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Elections législatives au Danemark : vers un gouvernement large après la victoire de la gauche ?

Le bloc de gauche mené par la Première ministre sortante Mette Frederiksen a remporté mardi 1er novembre les élections législatives organisées au Danemark. Sa courte majorité pourrait l’obliger à chercher des alliances pour gouverner.

Le parti de la Première ministre sortante Mette Frederiksen (ici au Conseil européen d'octobre 2022) a réalisé son meilleur score depuis 2001
Le parti de la Première ministre sortante Mette Frederiksen (ici au Conseil européen d’octobre 2022) a réalisé son meilleur score depuis 2001 - Crédits : Conseil européen

La Première ministre Mette Frederiksen a réussi ce qui semblait impossible il y a peu de temps encore”, juge le Jyllands-Posten. “Non seulement le Bloc rouge a regagné la majorité du Folketing”, le Parlement danois, mais “les sociaux-démocrates ont également gagné deux sièges et [y] restent le plus grand parti”, poursuit le quotidien.

Les Danois étaient appelés aux urnes mardi 1er novembre lors d’un scrutin anticipé provoqué par la défection d’un parti soutien du gouvernement. Le parti social-démocrate de la Première ministre sortante Mette Frederiksen a remporté le scrutin avec un score “confortable” de 27,6 % des voix, rapporte le journal espagnol El Mundo. “La coalition de cinq partis de gauche a obtenu 87 sièges, auxquels doivent s’ajouter deux sièges du Groenland et un des îles Féroé formant une majorité de 90 sièges”, précisent Les Echos.

Je suis incroyablement heureuse et fière”, a déclaré Mme Frederiksen mardi soir, cite Politico. Le quotidien danois Politiken estime que “sur le plan personnel, l’élection a été un véritable triomphe pour Mette Frederiksen”. “Les sociaux-démocrates ont connu leur meilleure élection en deux décennies, et [elle] a permis d’assurer l’essentiel de la courte majorité que les électeurs ont accordée au Bloc rouge”, explique le journal.

Un scrutin marqué par l’inflation

Le résultat était loin d’être acquis, la cheffe de gouvernement étant fragilisée politiquement lors du vote. “Le scrutin anticipé a été provoqué par la ‘crise des visons’ “, indique Le Monde : “un parti, soutien du gouvernement, avait menacé de le faire tomber s’il ne convoquait pas des élections pour s’assurer de la confiance des électeurs après la décision, déclarée a posteriori illégale, d’abattre l’immense cheptel de visons du pays pour lutter contre le coronavirus”. Le Corriere della Sera rappelle aussi les critiques dont a fait l’objet la dirigeante après “les attaques contre les pipelines sous-marins Nord Stream [qui] ont eu lieu en partie dans la zone économique exclusive du Danemark en mer Baltique”.

Les questions de politique intérieure ont largement dominé la campagne, “qu’il s’agisse des réductions d’impôts, de la nécessité d’embaucher davantage d’infirmières ou du soutien financier à apporter aux Danois dans un contexte d’inflation et de flambée des prix de l’énergie en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie”, relate Politico. Le thème de l’immigration a quant à lui été relayé au second plan. En effet, “il existe [au Danemark] depuis une vingtaine d’années un accord entre tous les partis sur une politique d’immigration restrictive”, note l’hebdomadaire allemand Die Zeit.

Au sein de l’extrême droite, bénéficiant d’une “influence importante sur la politique danoise” depuis la fin des années 1990 [Le Monde], “l’élection a aussi été marquée par un chamboule-tout” parmi les trois partis rivaux, constate le quotidien. Le Parti populaire danois (DF), “qui caracolait au-dessus de 20 % il y a quelques années encore, chute autour de 2,5 % à 2,9 %”. “C’est un nouveau parti fondé par l’ancienne ministre de l’Immigration, Inger Støjberg, les Démocrates du Danemark, qui raflerait la mise avec 9,4 % et 17 députés”, fait savoir Le Monde.

Gouvernement large ?

La principale autre percée est venue du parti des Modérés, fondé il y a seulement quatre mois par l’ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen. Cependant, bien que son parti ait “fait irruption au Parlement avec 16 sièges, il n’a pas réussi à obtenir le rôle clé de faiseur de roi entre les blocs qu’il espérait”, relate le Jyllands-Posten.

Malgré la majorité obtenue par la gauche, “la route vers un nouveau gouvernement sera longue et cahoteuse”, prévient Politiken. “Pour obtenir une majorité au Parlement danois à Copenhague, 90 des 179 sièges sont nécessaires”, détaille Die Zeit. Dès lors, pour favoriser un exécutif stable, Mette Frederiksen pourrait “explorer les possibilités d’un gouvernement large, rare au Danemark, dépassant le centre politique”, continue le média allemand.

Contrairement aux trois dernières années, [les sociaux-démocrates] ne comptent plus former un gouvernement minoritaire” et “multiplient les appels du pied aussi bien au sein de leur bloc qu’au centre et à droite” [France info]. Pour le quotidien britannique The Guardian, Mette Frederiksen “pourrait entamer des négociations avec le précédent Premier ministre, Lars Løkke Rasmussen, et son nouveau parti non aligné, les Modérés, qui a également fait campagne pour une coalition de partis traditionnels”.

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