Le rendez-vous donné aux journalistes était l’occasion, pour le nouveau président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, de présenter les projets réalisés, en cours et à venir. Ancien ministre délégué aux Affaires étrangères et Secrétaire général pour la coopération franco-allemande, ce dernier a pris ses fonctions au sein de la Banque de l’Union européenne le 1er janvier 2012.
Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI chargé de la FEMIP, dresse le bilan de l’année 2011.
M. Hoyer a ainsi annoncé que la BEI mettrait 50 milliards d’euros à disposition de projets innovants en 2012. Après une période de forte croissance de ses investissements pendant les années 2000, la banque réduit sa voilure depuis l’année record 2009.
Ce sont donc 15% de prêts en moins qui seront octroyés par rapport à l’année passée, comme entre 2010 et 2011. Avec 10 milliards d’euros de remboursements des anciens financements levés sur les marchés, le budget de la BEI se porte donc en 2012 à 60 milliards d’euros.
La Banque n’en affiche pas moins une santé excellente. Après avoir été placée sous surveillance par les agences de notation, elle garde finalement son “triple A” et peut ainsi bénéficier des meilleurs taux d’intérêt sur les marchés. En 2011, elle a ainsi levé 76 milliards d’euros, à des taux comparables à la France. Plusieurs facteurs expliquent une telle confiance de la part des acteurs financiers : la qualité reconnue de son portefeuille de prêts, son expertise dans l’évaluation et le financement de projets, mais aussi son exceptionnel ratio investissements sur fonds propres, égal à 29,4% (pour un capital de 232,4 milliards d’euros). Ce dernier continue d’augmenter et garantit sa solvabilité, ainsi que sa compétitivité dans des pays particulièrement exigeants comme l’Allemagne.
Avec des prêts d’une valeur de 61 milliards d’euros en 2011 (dont 54 milliards au sein de l’Union européenne et 3,5 milliards dans les pays candidats à l’adhésion), la BEI contribue au financement de nombreux projets dans les domaines de la R&D, des énergies renouvelables ou encore des transports. De fait, l’appui financier aux petites et moyennes entreprises a été particulièrement important, avec 13 milliards d’euros accordés à 120 000 PME européennes créatrices d’emploi. La Banque reçoit par ailleurs de plus en plus de demandes de la part des collectivités locales, notamment en France où plus d’un tiers des prêts a été attribué à ces dernières.
Particulièrement sollicitée en temps de crise, l’institution l’est également par les dirigeants européens. Des négociations entre la Commission européenne et les Etats sont actuellement en cours, visant à créer des “obligations de projets” (“euro project bonds”). Ceux-ci consisteraient en une intervention conjointe de la BEI (qui bénéficie d’un “triple A”) et de la Commission (qui bénéficie d’un important capital : le budget de l’UE), dont l’important effet de levier permettrait de financer de plus grands projets d’infrastructures.
Philippe de Fontaine Vive dresse le bilan de l’action de la BEI en France
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