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Crise ukrainienne : vers une désescalade ?

Alors que les services secrets américains envisageaient une offensive russe le mercredi 16 février, Moscou a annoncé ce mardi 15 février le début d’un retrait de ses militaires aux frontières.

Le président russe Vladimir Poutine reçoit aujourd’hui le chancelier allemand Olaf Scholz pour tenter de trouver une issue à la crise ukrainienne - Crédits : Kremlin / WikiCommons

Lors d’une réunion retransmise à la télévision lundi 14 février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov déclarait qu’il y avait “toujours des chances” de parvenir à un accord avec les Occidentaux sur la crise ukrainienne, que les “possibilités [étaient] loin d’être épuisées” et proposait même de “prolonger et d’élargir” le dialogue [Les Echos]. Face à lui, le président russe Vladimir Poutine “s’est contenté d’une réponse laconique”, relève Le Monde.

Si Moscou continue de “souffle[r] le chaud et le froid”, les “signes d’apaisement” semblent toutefois se confirmer ce matin avec “la fin de certains exercices militaires destinés à impressionner Kiev”, rapporte le quotidien 20 Minutes. “Les unités des districts militaires du sud et de l’ouest, qui ont terminé leurs tâches, ont déjà commencé à embarquer sur les transports ferroviaires et routiers et commenceront à se déplacer vers leurs garnisons militaires aujourd’hui”, a déclaré Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, cité par le Financial Times.

Une annonce qui conduit à un “léger soulagement du gouvernement ukrainien”, relaie France info. “Ensemble avec nos partenaires, nous avons réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie”, s’est ainsi félicité le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, cité par le média. Ce “retrait de militaires à la frontière” représente le “premier signe d’un recul dans la crise”, poursuit l’article, rejoignant ainsi le Financial Times qui parle de “désescalade”.

“Processus habituel”

Pour autant, le Kremlin souligne avoir “toujours dit qu’après l’achèvement des exercices […] les troupes retourneront dans leurs garnisons d’origine. C’est ce qui se passe là, c’est le processus habituel”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par France info.

Et tandis que les intentions du président russe restent “indéchiffrables pour les capitales occidentales” [Le Monde], celles-ci semblent toujours sur leurs gardes. Vendredi dernier, un “briefing des services de renseignement américains faisait spécifiquement référence à mercredi prochain, le 16 février, comme date de début de l’invasion terrestre”, relève Politico. Les Etats-Unis, qui hier encore alertaient “sur de nouveaux déploiements de troupes à la frontière ukrainienne et un ‘soutien tacite’ de la Chine à la Russie” [Sud Ouest] ont accusé, aujourd’hui en fin de matinée, “Moscou d’avoir encore renforcé son dispositif militaire aux frontières de l’Ukraine” [20 Minutes].

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a accusé la Russie de “mener la guerre” contre l’Ukraine “sur tous les fronts” [Le Monde], a décrété que mercredi serait “une journée de l’unité” et incité la population “à accrocher le drapeau national bleu et jaune ce jour-là”. Une unité mise à mal par les députés russes, qui ont demandé aujourd’hui de “reconnaître l’indépendance des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk”, situés à l’est de l’Ukraine [France info].

Réactions européennes

Le chancelier allemand Olaf Scholz, qui était hier à Kiev, s’entretient actuellement avec Vladimir Poutine à Moscou. Sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a au préalable exhorté ce matin la Russie à “retirer ses troupes” de la frontière, alertant sur une situation qui pouvait “dégénérer à tout moment” et sur “la responsabilité d’une désescalade [située] clairement du côté de la Russie” [Le Parisien].

La veille, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait appelé Vladimir Poutine à reculer du “précipice” [20 Minutes]. Tandis que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déclaré que “tous les éléments sont en place pour que la Russie lance une offensive forte et rapide en Ukraine”, ajoutant toutefois que “rien n’indiquait que […] Vladimir Poutine ait pris une telle décision” [Les Echos].  

En tout état de cause, les pays occidentaux affichent un “front uni face à Moscou, alliant dialogue et détermination”, résument Les Echos. L’Allemagne “a annoncé le déblocage de 150 millions d’euros de crédits supplémentaires” au pays [Les Echos], tandis que “le Canada va envoyer des armes à l’Ukraine et lui accorder un nouveau prêt de 500 millions de dollars canadiens” [Le Parisien]. L’Union européenne, elle, se tient prête à imposer des sanctions en cas d’invasion, et le Parlement européen vient de “valider un nouveau soutien financier de l’UE à l’Ukraine” d’un montant de 1,2 milliard d’euros [France info].

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