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[Revue de presse] Covid-19 : le difficile arbitrage de la Commission européenne pour un plan de relance consensuel

La Commission présente ce mercredi un nouveau budget pluriannuel assorti d’un plan de relance pour surmonter la crise économique liée au coronavirus. Face aux divergences des Etats membres sur les moyens et la méthode, l’exécutif européen doit opérer une synthèse délicate.

Ce mercredi 27 mai, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen présente au Parlement européen sa proposition pour la relance économique de l'UE
Ce mercredi 27 mai, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen présente au Parlement européen sa proposition pour la relance économique de l’UE - Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne

L’épreuve du feu pour Bruxelles” : c’est ainsi que la présentation du plan de relance de la Commission cet après-midi au Parlement européen est qualifié par Les Echos. Il s’agit, pour sa présidente Ursula von der Leyen, du “test le plus important depuis le début de son mandat” , juge le quotidien économique. Avec cette nouvelle proposition de budget couplé à “un instrument de relance au service des plus gravement touchés par la pandémie” [Le Soir], l’enjeu pour l’exécutif européen est en effet d’arriver à concilier les propositions du couple franco-allemand et des pays “frugaux” , fondamentalement opposés sur la méthode à adopter. “Un art de la synthèse délicat” attend donc la Commission, estime La Croix, qui n’a désormais “plus moyen de reculer” [Les Echos].

Difficile arbitrage

Bruxelles doit ainsi apporter des réponses à plusieurs questions qui divisent les capitales européennes depuis plusieurs semaines. Sur la méthode, d’abord. Ursula von der Leyen doit trouver un compromis entre la volonté de “dette mutualisée en Europe”, portée par la France et l’Allemagne, et la préférence des pays “frugaux” (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark) pour “de simples prêts” [Les Echos]. Ces derniers considèrent que “tout argent emprunté devrait être remboursé par les pays bénéficiaires” et ont réaffirmé ensemble ce week-end qu’ils n’accepteraient pas de “mesures conduisant à la mutualisation de la dette” , rapporte Politico. Le média révèle que la Commission s’apprêterait à proposer un fonds de 750 milliards d’euros dont “500 milliards de subventions et 250 milliards de prêts” .

Sur les moyens, ensuite. Les dépenses du plan de relance se feront-elles au détriment d’autres fonds européens ? Ursula von der Leyen avait débuté son mandat, placé sous le signe de la “géopolitique” , en annonçant des investissements significatifs dans les affaires étrangères de l’UE. “Pour rester un acteur mondial fort, je veux que l’UE dépense 30 % de plus qu’aujourd’hui en investissements dans l’action extérieure dans le prochain budget à long terme de l’UE”, avait-elle alors déclaré. Pourtant, “les programmes susceptibles d’aider l’Europe à jouer un rôle plus important sur la scène mondiale sont déjà sur la sellette” , relève Politico. Il serait “ très imprudent’ de poursuivre les réductions des programmes de voisinage et de développement et du Fonds européen de défense” , a sur ce point déclaré le ministre letton des Affaires Etrangères, Edgars Rinkēvičs [Politico]

Les pays de l’Est craignent par ailleurs de “voir le plan de relance réorienter massivement les financements vers le sud, au détriment de la politique de cohésion ou de la Politique agricole commune [Les Echos]. D’abord alliés aux pays du Sud “dans la lutte pour préserver les fonds de développement régional”, ils rejoignent désormais les pays “frugaux” dans leur inquiétude de voir “l’argent de la relance circuler vers le sud - et les membres de l’Est aider à financer la relance dans les pays plus riches” [Politico]. “Le budget de l’UE doit être augmenté” , juge dès lors le ministre polonais des Finances, Tadeusz Kościński [Politico].

Lueurs d’espoir

Selon certains diplomates cités par le média, les pays “frugaux” pourraient continuer à bénéficier de rabais sur leur contribution au budget européen : “des concessions qui permettront de gagner [leur] assentiment pour un instrument de relance” . “Ils finiront par grappiller de petits avantages avant de céder”, juge quant à lui l’eurodéputé Renew Bernard Guetta dans Libération : “Politiquement parlant, on ne les voit pas s’isoler durablement en s’inscrivant dans un front du refus.”

Un autre moyen de financer cette relance “sans trop solliciter les Vingt-Sept” serait de permettre à l’Union européenne “[d’] augmenter ses ressources propres via de nouvelles taxes” [Le Temps]. La Commission serait ainsi sur le point de proposer “de nouvelles sources de revenus, notamment une taxe carbone aux frontières, une taxe numérique et une assiette commune pour l’impôt sur les sociétés”, précise Politico. Qui doute néanmoins “qu’une toute nouvelle proposition fiscale puisse recueillir le soutien des 27 pays membres à temps pour le début du nouveau budget en janvier 2021”.

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