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Ces postes clés européens qui sont renouvelés en 2019

Le calendrier européen ne s’est pas arrêté le 26 mai. Après les élections, le deuxième semestre 2019 est ponctué de dates clés qui visent à renouveler les dirigeants de l’UE. Après l’élection du président du Parlement européen en juillet, de nouveaux dirigeants prendront la tête de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Conseil européen à l’automne. Des hommes, mais aussi des femmes, qui composeront le nouveau visage de l’UE.

Le bâtiment de la Commission européenne, à Bruxelles - Crédits : Gérard Colombat / Wikicommons
Le bâtiment de la Commission européenne, à Bruxelles - Crédits : Gérard Colombat / Wikicommons 

Sitôt connus les résultats des élections européennes le 26 mai 2019, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Huit se sont retrouvés pour un “dîner informel” , à Bruxelles le 28 mai.

Au menu : le mercato des postes clés au sein des principales institutions de l’Union européenne. Un jeu d’équilibristes pour répartir, notamment, les futures présidences du Conseil européen, de la Commission et de la Banque centrale européennes… tout en essayant de respecter une certaine équité entre les pays de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud, les familles politiques, ou encore les hommes et les femmes.

Un casting a finalement été dévoilé le 2 juillet, à la veille de l’élection du nouveau président du Parlement européen. En marge des travaux parlementaires qui reprendront bien vite, notamment pour avancer sur le prochain budget de la période 2021-2027, les députés européens devront également auditionner le futur collège des commissaires, qui prendra ses quartiers à l’automne…

Toute l’Europe fait un tour d’horizon de ces dates clés.

2 juillet : les chefs d’Etat et de gouvernement s’entendent sur un nouveau casting pour les postes clés

Au terme d’un mois de tractations et de plusieurs sommets extraordinaires à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement ont finalement annoncé, le 2 juillet en fin d’après-midi, avoir sélectionné leurs candidats aux postes clés des institutions :

- l’Allemande Ursula von der Leyen, ministre de la Défense (CDU), approuvée par vote des eurodéputés comme présidente de la Commission européenne.

- la Française Christine Lagarde, présidente du FMI, devrait devenir la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne.

- le Premier ministre belge Charles Michel (libéral) prendra la tête du Conseil européen.

- l’Espagnol Josep Borrell (gauche) est proposé comme nouveau haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.

Pour pourvoir la présidence de la Commission européenne, qui consiste notamment à définir les grandes orientations politiques de la Commission, deux types de candidatures ont été prises en considération :

- celles des Spitzenkandidaten, proposés par les formations politiques européennes (notamment l’Allemand Manfred Weber (PPE), le Néerlandais Frans Timmermans (S&D) et la Danoise Margrethe Vestager (ADLE)) ;

- celles d’autres personnalités, parfois jugées plus consensuelles et poussées par les chefs d’Etat et de gouvernement (avant qu’Ursula von der Leyen ne soit choisie, on parlait notamment du Français Michel Barnier, salué pour avoir défendu les intérêts de l’UE et des Vingt-Sept face au Royaume-Uni dans le cadre des négociations du Brexit).

S’agissant du Conseil européen, là encore les spéculations étaient allées bon train. Sur Angela Merkel, par exemple, même si elle ne se disait pas intéressée. Ou sur le premier ministre néerlandais Mark Rutte. Le président roumain Klaus Iohannis, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, voire l’ancienne Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt semblaient également avoir leurs chances…

Pour la Banque centrale européenne (BCE), la candidature de l’Allemand Jens Weidmann avait été évoquée à plusieurs reprises. Président de l’influente Bundesbank, il est déjà membre du conseil des gouverneurs de la BCE. Les noms du Finlandais Erkki Liikanen et du Néerlandais Klaas Knot circulaient également. Ainsi que ceux des Français Benoît Cœuré, membre respecté du directoire de la BCE, et François Villeroy de Galhau, l’actuel gouverneur de la Banque de France, dont la nomination aurait été bien plus facile à défendre auprès des pays du Sud de l’Europe…

3 juillet : David-Maria Sassoli élu président du Parlement européen

Les tout nouveaux eurodéputés du Parlement européen ont pris leurs fonctions le 2 juillet. Leur premier vote, organisé le 3 juillet à Strasbourg, a consisté à choisir leur nouveau président. C’est désormais l’Italien David-Maria Sassoli (S&D, socialistes et démocrates) qui aura pour mission de superviser le travail des commissions parlementaires et de représenter l’institution à l’extérieur.

Ce dernier a été élu à la majorité absolue au cours du deuxième tour de vote, pour 2 ans et demi correspondant à la moitié de la législature.

Le 17 janvier 2017, c’est l’Italien Antonio Tajani (PPE, conservateurs) qui avait pris la suite de l’Allemand Martin Schulz (S&D), le PPE et le S&D se succédant de façon quasi systématique au perchoir de l’assemblée.

Quatre candidatures avaient été enregistrées le 2 juillet 2019 : celles de l’Allemande Ska Keller (Verts/ALE) ; de l’Espagnol Sira Rego (gauche radicale) ; de l’Italien David-Maria Sassoli (S&D) et du Tchèque Jan Zahradil (ECR).

Pour se présenter, les candidats devaient réunir le soutien d’un groupe parlementaire ou au minimum de 38 eurodéputés.

