“Rester dans la course mondiale du numérique” : tel est le projet de la Commission européenne, résume Le Figaro. Mercredi 19 février, la présidente de l’institution Ursula von der Leyen a dévoilé sa stratégie numérique, en mettant l’accent sur le partage des données et le développement d’une intelligence artificielle “responsable” [La Tribune]. Dans ces deux domaines, l’objectif est de “ne pas se faire devancer par les géants américains et chinois, et de préserver sa souveraineté technologique” , indique Le Figaro. Et les domaines d’application sont nombreux : “cybersécurité” , “infrastructures critiques” , “formation” , “démocratie” et “médias” , a énuméré Mme von der Leyen [Reuters].
Données et intelligence artificielle
Le succès du règlement européen pour la protection des données (RGPD) a prouvé que l’UE pouvait “instaurer des standards de référence internationale” , selon Le Figaro. Mais la Commission souhaite aller plus loin : “alors que la majorité des données générées sur le continent sont stockées dans les espaces virtuels d’entreprises américaines ou chinoises, la priorité porte sur la création d’un puissant cloud européen, en fédérant les différentes infrastructures existantes” , poursuit le journal. L’objectif serait également de “profiter de la richesse des données” produites au sein de l’Union : “à en croire la Commission européenne, les données sont le nouvel eldorado, une richesse industrielle, une nouvelle matière première dont l’Europe peut profiter” , résume RFI.
L’intelligence artificielle représente la deuxième bataille. Une domaine où “le potentiel est immense, allant de l’optimisation de la consommation d’énergie, à la sécurité des transports ou aux diagnostics précoces et traitements médicaux” , énumère Le Figaro. Car “si l’Union européenne n’a toujours pas su faire émerger son Google, son Amazon ou son Facebook, elle reste l’une des principales zones économiques et industrielles du monde et compte bien se servir de ce potentiel pour faire valoir ses intérêts en matière d’intelligence artificielle” , écrit Le Monde dans son éditorial.
D’ailleurs, “l’Europe mène déjà” la bataille en termes d’intelligence artificielle, estime la présidente de la Commission. “Nous produisons 25 % de tous les robots industriels par exemple” , fait-elle remarquer [RFI]. Ce qui amène Le Monde à considérer que “l’Europe n’a pas les moyens de rater le virage de l’IA” , et que “la maîtrise de son destin en dépend” .
“Refléter le meilleur”
Toutefois, “plus l’utilisation sera dangereuse, pour la santé, pour la sécurité ou pour les droits fondamentaux, plus les règles et les contrôles seront stricts” , a résumé la vice-présidente de la Commission en charge du numérique, Margrethe Vestager [Les Echos]. Dans les domaines où certains usages sont jugés “à haut risque” , les systèmes d’IA devraient “être transparents, traçables et garantir un contrôle humain” , insiste le Livre blanc publié mercredi, première étape avant une législation plus détaillée en fin d’année, après consultations des parties prenantes [Les Echos]. “Je tiens à ce que cette Europe numérique reflète le meilleur de notre continent : l’ouverture, l’équité, la diversité, la démocratie et la confiance” , a également tenu à rassurer Ursula von der Leyen.
“Pour l’ensemble des projets, la Commission annonce un financement de 2 milliards d’euros” , rapporte Le Figaro, tandis que “ces fonds européens devraient permettre de lever 4 milliards additionnels auprès des États et du secteur privé” . De plus, “avec le futur fonds d’investissement pilote de 100 millions d’euros dans le domaine de l’IA et de la blockchain” l’exécutif européen prévoit d’améliorer l’accès au financement en matière d’IA, ajoute enfin le site spécialisé Maddyness.
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