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Royaume-Uni : le retour remarqué de David Cameron comme ministre des Affaires étrangères

L’ancien Premier ministre a été nommé lundi 13 novembre à la tête de la diplomatie britannique. La presse européenne revient sur la nomination surprise de l’homme à l’origine du référendum sur le Brexit en 2016.

Le conservateur David Cameron a été Premier ministre de 2010 à 2016
Le conservateur David Cameron a été Premier ministre de 2010 à 2016 - Crédits : Simon Dawson / Flickr No 10 Downing Street

Devant Downing Street, le bal des grosses cylindrées accompagne la petite musique du remaniement” [Courrier international]. “Un enchaînement cohérent… jusqu’au pas de côté inattendu”, raconte le média. A l’antenne de Sky News, “silence : David Cameron vient de poser le pied sur le bitume. Eclats de rire. ‘Quoi ? s’exclame la journaliste […], alors là, je ne m’y attendais pas du tout’ “.

A la surprise générale, l’ancien chef du gouvernement britannique a été nommé hier ministre des Affaires étrangères par le Premier ministre Rishi Sunak. Il marque ainsi “un retour en politique aussi spectaculaire qu’inattendu pour celui qui avait déclenché le référendum sur le Brexit en 2016″ [Le Monde]. Au Royaume-Uni comme ailleurs en Europe, “personne n’avait vu venir son retour au premier plan”, poursuit le journal du soir.

Elections législatives

A 57 ans, David Cameron prend ainsi la tête de la diplomatie britannique à la suite de James Cleverly, choisi par Rishi Sunak pour devenir ministre de l’Intérieur. “Un changement de gouvernement semblait inéluctable avec le renvoi lundi de la très à droite Suella Braverman, dont les critiques formulées à l’encontre de la police la semaine dernière ont constitué la provocation de trop”, fait savoir France 24. Dans une tribune du quotidien Times, la ministre de l’Intérieur avait reproché à la police londonienne “d’autoriser la marche pro-palestinienne qui s’est tenue samedi” et l’avait accusée de “partialité”.

Signe d’un “recentrage du Parti conservateur” [Libération], le “retour improbable” de David Cameron est “une façon pour Rishi Sunak de se délester de la politique étrangère à un an des prochaines élections, tout en rassurant les électeurs modérés”, résume Courrier international. “Les législatives prévues l’année prochaine - ou au plus tard en janvier 2025 - approchent et son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes” [France 24].

Cette nomination permet au Premier ministre d’affirmer qu’il est en train de réunir la famille conservatrice”, estime ainsi la BBC. “Qu’il sorte de sa manche ce joker inattendu, au prestige fané et à la crédibilité en berne, témoigne surtout de l’état de désarroi dans lequel se trouvent les conservateurs britanniques”, tacle pour sa part La Libre.

Un héritage “discuté

Passant pour un conservateur modéré, il est bien connu sur la scène internationale, mais son héritage est pour le moins discuté”, souligne Le Monde. A commencer par le Brexit. Avant même le référendum de 2016, “les dirigeants de l’UE et les fonctionnaires de Bruxelles étaient irrités par les tentatives de M. Cameron de renégocier les relations du Royaume-Uni avec l’Union” [The Guardian]. “Les gens se souviennent de lui comme de l’homme qui a provoqué le Brexit pour sauver son propre gouvernement. Je pense qu’aux yeux des Européens, il est tellement discrédité que personne ne voudra traiter avec lui, ce qu’ils devront quand même faire évidemment”, confie une source européenne de haut rang au quotidien.

Sur d’autres dossiers de politique étrangère, “les commentateurs rappellent son rôle, aux côtés de Nicolas Sarkozy, lors de l’intervention en 2011 en Libye pour renverser le colonel Kadhafi”, note Le Point. “Cinq ans plus tard, un rapport parlementaire lui avait reproché son absence de vision stratégique, la guerre ayant permis la montée de l’Etat islamique dans un pays en ruines”, relève l’hebdomadaire. “Autre dossier qui inquiète : la Chine, pays avec lequel il avait promis une ‘ère dorée’ en 2015″ [Le Point]. “Depuis qu’il a quitté ses fonctions de Premier ministre, Lord Cameron a été impliqué dans un certain nombre d’entreprises liées au régime de Pékin”, rappelle en effet The Telegraph.

Israël et Gaza

Entre guerre en Ukraine et conflit au Moyen-Orient, David Cameron arrive dans un contexte international particulièrement tendu. Selon The Guardian, Rishi Sunak “espère que la principale contribution de [David] Cameron sera d’apporter un air de stabilité et d’autorité” à la politique étrangère du Royaume-Uni. Mais “il est à craindre que Lord Cameron, fort de ses six années d’expérience en tant que Premier ministre et de ses innombrables sommets mondiaux, contre une seule année pour Rishi Sunak”, soit tenté de “dominer la politique étrangère” et “de prodiguer des conseils très généraux à son patron”, met en garde le journal.

The Scotsman revient plus longuement sur les défis qui attendent le chef de la diplomatie britannique. “Les engagements les plus pressants du nouveau ministre des Affaires étrangères se situent au Moyen-Orient, où il doit faire appel à toute son expérience diplomatique pour aider à désamorcer la situation à Gaza”. “M. Cameron n’a pas eu à faire face aux tensions actuelles pendant son mandat de Premier ministre et, bien qu’il se soit exprimé avec force par le passé pour condamner les colonies ‘illégales’ dans la région, il s’est également décrit comme un ‘ami solide d’Israël’ “, rapporte le quotidien écossais. “Mais un ami plus critique que son prédécesseur”, à croire The Guardian. En 2010, il avait tout de même provoqué “la colère d’Israël après avoir déclaré que le blocus avait transformé Gaza en ‘camp de prisonniers’ “, rappelle le Financial Times.

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