Le bureau du Parlement européen, composé de 14 vice-présidents et 5 questeurs, a également été élu lors de la première session plénière. Il est responsable de tous les aspects relatifs à l’administration, au personnel et à l’organisation de l’institution.

16 juillet : élection de la nouvelle présidente de la Commission européenne

Les eurodéputés ont élu Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne au cours de leur seconde session plénière, le 16 juillet 2019 avec 383 voix pour et 327 voix contre. Malgré les réticences d’une partie d’entre eux à élire une candidate qui ne soit pas issue du système des Spitzenkandidaten, Ursula von der Leyen devient donc la première femme à prendre la tête de la Commission.

Et un chef pour le futur parquet européen ?

Après l’échec des négociations en avril dernier, le nouveau Parlement européen et le Conseil de l’UE devront reprendre le dialogue pour nommer le premier chef du futur parquet européen.

Cette nouvelle instance européenne entrera en fonction fin 2020 pour diriger des enquêtes et mener des poursuites pénales concernant des infractions portant atteinte au budget de l’UE, telles que la fraude, la fraude transfrontière à la TVA, la corruption ou le blanchiment de capitaux.

LIRE AUSSI : Qu’est-ce que le parquet européen ?

Le Parlement européen pencherait pour l’heure en faveur de la Roumaine Laura Codruca Kövesi. Mais le gouvernement roumain nourrit une rancœur farouche contre cette ex-magistrate qui n’a jamais hésité à déclencher des poursuites contre les dirigeants corrompus de son pays. La candidature du Français Jean-François Bohnert, actuel procureur général à Reims, apparaît comme plus consensuelle au Conseil.

30 septembre au 8 octobre : les auditions des futurs commissaires

La présidente de la Commission européenne proposera la répartition des différents portefeuilles (Concurrence, Affaires étrangères, Economie, Energie, Transports, etc.) entre les 27 candidats présentés par les Etats membres pour constituer le futur collège des commissaires (ou 28 si le Royaume-Uni est toujours dans l’UE). Celui-ci devrait, selon les dires d’Ursula von der Leyen, être paritaire. Parmi eux, l’Espagnol Josep Borrell (S&D) sera proposé pour succéder à l’Italienne Federica Mogherini, en tant que haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité.

Avant d’entrer en fonction le 1er novembre 2019, la nouvelle équipe nommée par le Conseil de l’UE sera minutieusement auditionnée par le Parlement européen. Les eurodéputés pourront ainsi menacer de ne pas adouber le nouveau collège si tel ou tel candidat n’est pas écarté. De fait, en 2014, la Slovène Alenka Bratusek avait été retoquée et remplacée.

1er octobre : un nouveau président à la Cour des comptes européenne ?

Un nouveau président de la Cour des comptes européenne prendra ses fonctions le 1er octobre, pour un mandat de trois ans. A moins que l’Allemand Klaus-Heiner Lehne, désigné en 2016 par les 28 membres de cette institution, ne soit renouvelé ?

La Cour des comptes européenne a pour mission de veiller à la bonne gestion financière de l’UE (vérification des comptes, transparence, optimisation des ressources…). Ses 28 membres, eux, sont renouvelés au terme de chacun de leur mandat, d’une durée de six ans. Au début du mois de juillet 2019, deux nouveaux membres, une Croate et un Roumain, prendront par exemple leurs fonctions jusqu’en 2025.

1er novembre : les nouvelles Commission et BCE prennent leurs fonctions

Le mandat de la Commission européenne actuelle s’achèvera le 31 octobre. Le lendemain, c’est donc une nouvelle équipe, dirigée par l’Allemande Ursula von der Leyen, qui succédera au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Elle sera chargée d’exercer le pouvoir exécutif de l’Union européenne et de proposer de nouvelles législations au Parlement et au Conseil (pouvoir d’initiative).

Le 1er novembre entrera également en fonction le nouveau président de la Banque centrale européenne. Un autre poste clé de l’Union, tant la BCE a fait parler d’elle ces dernières années, notamment pour être intervenue en première ligne pendant la crise économique et financière.

C’est en effet cette banque qui gère la politique monétaire de la zone euro, avec l’objectif principal de maintenir la stabilité des prix.

En novembre 2011, l’Italien Mario Draghi avait pris la place de Jean-Claude Trichet, pour un mandat de huit ans non renouvelable. En 2019, c’est la Française Christine Lagarde qui devrait devenir la nouvelle présidente de cette institution.

1er décembre : Donald Tusk cède sa place au Conseil européen

Chargé de piloter les travaux et d’encourager le consensus entre les dirigeants, le nouveau président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, succédera le 1er décembre au Polonais Donald Tusk. Ce dernier a déjà effectué deux mandats (de deux ans et demi) à la suite du Belge Herman Van Rompuy, qu’il avait remplacé le 1er décembre 2014.

1er juillet : un nouvel Etat membre à la tête du Conseil de l’UE

La Finlande a pris la présidence tournante de l’Union européenne le 1er juillet. Jusqu’au 31 décembre, ce sont donc les ministres finlandais qui présideront les réunions du Conseil de l’UE - qui rassemble les ministres des Etats membres par domaine de compétence (économie, défense, travail, etc.).

La Finlande a succédé à la Roumanie et précède la Croatie et l’Allemagne, qui endosseront successivement ce rôle aux 1er et 2e semestres 2020.

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