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L’Union européenne, terre d’accueil sous conditions des prisonniers de Guantanamo

Après l’annonce officielle du président américain Barack Obama de fermer définitivement le camp de Guantanamo, jeudi 22 janvier 2009, l’Union européenne s’est dit prête à aider les Etats-Unis à liquider ce lourd passif laissé par l’administration Bush.

Le Président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, a souhaité un “effort collectif” de la part des Etats membres, notamment par l’accueil des prisonniers non dangereux, Afghans, Algériens, Chinois, Saoudiens, Tchadiens et Yéménites pour la plupart.

Accepter une cinquantaine de détenus “est la conséquence logique de notre engagement en faveur de la disparition de Guantanamo” , affirme le chef de la diplomatie irlandaise, Michael Martin.

Mais cet “effort” n’est pas partagé par tous : beaucoup d’Etats membres refusent catégoriquement la venue de cette menace terroriste potentielle sur leur territoire.

Karel Schwarzenberg : “Personne n’est très chaud” à l’idée d’accueillir les prisonniers

Les ministres des Affaires étrangères des 27 n’ont pas pu arrêter une position commune concernant l’accueil de la cinquantaine de prisonniers de Guantanamo, blanchis pas les autorités américaines, lors de leur réunion du 26 janvier à Bruxelles.

Les 27 sont profondément divisés. D’un côté, le Portugal, l’Espagne ou la France se sont dits prêts à accepter la venue des prisonniers réhabilités au “cas pas cas” . D’un autre côté, l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche, la Grande-Bretagne ou encore les Pays-Bas, rejettent purement et simplement cette idée.

Comme le résume le ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne pour six mois,“personne n’est très chaud, c’est tout à fait vrai” .

Accord obligatoire entre les 27

La question de l’accueil des ex-prisonniers de Guantanamo n’est pas le problème d’un seul Etat membre, c’est un problème collectif que les 27 doivent solidairement régler.

La raison est simple : les Etats européens sont dépendants les uns des autres en ce qui concerne les questions de sécurité et de police des étrangers. Si un Etat membre accepte régulièrement un ex-prisonnier de Guantanamo, celui-ci peut librement circuler sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne, selon le principe de libre circulation des personnes.

Même si les Etats membres s’accordent sur le principe de l’accueil, ils devront encore établir les conditions que les ex-prisonniers devront satisfaire pour entrer sur le sol de l’Union.

Ainsi, lors des débats, certains pays ont émis la possibilité d’un accueil des ex-détenus pour raisons humanitaires. L’accueil serait donc sélectif : seuls seraient acceptés les prisonniers contre lesquels aucune accusation ne serait retenue mais qui ne pourraient rentrer chez eux ou qui risqueraient d’être persécutés.

Ils représentent environ 60 personnes selon les ONG.

D’autre part, le ministre français des Affaires étrangère, Bernard Kouchner, a émis la possibilité d’envoyer des spécialistes juridiques et des experts en sécurité européens pour “caster” les candidats à l’Europe : connaître le pays dans lequel ils souhaiteraient être accueillis et leurs motivations.

M. Kouchner de conclure que l’examen des demandes d’asile ou du bénéfice de statut de réfugié se fera “au cas par cas” : “Nous ne pouvons accepter quoi que ce soit ou qui que ce soit facilement. Ce sera une longue procédure. La France n’accueillera d’anciens prisonniers que dans des conditions très précises” .

Sources

Guantanamo : des émissaires européens se rendront à Washington - Portail du Premier ministre de la République française
Conférence de presse de conjointe du ministre des Affaires étrangères et européennes M. Bernard Kouchner et du secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, M. Bruno Le Maire - Portail du ministère des Affaires étrangères et européennes

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