Pas de sanctions pour les Etats membres
Trois pays étaient particulièrement concernés par le risque de sanctions budgétaires de la part de Bruxelles : l’Espagne, le Portugal et l’Italie. “L’an passé, Madrid a enregistré un déficit public de 5,1 % du PIB, bien au-dessus des 4,2 % attendus par Bruxelles. Et Lisbonne a affiché 4,4 % de déficit, au lieu des 2,7 % prévus. Théoriquement, les deux capitales encouraient des amendes pouvant aller jusqu’à 0,2 % de leur PIB” , explique Le Monde.
L’Italie a, quant à elle, “envoyé un projet de budget avec un déficit public à 2,3 % du PIB italien alors que la recommandation de Bruxelles était de 1,8 % du PIB pour 2017. Mais les arguments du Premier ministre - l’Italie a fait face à des tremblements de terre destructeurs et va accueillir encore plus de 150 000 migrants cette année - ont porté” , rapporte le quotidien. “Un argument accepté par la Commission mais qui ne suffit pas à expliquer ce dérapage” , estime le média européen Euronews.
La Commission européenne a néanmoins pointé “un risque de non-conformité” avec les règles européennes pour ces trois pays, de même que pour la Belgique, la Finlande, la Slovénie, Chypre et la Lituanie, les enjoignant à poursuivre leurs efforts en matière budgétaire [Le Figaro avec l’AFP].
Au sujet de la France, le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici “a une nouvelle fois appelé à ne pas laisser filer les déficits publics en 2018. ‘Je ne voudrais pas qu’on balaye les efforts fournis par les Français’, a-t-il déclaré, appelant ‘les candidats à l’élection présidentielle’ à prendre ‘leurs responsabilités’ ” , rapporte L’Express.
Un assouplissement des règles budgétaires pour relancer la croissance
“[La Commission européenne] a-t-elle vraiment le choix dans le contexte politique ‘post-Trump’, et alors que se profilent une série de scrutins à très haut risque en Europe ?” , s’interroge Le Monde, soulignant le fait que l’Union européenne entend ne pas favoriser davantage la montée des populismes dans le contexte du Brexit et de l’élection de Donald Trump.
“La décision de Bruxelles de créer la marge de manœuvre de 0,5% [en cas de dépenses exceptionnelles] apparaît comme un compromis” face à une Allemagne qui soutient sa vision stricte en termes de rigueur budgétaire, analyse le quotidien suisse Le Temps. “Le ministre des Finances, Pier Carlo Padoan, s’est […] félicité sur la RAI de voir l’Europe abandonner ‘à moitié l’austérité’. ‘On demande aux pays qui ont des marges budgétaires qu’ils en fassent usage et c’est une grande victoire de l’Europe, que l’Italie revendique’, a-t-il dit” , rapporte L’Express avec l’AFP.
“Notre rôle est de renforcer la reprise économique” , a déclaré Valdis Dombrovkis, le vice-président de la Commission européenne, cité par Les Echos. Une reprise trop “fragile” à l’heure actuelle pour contenir le chômage et la pauvreté à un niveau plus tenable, considère-t-il. “Une urgence, et même un devoir ‘face à la montée des populismes’, abonde Pierre Moscovici” , que le quotidien économique cite également.