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[Revue de presse] Brexit : Londres hausse le ton et laisse planer le risque d’un “no deal”

Dans une interview pour la BBC, la Première ministre britannique Theresa May somme l’UE - ainsi que son propre Parlement - d’accepter son plan dit “de Chequers”. Un ultimatum confirmé par le ministre britannique du Brexit Dominic Raab dans un entretien pour différents journaux européens, et qui invite Bruxelles à la souplesse.

Theresa May interviewée par la BBC, lundi 17 septembre
Theresa May interviewée par la BBC, lundi 17 septembre - Crédits : BBC

Theresa May défend le plan de Chequers

Changement de ton au 10 Downing Street. “Dans un extrait d’interview à la BBC diffusé ce lundi [17 septembre]” , et alors que les négociations entre Londres et Bruxelles pour les modalités du Brexit sont toujours en cours, “la Première ministre britannique Theresa May a prévenu que son plan pour le Brexit était la seule alternative à l’absence d’accord de divorce avec l’UE” , rapporte Ouest-France.

Avec ce plan dit ‘de Chequers’, Mme May propose le maintien d’une relation commerciale étroite avec l’UE après le divorce, prévu le 29 mars” , précise Le Point. “Une zone de libre-échange pour les biens industriels et les produits agricoles” pourrait être mise en place, affirme la Première ministre. En revanche, “la liberté de circulation des citoyens européens” ainsi que le “contrôle de la Cour de justice de l’UE” ne seraient plus effectifs si la proposition de Theresa May est retenue.

En défendant le plan de Chequers, la cheffe du gouvernement britannique s’adresse aussi bien à l’UE qu’à ses propres rangs. “À l’approche de la date fatidique du 29 mars 2019, les tensions sont vives au sein du Parti conservateur” , relate Le Figaro, “et il n’est pas acquis que Theresa May aura une majorité au Parlement pour faire adopter le plan de Chequers” . Malgré cette incertitude, Mme May se veut confiante : “quand nous y serons, je crois que le Parlement votera en faveur de l’accord parce que les gens mesureront l’importance d’un accord qui préserve de bonnes relations commerciales avec l’UE” , a-t-elle déclaré.

La Première ministre reste également ferme face aux demandes de plus en plus insistantes pour un second référendum, “y compris la plus récente émanant du maire de Londres Sadiq Khan” [Politico]. “Nous quittons l’Union le 29 mars” , a-t-elle rappelé, déterminée, ignorant par ailleurs les nouvelles protestations tapageuses de l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. Dans les colonnes du Telegraph, dimanche 16 septembre, ce dernier a en effet qualifié le plan de Chequers de “crash politique spectaculaire” et parlé d’une “abomination constitutionnelle” concernant la frontière irlandaise. Pour que cette dernière reste ouverte et éviter le retour des tensions entre les deux Irlande, le Royaume-Uni propose un arrangement douanier, ce que dénonce bruyamment M. Johnson.

Dominic Raab : sans accord, le Royaume-Uni pourrait ne pas payer sa dette

L’offensive médiatique de Theresa May a par ailleurs été prolongée par le ministre du Brexit Dominic Raab, qui a rassemblé lundi 17 septembre les correspondants londoniens d’une poignée de journaux du continent. “Nous sommes de vieux amis et nous voulons un nouveau partenariat. Le Brexit est difficile mais nous devons aller au-delà des problèmes de la séparation” , a‑t‑il expliqué au journal Libération, présent lors de l’échange. M. Raab exhorte en outre l’UE à faire des efforts dans les négociations : “nous avons démontré beaucoup de flexibilité et avons été très pragmatiques. Je pense qu’il est temps de voir la réciproque” , a-t-il fait valoir.

Pour le ministre du Brexit, reprenant la rhétorique et les éléments de langage de sa cheffe de gouvernement : “le choix actuel est ‘binaire’ : soit le plan de Chequers, soit un catastrophique no deal” , résume Le Monde. Dans ce dernier cas, M. Raab laisse entendre que “Londres ne paierait pas en totalité sa dette à l’UE” , prévenant même qu’il “y aurait d’énormes pressions pour que nous ne la payions pas du tout” .

Une réunion informelle des dirigeants européens doit se tenir à Salzbourg en Autriche, le 20 septembre, et il sera logiquement question du Brexit. Pour M. Raab, “ce sommet sera une étape importante pour montrer que nous avons les contours d’un accord de principe” afin de finaliser les négociations, rapporte le journal britannique The Guardian.Nous avons besoin d’action et de décisions concrètes” , a conclu Dominic Raab.

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