Boris Johnson, prêt à prendre les commandes
“Boris Johnson, grand favori pour Downing Street” , titre France24. Après la démission de la Première ministre Theresa May le 7 juin, “neuf hommes et deux femmes” ont manifesté leur intérêt pour diriger le Parti conservateur et la remplacer d’ici à la fin du mois de juillet, informe la RTBF (Belgique). Le parti Tory étant toujours majoritaire au Parlement, son futur président deviendra automatiquement le nouveau chef du gouvernement britannique. Parmi les compétiteurs, le conservateur pro-Brexit Boris Johnson semble bien avoir ses chances d’occuper ce poste. Mais “l’homme à la tignasse blonde ébouriffée […] devra encore convaincre les membres de son parti” , tempèrent Les Echos.
Pour ce faire, l’ancien maire de Londres, qui “prédit au Royaume-Uni un avenir glorieux hors de l’UE” [France24], “doit se présenter comme le seul capable de tordre le bras de l’UE pour l’obliger à renégocier [l’accord de sortie], même si les dirigeants européens ont toujours refusé cette option” , analyse Le Parisien. Dès lors, pour “réussir là où Theresa May a échoué” [L’Express avec AFP], à savoir mettre en œuvre le Brexit, tous les moyens seront-ils permis ?
Ultimes provocations
“Boris Johnson semble prêt à engager un bras de fer avec l’Union européenne” , constate BFMTV. Selon Franceinfo, il serait décidé à quitter l’UE “avec ou sans accord” le 31 octobre. Dans les colonnes du Sunday Times, reprises par Le Parisien, l’ancien ministre des Affaires étrangères va jusqu’à menacer “de ne pas payer la facture du Brexit s’il devient Premier ministre, tant que l’Union européenne (UE) n’acceptera pas de meilleures conditions de sortie pour son pays” . Le député rejette notamment le filet de sécurité (“backstop”) visant à préserver une frontière ouverte entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord : une solution censée être provisoire “mais que les eurosceptiques britanniques considèrent comme une manœuvre pour obliger le Royaume-Uni à continuer à suivre les règles de l’UE après le Brexit” [Franceinfo].
“Nos amis et partenaires doivent comprendre que l’argent sera conservé jusqu’à ce que nous ayons plus de clarté sur la voie à prendre” , a donc prévenu Boris Johnson [Le Parisien]. Cette “facture” recouvre notamment la participation britannique à certains programmes européens, sur lesquels le Royaume-Uni s’est engagé en tant qu’Etat membre de l’UE dans le cadre du budget 2014-2020. Une somme de l’ordre de “40 à 45 milliards d’euros environ” selon le gouvernement britannique [BFMTV].
La prise de position de Boris Johnson, qui est allé jusqu’à s’engager “à réduire l’impôt sur le revenu des personnes gagnant plus de 50 000 £ par an” (soit 56 000 euros) [BBC] grâce à l’argent “mis de côté” en cas de Brexit sans deal, “risque de lui attirer les foudres des dirigeants de l’UE” , prévient donc la RTBF. Visiblement agacé par de tels propos, l’entourage du président Emmanuel Macron a mis en garde l’ultraconservateur dès dimanche : “Ne pas honorer ses obligations de paiement, c’est un non-respect d’engagement international équivalent à un défaut sur sa dette souveraine, avec les conséquences que l’on connaît”, rapporte la RTBF.
Jeremy Hunt, un concurrent à l’approche plus flexible
Face à l’attitude provocatrice de Boris Johnson, deux de ses principaux rivaux conservateurs pour le poste de Premier ministre, le ministre de l’Environnement Michael Gove et celui des Affaires étrangères Jeremy Hunt, mettent en avant leur “sérieux” .
S’appuyant sur une conversation avec Angela Merkel en marge des commémorations du Débarquement en Normandie, Jeremy Hunt “s’est dit convaincu dimanche [9 juin] qu’une renégociation était possible pour éviter un Brexit sans accord” , relate notamment L’Express (avec AFP). “Je suis absolument sûr que si nous adoptions la bonne approche sur ce sujet, les Européens seraient prêts à négocier” , a-t-il ajouté, cité par le média.
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