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La Chine en ligne de mire, l’Union européenne veut renforcer sa sécurité économique

La Commission européenne a dévoilé mardi 20 juin les grandes lignes de son plan d’action destiné à mieux filtrer les investissements étrangers et à protéger les technologies sensibles. Si elles ne sont pas explicitement mentionnées, la Chine et son expansion commerciale sont pourtant dans tous les esprits.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé que l'UE devait "faire preuve de lucidité", notamment face à l'expansion économique de la Chine
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé que l’UE devait “faire preuve de lucidité”, notamment face au développement économique de la Chine - Crédits : Dati Bendo / Commission européenne

Le sujet est politiquement explosif”, commence Le Monde. La Commission européenne a présenté mardi 20 juin des orientations pour “protéger les technologies développées dans l’UE” et “éviter aux Etats membres de se retrouver piégés dans des dépendances vis-à-vis de pays tiers”, résume Le Figaro.

Après des décennies de libéralisme commercial, l’UE souhaite renforcer ses défenses dans un contexte international beaucoup plus instable”, commente le quotidien italien Il Sole 24 Ore. “Surveillance des technologies critiques, contrôle des exportations, filtrage des investissements sortants : tels sont les principaux axes de la nouvelle stratégie de sécurité économique” dévoilée par l’exécutif européen [Les Echos].

Signe de “l’importance et de la sensibilité du sujet, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et pas moins de trois de ses vice-présidents ont pris part à la présentation de cette stratégie destinée à pallier les faiblesses de l’Europe” [Le Figaro]. “Celle-ci ne vise certes pas explicitement la Chine. Le pays n’est même pas mentionné dans le document de 14 pages”, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour autant, la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager “est sortie du rang et a admis qu’à part la Chine et peut-être la Russie, il n’y avait guère d’autres destinataires possibles”, remarque le journal allemand.

Quatre fragilités

Comme le fait savoir L’Echo, la Commission européenne cherche à réduire plusieurs types de “fragilités”. D’abord, “le risque lié à des chaînes d’approvisionnement trop fragiles, par exemple parce que trop dépendantes d’un seul Etat fournisseur”. Ensuite, celui qui pèse sur les infrastructures critiques, à l’image des câbles sous-marins ou des réseaux d’énergie.

Le journal belge cite également les fuites technologiques, “parfois opérées par des pratiques malveillantes, qui peuvent poser des problèmes de sécurité lorsqu’il s’agit de technologies à usage double”, civil et militaire. “La crainte est de voir le savoir-faire de l’UE transféré vers un pays peu scrupuleux sur le plan économique”, complète le quotidien italien Il Sole 24 Ore.

Globalement, la Commission veut mieux contrôler les investissements, qu’ils soient entrants, comme le rachat d’entreprises européennes par des entreprises étrangères, ou sortants”, notent Les Echos. Le journal rapporte aussi que l’exécutif européen veut “un renforcement du contrôle des exportations, comme la vente d’armes à des pays hostiles”.

Une grande partie de ces mesures ne sont pas nouvelles et se reflètent dans les propositions de la Commission de ces derniers mois” [Frankfurter Allgemeine Zeitung]. Le Monde rappelle que “les Européens ne sont pas restés les bras croisés” face aux crises qui se sont succédé. Plusieurs défenses commerciales ont déjà été instaurées, comme un règlement pour promouvoir la réciprocité dans l’accès aux marchés publics.

En matière de sécurité économique, “la Commission mise avant tout sur le réservoir d’instruments existants, mais insiste sur une utilisation plus intensive” [Frankfurter Allgemeine Zeitung]. “C’est le cas de la législation pour contrôler les investissements étrangers, que seuls 21 Etats membres ont adoptée” [Le Monde]. “Ou des recommandations de la Commission en matière de 5G, qui n’ont vu que dix gouvernements restreindre à Huawei ou ZTE l’accès à leurs infrastructures”, cite encore le quotidien.

Ne pas heurter la Chine

Ces efforts […] comportent cependant un risque intrinsèque”, prévient L’Echo dans un éditorial. Ils pourraient bien “crisper les partenaires économiques qu’ils ciblent, en l’occurrence la Chine, et […] alimenter une escalade de mesures de rétorsion que personne ne souhaite”, ajoute le média. Une interrogation qui se retrouve du côté des pouvoirs publics. Selon le journal espagnol El Confidencial, la Commission sait “que nombre de ces idées vont heurter un certain nombre d’Etats membres qui craignent que l’UE n’entre dans une dynamique protectionniste”.

Les Européens cherchent un équilibre géopolitique difficile”, analyse pour sa part Le Monde. “D’un côté, ils subissent une forte pression de leur allié américain, qui a fait de Pékin son ennemi numéro un et attend d’eux qu’ils s’alignent”, poursuit le journal du soir. De l’autre, ils veulent éviter toute rupture avec le pays. “De nombreux Etats membres, dont l’Allemagne et la France, hésitent à suivre de trop près la ligne américaine, car ils défendent leurs liens commerciaux et d’affaires étroits avec la Chine, la deuxième plus grande économie du monde”, relève ainsi le Financial Times.

Les orientations présentées par la Commission feront l’objet d’une discussion des chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet européen des 29 et 30 juin. “L’Union doit réduire ses vulnérabilités sans cesser de rester économiquement ouverte, y compris à son rival et partenaire chinois, sans lequel l’indispensable co-construction d’un ordre mondial stable et décarboné est vouée à l’échec”, conclut L’Echo dans son éditorial.

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    VIEVILLE ALAIN

    Je pense que trop de lenteur pour les pays sur la liste d’attende ou en somme nous pour l’armés Européenne ‚car j’ai le doute suite a la participation de l’Europe aux aides pour L’UKAINE sur le plan International la RUSSIE brille et se permet de faire des jeux de mots sur L’Europe MR Poutine vous fais passez des beaux parleurs pour le reste du Monde a qui il ne faut pas trop compté et que LUI vous fais peur de même la CHINE vous roules dans la farines avec la Route de la SOIE ‚Moi je suis méfiant de cette idée qui va permettre a la CHINE de faire main basse sur l’économie Européenne Ce qu’il nous manques des Hommes ou Femmes du genre Sir Winston Churchill et un Certain Charles De gaulle ‚pour terminé je pense a 2024 et les Français sois présent pour l’élection de L’Europe car notre présent est d’assumé L’AVENIR DE TOUS ,