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[Revue de presse] Après les européennes, Brexit et succession de Theresa May au coeur des préoccupations britanniques

Près de trois ans après le référendum, le Brexit est encore au centre de toutes les interrogations. D’autant plus qu’aux européennes, le Brexit Party, mené par l’un des leaders de la campagne pour la sortie de l’UE Nigel Farage, a remporté une large victoire face aux Tories et au Labour en fort recul.

Theresa May
Theresa May - Crédits : Number 10 / Flickr

Tirant les leçons de son échec à mettre en oeuvre le Brexit, et quelques jours avant d’être désavouée dans les urnes - les Conservateurs ayant obtenu 8,85 % aux Européennes, en 5ème position - Theresa May avait annoncé sa démission le 24 mai. Face aux tensions qui traversent la classe politique britannique et la fermeté de Bruxelles, la Première ministre reconnaissait, au bord des larmes, avoir échoué à négocier la sortie du Royaume-Uni, après 34 mois à la tête du gouvernement.

Les Britanniques, qui ont placé le Brexit party de l’europhobe et leader de la campagne pro-Brexit en 2016 Nigel Farage en tête du scrutin européen (30,76 % des voix) sont de nouveau plongés dans l’attente d’une solution à cette crise politique et de la désignation d’un nouveau Premier ministre, alors que tous les scénarios sont encore sur la table.

Deal ou no deal : la tension monte de nouveau

Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit, l’a de nouveau affirmé jeudi 30 mai : Bruxelles ne renégociera pas l’accord obtenu avec Theresa May en novembre dernier. Ce traité, déjà rejeté à trois reprises par la Chambre des communes, est “la seule option”, a rappelé l’ancien commissaire qui s’est ainsi attiré les foudres de certains députés conservateurs britanniques, rapporte le Daily Mail.

Après un semblant de répit offert par les élections européennes, la tension s’installe en effet de nouveau outre-Manche entre ceux pour qui le Royaume-Uni devrait quitter l’UE en octobre qu’il y ait un accord ou non (no deal-Brexit) et ceux pour qui cela relèverait du “suicide politique” , explique le quotidien britannique.

Bien que campé sur ses positions, Michel Barnier reconnaît la nécessité de prendre en compte l’opinion populaire et le sentiment d’abandon ressenti par beaucoup de citoyens britanniques [Daily Mail]. Toutefois, le Brexit, c’est également une affaire de “nostalgie” pour le Royaume-Uni, observe le négociateur européen, un sentiment qui selon lui n’a rien à faire en politique.

Après l’échec de Theresa May, quel Premier ministre ?

Le successeur de Theresa May, qui quittera le pouvoir le 7 juin prochain, devra lui aussi tenter de composer avec toutes ces lignes pour parvenir à dégager une majorité à la Chambre des communes en faveur d’une solution au Brexit.

Boris Johnson est pour l’instant le favori pour devenir chef du parti conservateur, et par là même prendre la tête du gouvernement britannique.

Toutefois, sa candidature pourrait bien être compromise : accusé d’avoir menti pendant la campagne du référendum, il se retrouve convoqué au tribunal pour une audience préliminaire. Un activiste de 29 ans, “fort mécontent de la campagne et de son issue” , a en effet lancé une action en justice contre Boris Johnson qu’il accuse d’avoir expliqué que la sortie de l’UE rapporterait 350 millions de livres par semaine au Royaume-Uni. un chiffre “catégoriquement faux” , relate Libération. Mais d’ici à un hypothétique procès, l’ancien maire de Londres pourrait déjà être installé au 10 Downing Street, poursuit le quotidien.

En outre, Boris Johnson est loin d’être l’unique prétendant au poste… Avant cette affaire, “la seule distraction consistait à parier sur le nombre de nouvelles candidatures par jour pour tenter de succéder à Theresa May” , ironise ainsi Libération. En effet, selon la BBC, douze candidats se sont déjà déclarés, dont “cinq ministres actuels et quatre anciens” . L’ex-leader conservateur Iain Duncan Smith a indiqué ne jamais avoir vu autant de candidats s’aligner pour le rôle. Un certain nombre d’entre eux s’est d’ailleurs déclaré prêt à quitter l’Union européenne sans accord, note la BBC.

Le processus de désignation devrait débuter dans la semaine du 10 juin, et le vainqueur de la course devrait être désigné à la fin du mois de juillet. “La première phase se déroulera au niveau du groupe parlementaire du parti Tory qui réduira le champ des candidatures par une série de votes. Les deux candidats retenus seront alors soumis au vote des quelque 120 000 adhérents du parti” , détaille Le Figaro.

Incertitudes

Le processus apparaît cependant complexe alors qu’il ne reste que 50 jours de sessions à la Chambre des communes d’ici la date du Brexit fixée au 31 octobre au plus tard, prévient la BBC. Une période très courte pour voter les législations nécessaires à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, juge le média britannique. Ce dernier remarque d’ailleurs qu’un Conseil européen sur les avancées du dossier se tiendra du 20 au 21 juin… avant même que le prochain Premier ministre ne soit désigné. De son côté, l’Allemagne a déjà annoncé s’opposer à toute extension supplémentaire du délai de sortie du Royaume-Uni, sauf en cas de nouveau référendum ou de nouvelles élections générales, relève le Telegraph.

Les incertitudes autour du Brexit entrainent toujours leur lot de conséquences, à la fois pour les nombreux citoyens européens résidant au Royaume-Uni, mais aussi pour l’économie du pays. En effet, selon Les Echos, la production britannique de voitures a considérablement chuté. Anticipant un possible Brexit sans accord le 29 mars, une baisse de près de 45 % a été enregistrée en avril. Ce recul marque néanmoins le “onzième mois de déclin” dans ce secteur, note The Independent.

La Libre rapporte en outre que “le gouvernement britannique a annoncé jeudi avoir reçu plus de 750 000 demandes de citoyens de l’Union européenne installés au Royaume-Uni souhaitant obtenir un statut de ‘résident permanent’ pour continuer à vivre dans le pays après le Brexit” . Parmi celles-ci, environ 26 500 émanent de Français et 100 000 de Polonais sur près de 4 millions de citoyens européens qui vivent aujourd’hui outre-Manche, précise Le Soir. Pour l’ancienne présidente de la Chambre des Lords, Frances D’Souza citée par The Guardian, la situation générale s’apparente au “chaos.Personne ne sait quoi faire” , résume-t-elle.

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