Lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, mardi 13 mars, les Européens ont eu une nouvelle occasion de démontrer leur unité vis-à-vis du Brexit. Invités à présenter l’état des négociations avec le Royaume-Uni, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Michel Barnier, négociateur en chef pour l’UE, ont reçu le soutien d’une large majorité des parlementaires européens.
“Préserver ce que nous sommes”
Comme l’a rappelé Michel Barnier dans l’hémicycle, la “responsabilité” des dirigeants européens “est de préserver ce que nous sommes, notre Union, nos valeurs, notre identité” . Applaudi par les eurodéputés, l’ancien ministre français a tenu à rappeler que “rien de tout cela n’est négociable” . Une manière de réaffirmer la constance de l’UE dans les négociations et sa détermination à ne pas mettre en péril les acquis de la construction européenne avec le départ du Royaume-Uni.
Et ce d’autant plus que le gouvernement britannique de Theresa May entend ne pas rester dans le marché unique ni même dans l’union douanière. Un choix résumé par l’expression “hard Brexit” et qui comporte des conséquences économiques - une baisse du PIB britannique de l’ordre de 5% d’ici 2030 est évoquée par une étude du gouvernement britannique qui a fuité dans la presse - et territoriales, car il signifierait la réapparition d’une frontière physique entre les deux Irlande.
Accord d’association
Dans ce contexte, les eurodéputés ont adopté, mercredi 14 mars, une position commune visant à proposer au gouvernement britannique un accord d’association, comme l’UE en a signés avec de nombreux pays comme la Turquie ou encore l’Ukraine. Celui-ci pourrait comporter quatre piliers : l’économie et le commerce, la sécurité intérieure, la diplomatie et des coopérations thématiques comme pour le programme Erasmus.
Cette issue, qui réduirait donc fortement les liens entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, serait une “catastrophe” selon Richard Corbett, eurodéputé britannique membre du Parti travailliste, qui a répondu aux questions de Toute l’Europe. A cet égard, le Labour a récemment clarifié sa position sur la nature que devrait prendre le Brexit, Jeremy Corbyn, chef du parti, ayant officiellement annoncé vouloir rester au sein de l’union douanière.