Alors que les prix de l’électricité atteignent des niveaux record, la présidente de la Commission européenne a proposé ce mercredi 5 mesures destinées à réduire les conséquences de cette inflation sur les Européens, tout en assurant la sécurité énergétique de l’UE. Elle prévoit un objectif de réduction de la consommation d’électricité lors des pics de demande, un plafonnement du prix d’achat du gaz importé de Russie, un plafond aux revenus des sociétés produisant une électricité moins chère, une contribution des entreprises des énergies fossiles qui réalisent des “superprofits” ainsi qu’une aide aux fournisseurs qui manquent de liquidités sur le marché.
Réduction de la consommation d’électricité et plafonnement du prix du gaz russe
Ursula von der Leyen souhaite d’abord instaurer un objectif contraignant de réduction de la consommation d’électricité aux heures de pointe afin d’éviter les pics de demande. Lors de ces derniers, les centrales à gaz et charbon sont particulièrement sollicitées pour répondre à la demande, dans un contexte où une partie des centrales nucléaires françaises subissent actuellement des opérations de maintenance et que la sécheresse a réduit les capacités en hydroélectricité.
La présidente de la Commission a également proposé un plafonnement sur le prix du gaz russe importé dans l’UE. “Nous sommes confrontés à une situation extraordinaire, car la Russie est un fournisseur peu fiable et manipule nos marchés de l’énergie”, a estimé la dirigeante, faisant notamment référence à l’arrêt des livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 par la société Gazprom.
L’objectif est aussi de réduire les revenus de la Russie, afin de l’empêcher de poursuivre sa guerre en Ukraine. Le pays aurait engrangé 85,1 milliards d’euros grâce à ses exportations d’énergies fossiles vers l’Union européenne depuis le 24 février. Peu de temps avant l’intervention d’Ursula von der Leyen, Vladimir Poutine avait fait savoir que “la Russie ne livrerait plus ni pétrole ni gaz si les prix étaient plafonnés”.
Plafonner les revenus des producteurs
Troisième proposition d’Ursula von der Leyen : un plafond de revenus pour les sociétés qui produisent une électricité peu coûteuse, comme le secteur des énergies renouvelables. Avec le fonctionnement actuel du marché européen, le prix de l’électricité est aligné sur les coûts de la dernière source d’énergie utilisée pour en produire (souvent le gaz, dont le prix a explosé). L’idée est donc de capter les recettes des entreprises dont les coûts de production sont faibles (renouvelables, nucléaire…) pour réaffecter ces revenus aux foyers et entreprises vulnérables.
La Commission européenne souhaite également mettre en place une “contribution de solidarité” des entreprises de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon…), qui connaissent des profits “massifs” et “inattendus”, selon les mots d’Ursula von der Leyen. En plus d’un soutien aux consommateurs finaux, les Etats membres seront incités à investir dans des énergies bas-carbone grâce à ces revenus supplémentaires.
L’exécutif européen compte enfin assurer aux Etats la possibilité d’aider les opérateurs en difficulté sur le marché à terme.
L’ensemble de ces mesures, déjà discutées au sein des Etats membres, seront débattues lors de la réunion des ministres européens de l’Energie vendredi 9 septembre.