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[Revue de presse] En Europe, les paysages politiques se recomposent après les européennes

Dans plusieurs Etats membres, les élections européennes ont réservé bien des surprises aux partis “traditionnels”, jusque-là majoritaires dans le paysage politique. Des leçons commencent à être tirées à travers l’Europe, aussi bien en France, qu’en Allemagne et en Grèce, où les Républicains, la grande coalition CDU/SPD ou encore Syriza sont en difficulté.

Laurent Wauquiez et Andrea Nahles, tous deux démissionnaires de la tête de leurs partis respectifs (LR et SPD)
Laurent Wauquiez et Andrea Nahles, tous deux démissionnaires de la tête de leurs partis respectifs (LR et SPD) - Crédits : PPE / FlickR PPE CC BY 2.0 | mediaguyberlin / Pixabay

France : effondrement des Républicains

Les élections européennes de mai ont modifié les rapports de force politiques dans de nombreux Etats membres. A commencer par la France, où le Parti socialiste (PS) et les Républicains (LR), représentants de la droite et de la gauche traditionnelles, ont enregistré un fort recul. France Info qualifie ainsi le score des Républicains, qui ont récolté 8,48 % des voix, de “débâcle historique” .

Dimanche 2 juin sur TFI, Laurent Wauquiez, chef de file du parti depuis décembre 2017, a ainsi annoncé sa démission, relate France Info. Une “décision brutale” pour Le Parisien, qui explique que seule une poignée de proches étaient dans la confidence. “La direction du parti n’a pas été prévenue” , détaille par exemple le journal. S’ouvre donc maintenant l’heure des spéculations afin de déterminer qui va succéder à l’ancien ministre. Pour l’instant, “c’est le vice-président délégué, Jean Leonetti, qui assure l’intérim en attendant qu’un successeur soit trouvé. Celui-ci aura notamment pour mission de préparer les municipales de 2020″ , explique LCI, qui avance les noms de Gérard Larcher, Valérie Pécresse ou encore Xavier Bertrand pour prendre la tête du parti.

Quoi qu’il en soit, les élections européennes ont créé un trou d’air à droite, que plusieurs formations pourraient être tentées de combler. “Alors que les appels d’élus LR se sont multipliés, cette semaine, pour un rapprochement idéologique - quand ce n’est pas politique - de leur formation avec La République en Marche, [Marion Maréchal Le Pen] a voulu tracer l’exact chemin opposé” , note par exemple Le Figaro. “En retrait de la vie politique depuis deux ans” , l’ancienne députée Front national du Vaucluse a ainsi appelé de ses vœux la construction d’une alternative politique au parti présidentiel “au-delà du Rassemblement national” .

Une nouvelle gauche écologiste ?

A gauche aussi, le paysage politique se recompose, après le faible score de l’alliance PS-Place Publique-Nouvelle Donne qui n’a obtenu que 6,19 % des suffrages et la performance surprise d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), avec 13,47 % des voix. Au sein d’EELV, on considère désormais les écologistes comme la première force politique de gauche, explique David Cormand, le secrétaire général du parti : “Désormais, c’est à nous de dessiner un nouveau paysage politique. Après l’effondrement des deux piliers qu’étaient le bloc de droite et le bloc social-démocrate, nous travaillons à faire émerger une alternative à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen” , cite le journal Libération.

Même son de cloche chez David Belliard, que les militants ont choisi samedi comme candidat écologiste à la mairie de Paris. “Je veux qu’on arrive en tête, et qu’Anne Hidalgo et la gauche se réunissent autour des écologistes” , a-t-il confié à CNews.

Allemagne : la grande coalition au plus mal

En Allemagne aussi, c’est l’heure de tirer le bilan des européennes. Le pays est depuis 2013 gouverné par une grande coalition, composée du SPD (Parti social-démocrate, centre-gauche) et de la CDU-CSU, parti de droite chrétienne, rappelle la RTBF. Mais les deux formations ont plongé “à des plus bas historiques” et leur alliance pourrait ainsi prendre fin.

Le SPD vit une véritable “crise existentielle” , poursuit le média qui rappelle la défaite des sociaux-démocrates aux législatives en 2017, le faible score de 15 % obtenu aux européennes et la perte de leur bastion historique de Brême. C’est cet enchaînement qui a entraîné le “départ inattendu dimanche d’Andrea Nahles de la tête [du] parti” . “Je ne dispose plus du soutien nécessaire à l’exercice de mes fonctions” , a-t-elle écrit dans une lettre aux adhérents du SPD, rapporte Le Monde. “Aucune personnalité ne s’est imposée pour incarner une relève” , note par ailleurs le quotidien. Le parti est en effet tiraillé entre son aile droite et son aile gauche. Pour certains observateurs politiques comme de nombreux militants, il est temps que le SPD ait le “courage” de quitter la grande coalition et de devenir “plus radical” [Die Zeit].

En outre, “les chrétiens-démocrates sont eux aussi mal en point” analyse la RTBF. “Annegret Kramp-Karrenbauer [qui a succédé à Angela Merkel à la tête de la CDU] est ouvertement critiquée depuis les européennes” . Ainsi, si des élections législatives avaient lieu maintenant, les Verts devanceraient pour “la première fois” la CDU-CSU, tandis que le SPD et l’extrême droite seraient au coude à coude, selon un sondage de l’institut Forsa publié le 1er juin pour le site allemand RTL.

La Grèce, à droite toute

Quant à la Grèce, c’est une “vague bleue” qui l’a submergée dans la foulée des élections européennes, note Le Monde. “Victoire écrasante de la droite aux élections locales” , titre aussi Le Figaro ce lundi. En effet, le parti conservateur, Nouvelle Démocratie, est arrivé largement en tête des élections locales, juste après avoir remporté les européennes. Avec l’obtention de 11 régions sur 13 et certaines mairies emblématiques, comme Athènes, le parti devrait également s’imposer loin devant Syriza, le parti d’Alexis Tsipras, lors des législatives anticipées dans 5 semaines.

Toutefois, cette victoire de la droite inquiète “les commentateurs sur les réseaux sociaux” , selon Le Monde. Les visages sont familiers - plusieurs appartiennent à la même “dynastie” partie “à la reconquête du pouvoir” . Le leader de Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis est en effet le fils d’un ex-Premier ministre, figure de la droite grecque. Tandis que Kostas Bakoyannis, fraîchement élu à la mairie d’Athènes, n’est autre que son neveu et le fils de Dora Bakoyannis, “elle-même maire d’Athènes de 2003 à 2006 avant de devenir ministre des Affaires étrangères” [Le Monde].

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