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A Chypre, la troïka arrive, un ministre s’en va

Est-ce une conséquence indirecte de l’ouverture d’une enquête sur les responsables de la crise à Chypre ? Il faut espérer que non. Mardi, le ministre des Finances chypriote, Michalis Sarris, a démissionné de son poste, afin dit-il, de “faciliter le travail de la commission d’enquête sur la crise”. Craignant d’éventuels soupçons de conflit d’intérêts, l’ancien président de la banque Laïki, destinée à la faillite, a préféré se démettre de ses fonctions ministérielles. Haris Georgiades, ministre du Travail, l’a remplacé dès mercredi.Â

L’accalmie autour du plan de sauvetage chypriote, à propos duquel les grandes lignes d’un compromis ont été trouvées en fin de semaine dernière, a permis au gouvernement chypriote de lancer sereinement une commission d’enquête indépendante. Composée de trois juges, elle devra réaliser un travail d’investigation et désigner les responsables de la situation financière critique dans laquelle se trouve actuellement l’île de Chypre. Qu’ils soient dans le champ économique ou politique, les acteurs impliqués dans la crise pourraient subir de très lourdes peines, mais aussi de perdre une part de leur crédibilité.

La troïka présente son plan d’austérité au gouvernement Anastasiades

Michalis Sarris avait grandement contribué à l’obtention d’un accord entre les membres de l’Eurogroupe, la troïka européenne et le gouvernement chypriote. Représentant ce dernier lors des dernières réunions de crise des ministres des Finances de la zone euro, il ne verra pourtant pas la signature de l’accord définitif entre son gouvernement et ses bailleurs de fonds.

Si vous avez raté un épisode, ou si vous voulez revivre la crise chypriote depuis son déclenchement, consultez nos revues de presse et nos articles récents consacrés à cette actualité

Les négociateurs de l’UE, de la BCE et du FMI sont en effet présents à Chypre mercredi afin de finaliser l’adoption par le pays du plan d’austérité concocté par ses partenaires européens. Au menu : hausses de l’impôt sur les sociétés (10 à 12,5%) et de la TVA (17 à 19%), report de l’âge légal de départ à la retraite de 65 ans à 67,5 ans d’ici 2018, gel des pensions des fonctionnaires, suppression de 4 500 postes dans le secteur public… Les Chypriotes vont devoir se serrer durement la ceinture s’ils veulent atteindre les objectifs budgétaires assignés au pays. Les autorités de l’île de Chypre devront parvenir d’ici cinq ans à un excédent budgétaire équivalent à 4% de son produit intérieur brut.

En guise de maigre contrepartie, les avoirs supérieurs à 100 000 euros déposés à la banque Laïki, destinée à la faillite, ne seront finalement que peu ponctionnés. Contrairement à ce qui avait pu être envisagé ces derniers jours, plus du tiers de ces avoirs seront transformés en actions classiques, donnant droit à dividende, auprès de la Bank of Cyprus, tandis que les montants restants sont gelés jusqu’à nouvel ordre. En somme, les déposants gagnent un pouvoir actionnarial de décision au sein de la première banque du pays, tandis que le reste de leurs économies leur sera probablement restitué dans les prochains mois.

En échange de ses sacrifices, le pays pourra obtenir le plan d’aide de 10 milliards d’euros promis par l’UE et le FMI, à un taux défiant toute concurrence de 2,5%. La troïka européenne semble avoir confiance dans les capacités de remboursement futur de prêts qu’elle accorde à l’île de Chypre. A suivre…

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