Le Brexit doit incarner une “nouvelle aube” pour l’Europe, ont affirmé vendredi les présidents des trois principales institutions européennes dans une déclaration commune [New York Times].
Depuis vendredi soir et le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, de nombreux dirigeants européens comme le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, affichent leur volonté de “regarder vers l’avant” [Mediapart avec l’AFP].
Pour autant, ce “ton optimiste” n’efface pas les regrets [The New York Times]. Alors que l’esprit était à la fête pour les partisans du divorce outre-Manche, “le Brexit Day a été une journée historique et pleine de mélancolie pour l’UE” , commente Le Figaro.
“Un jour triste”
Un émoi partagé par plusieurs dirigeants. Ressenti comme un “jour triste” par le président français [Le Figaro], le Brexit a marqué “une profonde rupture” pour la chancelière allemande Angela Merkel [La Libre avec AFP]. Son homologue néerlandais, Mark Rutte, n’a pour sa part vu “aucune raison” de présenter ses félicitations au Premier ministre britannique. Du côté des institutions européennes, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a exprimé ses “grands regrets” [The New York Times]. “Nous venons de perdre un membre de notre famille” , ont également déploré le négociateur en chef de l’Union Michel Barnier et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans une tribune conjointe pour Le Temps.
Les trois années de négociations préliminaires, qui ont permis de garantir - au moins provisoirement - le maintien de la libre circulation entre les deux Irlande, ont pour leur part laissé un sentiment “doux-amer” au Premier ministre irlandais Leo Varadkar, rapporte The Guardian.
Mais le plus dur reste à faire : négocier les relations futures, qui doivent unir l’UE au Royaume-Uni sur le plus long terme, maintenant que le divorce est passé.
Mises en garde
Les Européens se sont engagés à maintenir une relation proche avec le pays. “L’Allemagne souhaite rester un partenaire étroit et un ami de la Grande-Bretagne” , a déclaré Angela Merkel dans son allocution [La Libre]. Tandis que le Premier ministre italien Giuseppe Conte, qui doit rencontrer Boris Johnson cette semaine, a appelé à faire du Royaume-Uni un “partenaire privilégié et stratégique” , rapporte The New York Times. “Nous sommes prêts à être ambitieux” , ont déclaré Charles Michel, David Sassoli et Ursula von der Leyen [The New York Times].
Ces déclarations d’intention n’ont toutefois pas été dépourvues de “mises en garde à l’adresse de Londres” , indique Le Figaro. “Plus les Britanniques s’éloigneront des conditions du marché intérieur, plus notre relation future changera” , a prévenu Angela Merkel [La Libre]. Et bien que les leaders européens aient fait le vœu d’un partenariat “le plus étendu possible” [Le Temps], les choses “ne seront jamais les mêmes qu’avant” , a expliqué Michel Barnier [The Guardian].
Un “bras de fer” à venir
Ce dernier compte “détailler ses priorités” ce lundi 3 février, indique Ouest-France avec l’AFP. Le même jour, le Premier ministre Boris Johnson exposera “sa vision de la place du Royaume-Uni dans le monde” , ajoute le quotidien. Or “la tension monte entre Londres et Bruxelles” , analyse le Times cité par Courrier International : Boris Johnson compte en effet “s’affranchir des règles de l’Union européenne” . Une décision qui pourrait compliquer la conclusion d’un vaste accord commercial sans droits de douanes ni quotas. “En l’absence d’un tel accord de libre-échange, l’autre solution serait un accord (…) limité à certains secteurs” , explique Ouest-France.
Ces négociations “vont rythmer l’année en cours” , rappelle la chancelière allemande [La Libre]. Et les premières déclarations des deux camps laissent entrevoir un “bras de fer intense” , conclut Ouest-France.
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