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Espagne : Pedro Sanchez forme un gouvernement pro-européen

Jeudi 7 juin, Pedro Sanchez et son gouvernement, arrivés au pouvoir après la chute du conservateur Mariano Rajoy, prêtent serment devant le roi Felipe VI. Pedro Sanchez a choisi des ministres pro-européens et majoritairement féminins.

Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol.
Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol. Photo : profil Facebook officiel. 

Selon Politico, “le nouveau gouvernement de Sanchez est fermement de centre-gauche” et compte “un nombre record de femmes et de visages familiers pour ceux de Bruxelles” . Objectif : “rassurer l’UE et les marchés sur l’engagement de l’Espagne en faveur de la discipline budgétaire” .

Ouest-France rapporte que le Premier ministre qualifie lui-même la composition de son gouvernement comme “le reflet du meilleur de la société espagnole, paritaire, intergénérationnel et ancrée dans l’UE” . “Le leader espagnol a mélangé des politiciens socialistes chevronnés et de nouveaux experts indépendants” [Politico].

Un gouvernement rassurant pour l’UE

Franceinfo rappelle qu’en “pleins préparatifs du Brexit au Royaume-Uni, et alors que l’Italie vient de se voir se former un gouvernement eurosceptique, l’exécutif espagnol a volontairement un caractère pro-européen marqué” . D’après Sud Ouest, Pedro Sanchez explique que “c’est un gouvernement européen, parce que l’Europe est notre patrie, d’où le profil de beaucoup de ministres (…). C’est aussi pour cela que le terme Union européenne est inclus dans l’intitulé du ministère des Affaires étrangères” , ajoute-t-il.

C’est d’autre part “au nom de la stabilité” que M. Sanchez “s’est engagé à conserver le budget de l’État 2018 élaboré par les conservateurs, en passe d’être examiné par le Sénat” [Ouest-France]. Pour Le Monde, il a surtout “choisi deux femmes pour diriger son équipe économique qui devraient avoir pour priorité principale de respecter les engagements européens en matière de déficit public” . L’ancienne “directrice du budget de l’UE, Nadia Calviño” , a ainsi été nommée au ministère de l’Economie.

Le journal barcelonais La Vanguardia rapporte que le très stratégique poste de ministre des Affaires étrangères a été confié “au catalan Josep Borrell, un vétéran du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol)” [Courrier international]. Cette “figure historique” du parti est un “ancien ministre” qui a eu par la suite un “parcours très proeuropéen” . Selon La Vanguardia, en le nommant, “Pedro Sanchez envoie un signe très rassurant à l’Union européenne” .

Un gouvernement majoritairement féminin

Pour Le Figaro, “la première caractéristique du gouvernement de Pedro Sánchez saute aux yeux : sur 17 ministres, il y a 11 femmes” . C’est un “record en Espagne et probablement dans le reste du monde” . Ouest-France explique que, sachant que le gouvernement compte des femmes à des postes centraux, la presse espagnole se demande si le Conseil des “ministros (ministres au masculin) ne devrait pas être rebaptisé des ministras (au féminin)” .

Pedro Sanchez a ainsi “nommé Carmen Calvo, ancienne ministre de la culture (2004-2007), comme vice-présidente” . Elle sera aussi à la tête du ministère de l’Egalité, un enjeu qui résonne comme “prioritaire pour le gouvernement” , trois mois après l’exceptionnelle “grève générale féministe d’une ampleur inédite” [Le Monde]. Selon Le Figaro, “le féminisme et l’écologie pourraient être deux des grands marqueurs de gauche d’un gouvernement” . Pour Joan Marcet, professeur de sciences politiques à l’Université autonome de Barcelone, “les sujets économiques sont tellement conditionnés par l’Europe et les marchés que les sujets de société sont à peu près les seuls sur lesquels se différencier” [Le Figaro].

Minoritaire au Parlement

D’après Le Monde, le gouvernement de Pedro Sanchez est “le plus minoritaire depuis le rétablissement de la démocratie” : le parti socialiste ne dispose que de “84 députés sur 350″ au Parlement. Il va dépendre de “la marge de manœuvre que voudront bien lui laisser le parti de gauche radicale Podemos, les nationalistes basques et les indépendantistes catalans, qui ont soutenu la motion de censure contre M. Rajoy” . Politico résume ainsi la situation : Pedro Sanchez “a ignoré les appels répétés de Podemos (…) pour former une coalition, optant plutôt pour un gouvernement minoritaire” . Mais cette “situation le fragilise” grandement.

Face à la question catalane notamment, Courrier international rappelle que le nouveau ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell, “a souvent été en première ligne pour contrer les séparatistes catalans” et qu’il est comparé “à un leader moral du catalanisme non séparatiste” . “Mais la question sécessionniste devrait occuper davantage l’autre Catalane du gouvernement, la ministre des Collectivités territoriales, Meritxell Batet” [Le Figaro]. Celle-ci défend une “troisième voie entre le statu quo et l’indépendantisme” , sachant que le parti socialiste s’est engagé “à apporter une réponse politique au-delà de la riposte judiciaire de ses prédécesseurs” .

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