“La Grèce et la France signent un accord naval de 2,9 milliards d’euros”, titre le journal grec I Kathimeriní. Les deux pays ont en effet scellé mardi 28 septembre “un accord pour l’acquisition de trois frégates de défense et d’intervention (FDI) pour la marine hellénique”, poursuit le quotidien.
Le contrat complète une série d’achats militaires effectués par Athènes auprès de Paris. Courant septembre, le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis “avait annoncé l’achat surprise de six chasseurs français Rafale, en plus d’un précédent contrat à 2,5 milliards d’euros, signé en janvier, pour douze Rafale d’occasion et six neufs”, indique RFI.
Un “témoignage de confiance”
Concernant les nouvelles acquisitions grecques, “il s’agit de frégates nouvelle génération, fortement numérisées, cyberprotégées, pouvant embarquer un hélicoptère et un drone aérien”, fait savoir Euronews. Baptisées Belharra à l’export, elles “seront construites en France par Naval Group à Lorient (Morbihan), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026″ [France info]. “L’accord porte également sur une quatrième frégate en option”, précise le média. Plus largement, les deux pays ont signé un partenariat stratégique pour la coopération en matière de défense et de sécurité.
Cette vente intervient après que l’Australie a provoqué “la colère de Paris en renonçant à une méga-commande de 55 milliards d’euros, préférant se tourner vers les États-Unis et le Royaume-Uni”, rappelle Euronews.
Le nouveau contrat en question est un “témoignage de confiance et de démonstration de la qualité de l’offre française”, s’est félicité le président Emmanuel Macron à l’occasion d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement grec [Le Monde]. Ce dernier a pour sa part “souligné que cet accord répondait ‘aux besoins’ de la Grèce”, cite I Kathimeriní.
Des tensions croissantes entre la Grèce et la Turquie
Les propos du dirigeant grec font notamment référence aux frictions en Méditerranée orientale. Ce partenariat entre Paris et Athènes s’est en effet concrétisé dans un contexte de tensions avec la Turquie voisine. “Menacée dans ses eaux territoriales par son voisin turc, la Grèce a décidé l’an dernier de moderniser fortement son armée et de recruter 15 000 soldats supplémentaires, en profitant des marges de manœuvre budgétaires ouvertes par le plan de relance européen”, expliquent ainsi Les Echos. En septembre 2020, “la France avait été très présente aux côtés de la Grèce, avec l’envoi d’un bâtiment de la marine nationale” [Le Monde] alors que la marine turque conduisait des manœuvres militaires au large de Chypre, une zone riche en hydrocarbures.
La presse grecque s’intéresse d’ailleurs à l’autre volet de l’accord entre les deux Etats membres. Le service audiovisuel public ERT souligne ainsi “l’importance de l’article 2″, qui contient “une clause d’assistance mutuelle des deux pays au cas où le territoire de l’un d’entre eux serait menacé” [Les Echos]. Ces dispositions ne sont officiellement dirigées contre personne, mais à la question de savoir si ce partenariat ne risquait pas de souffler sur les braises dans la région, le président français a répondu qu’il n’avait pas “le sentiment qu’à l’été 2020, ce soit la Grèce qui se soit montrée belliqueuse en Méditerranée orientale” [I Kathimeriní].
Autonomie stratégique européenne
Le contrat a “des allures de revanche”, selon France inter. Pour le chroniqueur international de France 24 Bruno Daroux, “Emmanuel Macron veut faire de cette crise sur les sous-marins australiens une opportunité pour renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe”.
Un projet auquel adhère Athènes. “La demande d’autonomie stratégique européenne est absolument essentielle”, a ainsi estimé Kyriákos Mitsotákis au micro de la radio-télévision publique ERT [Le Monde]. “L’Europe doit devenir capable d’agir de façon autonome”, a-t-il ajouté.
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