorités ou la liberté des médias, les deux dirigeants s’attachent à mettre en scène leur union” , souligne Le Monde. Pour se démarquer du modèle européen, “Orbán a théorisé la démocratie illibérale. En Pologne, c’est plus un conservatisme extraordinairement fort qui s’exprime. Mais les deux pays se retrouvent pour défendre tout ce qui touche aux valeurs chrétiennes” , juge Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew Europe [Le Monde].

Ce modèle est néanmoins fragilisé par de nombreux scandales. Derniers en date, les propos du directeur du Musée de la littérature Petőfi à Budapest Szilárd Demeter comparant le milliardaire George Soros à Hitler. Soros et ses alliés “libéraux-aryens visent à exclure les Polonais et les Hongrois de la dernière communauté politique où nous avons encore des droits” , a-t-il estimé dans une tribune publiée samedi dernier par le portail progouvernemental Origo.hu [Die Deutsche Welle]. Ce texte fait directement allusion à la controverse opposant actuellement la Hongrie et la Pologne à Bruxelles. Des paroles outrancières qui “s’inscrivent dans le climat nationaliste entretenu par le gouvernement Orbán” , juge Libération.

Ombre au tableau illibéral

Mardi 1er décembre, un nouveau scandale est venu semer le trouble dans la rhétorique conservatrice défendue par Orbàn. “Un député européen de haut rang du parti hongrois Fidesz, au pouvoir, a admis […] avoir participé à une ‘lockdown party’ [fête contrevenant aux mesures de confinement] - décrit par les médias locaux comme une ‘orgie’ - qui a été interrompue par la police de Bruxelles” , rapporte Politico.József Szájer a déclaré qu’il était ‘présent’ à la ‘fête privée’ - au cours de laquelle, selon la presse belge, la police a trouvé 25 hommes nus, dont un député européen et un certain nombre de diplomates” , poursuit le média.

Les nouvelles venues mardi de Belgique ont fortement troublé le système bien rôdé de la propagande orbanienne” , considère Le Monde. “M. Szájer, membre fondateur du Fidesz il y a plus de trois décennies, a déclaré avoir rédigé une grande partie de la constitution hongroise existante […]. Ce document, mis en œuvre après le retour au pouvoir de M. Orbán en 2010, contient des dispositions définissant notamment le mariage comme une institution ‘entre un homme et une femme’ ” , explique The Financial Times. Cette affaire se produit alors que le gouvernement gouvernement hongrois s’attaque aux droits LGBTIQ. Il a, par ailleurs “exprimé la semaine dernière, avec la Pologne, sa forte opposition à un plan d’égalité des sexes pour la politique étrangère de l’UE qui vise à renforcer les droits des femmes, des jeunes filles et des LGBTIQ dans le monde entier” , souligne Politico.

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